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Mauvais français

Mauvais français

Finkielkraut / Badiou, le face-à-face.
Alain Badiou :

Dès que les considérations identitaires sont injectées dans la politique, dans le pouvoir d’Etat, on est dans une logique qu’il faut bien appeler néo-fasciste. Car une définition identitaire de la population se heurte à ceci que toute population, dans le monde contemporain, étant composite, hétérogène et multiforme, la seule réalité de cette identification va être négative. On ne parviendra nullement à identifier ce qu’est la « civilisation française », entité dont j’ignore ce qu’elle signifie, on va juste clairement désigner ceux qui n’en sont pas. (…)
Pour trouver une boucherie aussi dépourvue de tout sens et atroce que celle de 14-18, il faut se lever de bonne heure. Or elle était strictement articulée sur l’identité nationale, c’est ça qui a fait marcher les gens. Il est très clair que l’identité nationale, référée à une mémoire non divisée et à un consentement héréditaire et familial, n’est que le retour aux catégories fatiguées de la tradition, et ne prépare que la guerre, intérieure contre les « mauvais français », extérieure contre « les autres ».

Qu’on ne se méprenne pas, bien que je partage son opinion sur ce sujet, j’ai une estime très limitée pour Alain Badiou. Quelques échanges plus loin, Finkielkraut (pour qui j’ai une mésestime parfaitement complète) le remet assez justement à sa place sur son cryto-léninisme méssianique qui n’envisage qu’un futur post-lutte-des-classes monolithique et donc forcément totalitaire.

Tesla was a badass

Tesla was a badass

Badass of the week : Nikola Tesla

The Croatian-born engineer spoke eight languages, almost single-handedly developed technology that harnessed the power of electricity for household use, and invented things like electrical generators, FM radio, remote control, robots, spark plugs, fluorescent lights, and giant-ass machines that shoot enormous, brain-frying fucking lightning bolts all over the place like crazy. He had an unyielding, steel-trap photographic memory and an insane ability to visualize even the most complex pieces of machinery – the guy did advanced calculus and physics equations in his fucking head, memorized entire books at a time, and successfully pulled off scientific experiments that modern-day technology STILL can’t replicate.

Chochottes

Chochottes

DéCHIFFRAGES – Jean-François Couvrat : Urgence à l’Hôpital.

La question m’angoisse depuis longtemps : pourquoi sans cesse supprimer des postes et des budgets dans l’hôpital public ? Pourquoi refuser de financer notre santé, notre détresse physique, la dignité de nos derniers jours (et prêter à taux 0% des milliards d’euro à des banquiers qui n’ont pas eu un seul centime de pertes depuis deux ans) ? Suis-je falot de penser qu’il n’y a à peu près rien de plus important que ça ?
D’autant que les arguments avancés, cette insinuation que nous serions un pays de chochottes habituées à un luxe intenable dans le monde tel qu’il est, ne tiennent pas :

En France,

  • Moins de journées de soins aigus par habitants et par an qu’en Belgique ou en Allemagne
  • Moins de lits de soins aigus par habitants qu’en Hongrie ou en Corée
  • Moins d’infirmières par lit de soins aigus qu’en Italie ou au Royaume-Uni
  • Moins de dépenses de santé publique par habitant qu’en Autriche ou aux Etats-Unis

(Tous ces chiffres proviennent de l’OCDE et de l’Insee, ils sont détaillés et commentés sur le weblog cité au début.)

Dix minutes pour les nazis, dix minutes pour les juifs

Dix minutes pour les nazis, dix minutes pour les juifs

Comme à l’habitude, Guillermo vient d’écrire tout ce que je m’apprétais à dire sur l’affaire Raoult et cette pauvre – mais très admirable – Marie NDiaye (et il le dit en mieux, bien entendu).

Il souligne notamment une évidence que le journal de France Inter, tout à l’heure, jugeait curieusement superflue : au moment de l’interview donnée aux Inrockuptibles, Marie NDiaye n’était pas lauréate du prix Goncourt. Quand bien même un « devoir de réserve » s’appliquerait à la suite de ce choix, la remontrance est grotesque car la « faute » antérieure. (Evidemment, ce droit de réserve n’existe pas, puisque l’Académie Goncourt est une association loi 1901, pas un service de l’Etat.)

Guillermo a donc raison : c’est de la part de Raoult de la pure polémique destinée à toucher la frange la plus abrutie de la population française. Il est inutile de préciser que cela va fonctionner ; le roi des cons, me dites pas qu’il est portugais.

Injure

Injure

Radical Chic : La Poste, l’UMP et la politique de l’injure

Au fond, quand l’UMP pond une proposition de loi parce que TF1 parle d’un fait divers horrible, c’est normal. Quand l’UMP s’appuie sur des sondages foireux pour légiférer, c’est normal. Quand la droite et Sarkozy prennent la parole et font la loi au nom des « victimes », c’est normal. Tout cela s’appelle « être à l’écoute des français ». S’appuyer sur des rumeurs, manipuler l’opinion avec Bouygues et Lagardère, c’est du bon gouvernement ; mais écouter la voix de 2 millions de types qui se traînent (…) pour aller protester contre la privatisation rampante de la Poste, ce n’est pas acceptable.

Auvergnat

Auvergnat

La défense pathétique de Brice Hortefeux sur 20minutes.fr, avec une seconde vidéo, de meilleure qualité et qui ne laisse aucune place au doute. C’est entre 2min40 et 3min40.

On rappellera utilement que Brice de Nice est un proche ami de notre président depuis 1976, et qu’il est le parrain de son fils, celui qui conduit des scooters et est conseiller général du département le plus riche de France.

En avant les crocs

En avant les crocs

Eolas : Quelques mots sur l’affaire Orelsan

— Mais Orel­san n’est pas Vian ou Bras­sens, me dira-t-on.

Je ne le crois pas non plus, mais la ques­tion n’est pas là. La liberté d’expres­sion n’est pas sou­mise à une con­di­tion de mérite de l’œuvre. Mérite qui était nié à Bras­sens et à Vian en leur temps, d’ailleurs.

Eolas signale également ce grand moment d’agapé christique féminine, sur le site des Chiennes de Garde (c’est moi qui souligne) :

J’en ai soupé, d’ta haine, je sors mon grand couteau,
l’ail et les p’tits oignons, j’émince et j’fais chauffer.
T’as assez dégueulé, maintenant tu vas t’calmer.

Les filles, finissons-en avec ces p’tits couillons !
Ils étaient forts tant que nous n’osions pas dire NON.
Orelsan, baisse ton froc, je saliv’ déjà trop.
Chiennes de garde, foncez, et en avant les crocs !
Aux défenseures des femmes les oreilles et la queue,
les couilles à l’offensée
, et des excuses je veux.

Incitation à la violence ? Eolas commente mieux que je ne le ferais : « Comme quoi ce n’est pas un pro­blème de mots, mais de camp. »

Je ne résiste pas au plaisir de citer un extrait d’un de mes albums de hip-hop préférés (Klub des Loosers, Vive la vie) :

Cette fille…comment la décrire ?
Elle est comme un petit papillon volant majestueusement dans un jardin
Où toutes les fleurs auraient été remplacées par des pénis.
Officiellement rattachée à l’un cela ne l’empêche pas de se poser sur d’autres, de se faire surprendre et d’avouer avoir fait peut-être une petite bêtise.
Lorsque ce genre de fille se fait malheureusement engrosser, il arrive qu’elle donne naissance à un enfant de sexe féminin.
Voilà la manière dont les salopes se reproduisent !