Poèmes de la Douceur
Trouvés dans Vivonne, de Jérôme Leroy.
« Blocus sentimental ! Messageries du Levant !..
Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,
Oh ! le vent !..
La Toussaint, la Noël et la Nouvelle Année,
Oh, dans les bruines, toutes mes cheminées !..
D’usines… »
– Jules Laforgue, L’hiver qui vient
« J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends. »
– Apollinaire, L’Adieu, dans Alcools
« Ce n’est pas la Beauté que j’ai trouvée ici,
ayant loué cette cabine de seconde, débarqué à Palerme, oublié mes soucis,
mais celle qui s’enfuit, la beauté de ce monde. […]
Elle n’est pas non plus donnée aux lieux étranges,
mais peut-être à l’attente, au silence discret,
à celui qui est oublié dans les louanges
et simplement accroît son amour en secret. »
– Philippe Jaccottet, La Traversée
« Cela ressemblait à l’enfance. Notre vie était une enfance et comme les enfants nous étions égoïstes et voluptueux, secrets et rêveurs. On ne vieillissait plus, l’été qui arrivait était le même que le précédent, les calendriers mentaient. »
– Jérôme Leroy, Vivonne