This week’s longreads (week 46, 2013)

This week’s longreads (week 46, 2013)

Kareem Abdul-Jabbar, 20 Things Boys Can Do to Become Men – Esquire Blogs, october 2013
DISCUSSED: the addictive chemical that makes you feel good when you reject evidence, being patient in love, copying heroes

James Somers, Are coders worth it? – Aeon Magazine, june 2013
DISCUSSED: an unexpected $120,000 job offer to put boxes on a page, being the shovel in the gold rush, not having the courage to say no

William Pesek, The Lust Beneath Japan’s Sex Drought – Bloomberg Blogs, october 2013
DISCUSSED: a forest of stereotypes, the typical weird and wacky Japan story, love hotels that can’t turn over rooms fast enough

Ladies

Ladies

Une compilation de musiques récentes composées et interprétées par des femmes, sous le haut patronage de Leurs Excellences PJ Harvey et Kate Bush (63 min).

J’espère que les non-abonnés à Spotify pourront aussi en profiter, mais je ne saurais le garantir.
Deux bonnes petites choses

Deux bonnes petites choses

1. Je n’en suis encore qu’aux premières pages de l’Autobiography de Morrissey, donc bien trop tôt pour avoir un quelconque avis (mais, mince, le bonhomme sait écrire). Luke Haines lui-même nous en propose une magistrale review, aussi brillante que tout ce que l’association de ces deux noms laissait entrevoir.

2. Mais la grande et réjouissante surprise du jour, c’est le retour totalement inattendu de Luscious Jackson, 14 ans après Electric Honey, leur dernier album, 19 ans même après Natural Ingredients, que j’avais acheté [1] et usé suite à leur convaincante première partie des Beastie Boys.

Revoilà les filles avec le brillant Magic Hour, qu’on peut streamer cette semaine en entier sur NPR First Listen. Le son a à peine changé, c’est un plaisir de retrouver ce rock indé urbain et gentiment cool (il y a marqué « funk-pop » partout sur leur site… pourquoi pas). C’est frais comme au premier jour.

 

[1] acheté : oui, c’était l’époque où les groupes qui ne remplissaient pas les stades pouvaient gagner un peu leur vie sans être accusés de se vendre au grand capital.

This week’s longreads (week 43, 2013)

This week’s longreads (week 43, 2013)

« All attempts at world domination begin with weak, evasive, impersonal language. » — George Saunders

Couverture de Lightning Rods, par Helen DeWittIl y a quelques mois je lisais Lightning Rods, d’Helen Dewitt, et chaque nouvelle page tournée me rendait de plus en plus frénétique dans mon admiration pour cet incroyable écrivain, pour ses idées, pour son style, pour sa joie communicative envers le mot, la phrase, le texte. Lightning Rods n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains : l’idée principale creusée par ce roman est que, enrobée dans suffisamment de marketing, de corporate bullshit et de newspeak, une certaine forme de rapports sexuels tarifés et anonymes pourrait acquérir une bienfaisante normalité dans l’espace de l’entreprise moderne, donc de la société. C’est une satire, d’un humour et d’une rigueur littéraire à peine croyables (et donc jouissives — ah ah), une satire du désir masculin, de la religion de la littérature de self-help, de l’esprit business (dans lequel quiconque a déjà été « vendu » par un commercial inculte retrouvera son expérience). Le livre m’a transporté de gloussements de ridicule en roulements d’yeux d’outrage, du haussement de sourcils complice à des réflexions sur le possible, sur la morale, sur le féminisme ; comme tout véritable roman, a fortiori comme toute bonne satire, Helen Dewitt s’y abstient jusqu’à la dernière ligne de tout jugement moral, plongeant avec béatitude et style indirect libre dans les méandres superficiellement rationnels de la pensée de son narrateur, refusant toute position personnelle (sur)plombante.

Mais enfin, tout cela restait sagement de la fiction.

Jusqu’à cet exceptionnel article :

Nitasha Tiku, My Life With The Thrill-Clit Cult — Gawker, october 2013

Je n’ai absolument aucun avis (en dehors du fait que c’est diaboliquement bien écrit et que j’y ai appris de nouveaux mots utiles comme pulchritudinous), et certainement aucun jugement moral. Juste, voilà : il y a en 2013 des gens qui recommandent et pratiquent une forme de stimulation sexuelle au travail.

And now for something completely different.

Marshall Sella, The Year of Living Carlos Dangerously — GQ, november 2013
DISCUSSED: Anthony Weiner’s sexting addiction, a Malaysian cameraman, 125 ideas, pensive Kennedys, Mutually Assured Destruction

Willy Staley, 22 Hours in Balthazar — The New York Times, october 2013
DISCUSSED: a highly efficient, well-oiled potato-chipping machine, 10 000 guests per week, $38 steak frites in SoHo, waiters and busboys, the bass player for Metallica

Joshua Davis, How a Radical New Teaching Method Could Unleash a Generation of Geniuses — Wired, october 2013
DISCUSSED: a place of punishment, mind-numbingly boring teaching, intermittent electricity, curiosity-fueled exploration, kids hacking Android, the highest math score in the country

This summer hurts

This summer hurts

Il y a deux tubes indiscutables sur Wheel, l’album de la new-yorkaise Laura Stevenson sur le label Don Giovanni Records (des gens également responsable du splendide opus de Waxahatchee – et qu’il faut donc que je pense à suivre).

Runner est la plus marquante de ces deux réjouissances :

L’autre titre qui a mes faveurs est Triangle (lien spotify). Je regrette tout de même que l’album s’épuise un peu après ces deux perles pour voguer honnêtement mais sans générosité sur un songwriting un brin oubliable…

Cult of Lauren

Cult of Lauren

Peu de nouvelle musique qui me bouleverse ces jours-ci. Mais, compensant largement l’ordre des choses, l’album magnifique de Chvrches (The Bones of What You Believe) est sorti.

Deux lectures intéressantes sur comment être artiste aujourd’hui, et demain :

Alina Simone : The End of Quiet Music.

What I missed most about having a label wasn’t the monetary investment, but the right to be quiet, the insulation provided from incessant self-promotion. I was a singer, not a saleswoman. Not everyone wants to be an entrepreneur.

Sasha Frere-Jones, Damon Krukowski, Dave Allen, Jace Clayton : Cash on the Pinhead (How Will Musicians Survive on the Spotify Era).

Krukowski: Musicians don’t need to reach everyone; we just need to reach our audience. And we don’t need to make everyone pay a little, but we do need those for whom our work means something significant to pay enough to enable us to provide it.

PS: fuck yeah Lauren Mayberry!

La dégringolade de Hjaltalín

La dégringolade de Hjaltalín

« We went as far as we could with the orchestral palette, » Egilsson tells me, as he begins to explain the sonic rebooting on Enter 4. « We figured that we didn’t want to continue in that direction. We thought, straight away, that we would like to strip it down and get to some sort of a core of an animal-like, primal sound, instead of the florid polyphony and wide array of sounds we’d used previously. »

Et voilà comment le groupe responsable de mon second disque préféré de 2010 a sorti il y a quelques mois un troisième album – à mon sens – particulièrement insipide. To be fair, il semble que la composition de cet enregistrement ait servi partiellement de thérapie à de graves problèmes de santé chez Egilsson. Mais pour nous, auditeurs, la déception est à la mesure de l’ambition affichée.

Je ne suis pas client du crédo du « renouvellement du son », qui atteint trop d’artistes empressés de retrouver une crédibilité après être parvenus à vendre 500 disques. Pour un Kid A, combien d’échecs d’autant plus navrants qu’il étaient prévisibles ? Dans mon métier, on a appris depuis quelques années que vouloir tout révolutionner et sortir le résultat à l’issue de longs mois sans interaction avec les personnes qui ont besoin de ce travail, c’est s’assurer l’échec dans 95% des cas. Désormais, on améliore itérativement et incrémentalement. Bon nombre d’artistes devraient s’en inspirer. Spoon est probablement le cas d’école ici.

(Mais on est d’accord, c’est facile à dire pour un gars derrière un PC.)

Quoi qu’il en soit, voici Hjaltalín, du temps où ils n’avaient rien à reprocher à la florid polyphony :

Cerulean Salt

Cerulean Salt

Je ne sais pas bien pourquoi j’ai résisté à la musique de Waxahatchee (a.k.a. Katie Crutchfield) pendant quelques semaines, du genre ouaiiis c’est pas mal… Probablement à cause de la simplicité des arrangements, ou du fait que l’album Cerulean Salt aurait pu sortir il y a 15 ans et devenir énorme chez les fans de rrriot grrls, et que bordel je n’en suis pas encore à les musiques de maintenant c’est moins bien que quand.

Tout cela est stupide en fait, parce que cet album regorge d’âme, et qu’on s’en fout pas mal que la chanson n’ait que trois accords barrés en boucle quand elle est proposée avec autant de conviction et un sens aussi parfait de la mélodie. Donc le Waxahatchee a été mon album du mois d’août, probablement.

Tangled Envisioning:

This week’s longreads (week 35, 2013)

This week’s longreads (week 35, 2013)

David Graeber, On the Phenomenon of Bullshit Jobs – Strike! Magazine, august 2013
DISCUSSED: fancy sneakers, the conveniency of work as a moral value, an ex-indie rock frontman turned corporate lawyer, a century of trial and error

David Pogue, Glasses That Solve Colorblindness, for a Big Price Tag – New York Times’ Blogs, august 2013
DISCUSSED: enchroma.com, the Ishihara test, an old brown Vermont barn roof, a surge of emotion, breath-catching wonder

Rose George, ‘Like Being in Prison with a Salary’: The Secret World of the Shipping Industry – Longreads Blogs, august 2013
DISCUSSED: 746 million bananas, queen Hatshepsut of Egypt, the vast and dizzying interests of a global corporation, astonishing abuses of human rights