Lejos del mar y de la hermosa guerra,
que así el amor lo que ha perdido alaba,
el bucanero ciego fatigaba
los terrosos caminos de Inglaterra.
Ladrado por los perros de las granjas,
pifia de los muchachos del poblado,
dormía un achacoso y agrietado
sueño en el negro polvo de las zanjas.
Sabía que en remotas playas de oro
era suyo un recóndito tesoro
y esto aliviaba su contraria suerte;
a ti también, en otras playas de oro,
te aguarda incorruptible tu tesoro:
la vasta y vaga y necesaria muerte.
Loin de la mer et de la superbe guerre,
Car c’est ainsi que l’amour célèbre ce qu’il a perdu,
Le boucanier aveugle épuisait
Les terreux chemins d’Angleterre.
Sous les aboiements des chiens de ferme,
Risée des garçons du village,
Il dormait d’un sommeil perclus et crevassé
Dans la noire poussière des caniveaux.
Il savait qu’en de lointaines plages d’or
Lui appartenait un trésor caché
Et cela soulageait son déplorable sort ;
Toi aussi, en d’autres plages d’or
T’attend incorruptible ton propre trésor :
La vaste et vague et nécessaire mort.
— Jorge Luis Borges, L’Auteur