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Category: musique

They Aren’t Dads

They Aren’t Dads

Vous avez peut-être vu ces derniers mois l’un de ces articles sur le « retour de l’emo » dans un webzine musical. Personnellement, je me retrouve dans l’avis de ce commentaire que j’ai lu sous l’un de ces papiers : déjà la première fois, l’emo je ne l’avais ni entendue venir, ni entendue repartir, alors aujourd’hui…

Heureusement, il y a des exceptions, comme le duo Dads (du New Jersey). Dans son numéro de l’été dernier, The Believer consacrait plus d’une page à leur dernier album American Radass (This Is Important), expliquant de façon convaincante qu’il s’agit peut-être plutôt d’anti-emo. Ce qui veut dire, je crois, que tout en reconnaissant la valeur artistique des sentiments (et plus que cela), ce groupe les interprète avec distance et maturité. Tout en faisant du bruit avec la guitare et des blagues puériles. Exemple de paroles : « One day you’ll be married, / and you won’t have to feel / dirty purchasing pregnancy tests from / convenience stores with your best friend ».

Un groupe fun et qu’on n’a pas honte d’aimer. Leur blog fait même office de courrier des lecteurs assez drôle.

En concert au Batofar mercredi 4 décembre 2013 (avec Jean Jean en première partie).

Your censor is no one

Your censor is no one

Les Tiger Bell viennent de Suède, on sent qu’elles doivent vouer un culte à Kathleen Hanna (comme tous les gens bien), et leur album Don’t Wanna Hear About Your Band, toutes guitares dehors, est réjouissant de bout en bout, pop ET abrasif (pas comme celui d’HAIM, trop bien léché pour être malhonnête).

La cerise sur le gâteau, c’est le dernier titre, drôle, fun, qui donne envie de pogoter avec des suédoises (pas un filler mid-tempo au piano avec solo de saxophone free-jazz — I’m looking at you, Savages), le mémorable Don’t Wanna Hear Abour Your Band :

L’album s’écoute en intégralité sur leur site.

(Et la prochaine fois des garçons, parce que ça fait longtemps.)

Chelsea Wolfe

Chelsea Wolfe

Peut-être êtes-vous passé à côté de Chelsea Wolfe à cause du folkore « metal » dont elle aime s’entourer. C’est un tort. Il faut dépasser les pochettes de disque horreur gothique, les influences black metal revendiquées mais à peu près introuvables, et le mascara. Elle semble avoir un rapport conflictuel avec le public et au-delà d’une affaire de goût, j’interprète cette mise en scène comme le un filtre « passe-haut » avec lequel elle se protège. Mais il y a au-delà de vraies chansons touchantes, d’une rare intensité et qui cotoient le sublime.

L’album « acoustique » Unknown Rooms est probablement la porte d’entrée la plus accessible à cette musique :

Unknown Rooms: A Collection Of Acoustic Songs by CHELSEA WOLFE

Ladies

Ladies

Une compilation de musiques récentes composées et interprétées par des femmes, sous le haut patronage de Leurs Excellences PJ Harvey et Kate Bush (63 min).

J’espère que les non-abonnés à Spotify pourront aussi en profiter, mais je ne saurais le garantir.
Deux bonnes petites choses

Deux bonnes petites choses

1. Je n’en suis encore qu’aux premières pages de l’Autobiography de Morrissey, donc bien trop tôt pour avoir un quelconque avis (mais, mince, le bonhomme sait écrire). Luke Haines lui-même nous en propose une magistrale review, aussi brillante que tout ce que l’association de ces deux noms laissait entrevoir.

2. Mais la grande et réjouissante surprise du jour, c’est le retour totalement inattendu de Luscious Jackson, 14 ans après Electric Honey, leur dernier album, 19 ans même après Natural Ingredients, que j’avais acheté [1] et usé suite à leur convaincante première partie des Beastie Boys.

Revoilà les filles avec le brillant Magic Hour, qu’on peut streamer cette semaine en entier sur NPR First Listen. Le son a à peine changé, c’est un plaisir de retrouver ce rock indé urbain et gentiment cool (il y a marqué « funk-pop » partout sur leur site… pourquoi pas). C’est frais comme au premier jour.

 

[1] acheté : oui, c’était l’époque où les groupes qui ne remplissaient pas les stades pouvaient gagner un peu leur vie sans être accusés de se vendre au grand capital.

This summer hurts

This summer hurts

Il y a deux tubes indiscutables sur Wheel, l’album de la new-yorkaise Laura Stevenson sur le label Don Giovanni Records (des gens également responsable du splendide opus de Waxahatchee – et qu’il faut donc que je pense à suivre).

Runner est la plus marquante de ces deux réjouissances :

L’autre titre qui a mes faveurs est Triangle (lien spotify). Je regrette tout de même que l’album s’épuise un peu après ces deux perles pour voguer honnêtement mais sans générosité sur un songwriting un brin oubliable…

Cult of Lauren

Cult of Lauren

Peu de nouvelle musique qui me bouleverse ces jours-ci. Mais, compensant largement l’ordre des choses, l’album magnifique de Chvrches (The Bones of What You Believe) est sorti.

Deux lectures intéressantes sur comment être artiste aujourd’hui, et demain :

Alina Simone : The End of Quiet Music.

What I missed most about having a label wasn’t the monetary investment, but the right to be quiet, the insulation provided from incessant self-promotion. I was a singer, not a saleswoman. Not everyone wants to be an entrepreneur.

Sasha Frere-Jones, Damon Krukowski, Dave Allen, Jace Clayton : Cash on the Pinhead (How Will Musicians Survive on the Spotify Era).

Krukowski: Musicians don’t need to reach everyone; we just need to reach our audience. And we don’t need to make everyone pay a little, but we do need those for whom our work means something significant to pay enough to enable us to provide it.

PS: fuck yeah Lauren Mayberry!