The new girl in town that everyone wants to fuck

The new girl in town that everyone wants to fuck

Luke Haines - Bad Vibes coverPour moi, la lecture de l’année au rayon « Musique », ça aura été Bad Vibes, du bad boy Luke Haines (même s’il date de 2009). Des mémoires acides au sous-titre plus qu’évocateur : Britpop and my part in its downfall. Bien sûr, la chute est celle de son groupe, The Auteurs, responsable de trois fabuleux albums dont les deux derniers n’ont jamais atteint les chiffres de vente du premier — sauf en France, oh the shame! pour un englishman, bien plus que celle d’Oasis et ses pairs. Luke Haines n’aime personne, pas les autres groupes anglais de l’époque (les 90s), pas les américains qui restent complètement indifférents à sa musique, pas les gens de l’industrie du disque, et même pas les membres de son groupe — l’un d’eux ne sera même jamais nommé par son nom, juste the Cellist.

C’est extrêmement drôle, jouissif si on a vécu même avec distance les grandes heures de la britpop (Damon Albarn et les frères Gallagher, entre autres starlettes, passent pour des gros cunts), les notes de bas de page sont les plus géniales depuis l’invention de l’imprimerie, et le personnage le plus pitoyable dans tout cela est Luke Haines lui-même, vélléitaire et snobinard, incapable de se contrôler et orgueilleux, mais délicieusement sarcastique comme seul un anglais peut l’être. Et, avec Morrissey probablement, l’un des seuls rockers qui sait écrire avec style.

This week’s longreads (week 2, 2014)

This week’s longreads (week 2, 2014)

Paul Tough, A Speck in The Sea — The New York Times Magazine, january 2014
DISCUSSED: a stupid move, Long Island fishermen, a fun-loving loudmouth riding an unicycle literally losing his best friend, letting something for your parents to bury

Lincoln Steffens, The Shame of Minneapolis — McClure’s Magazine, january 1903
DISCUSSED: hating strict laws, charity for the destitute, disorderly houses & opium joints, regulating lawlessness, wanting to accomplish
MY POINT: like a whole season of The Wire, but written in 1903. One of the seminal articles of « muckracking » journalism, that « shaped investigative journalism in America ».

Jeff Sharlet, Voice and Hammer — The Virginia Quarterly Review, fall 2013
DISCUSSED: Harry Belafonte, outsolding Elvis, the safest Negro in America, $800.000 to stop putting black and white backup singers together on TV, the best band in jazz, the scandal of marrying a white woman, one of the Civil Rights Movement’s biggest donors

Épictète

Épictète

« Accuser les autres de ses malheurs est le fait d’un ignorant ; s’en prendre à soi-même est d’un homme qui commence à s’instruire ; n’en accuser ni un autre ni soi-même est d’un homme parfaitement instruit. »

« Que tout ce qui te paraît le meilleur soit pour toi une loi intransgressible. »
Manuel d’Épictète (IIème siècle ap. J.C.)

They Aren’t Dads

They Aren’t Dads

Vous avez peut-être vu ces derniers mois l’un de ces articles sur le « retour de l’emo » dans un webzine musical. Personnellement, je me retrouve dans l’avis de ce commentaire que j’ai lu sous l’un de ces papiers : déjà la première fois, l’emo je ne l’avais ni entendue venir, ni entendue repartir, alors aujourd’hui…

Heureusement, il y a des exceptions, comme le duo Dads (du New Jersey). Dans son numéro de l’été dernier, The Believer consacrait plus d’une page à leur dernier album American Radass (This Is Important), expliquant de façon convaincante qu’il s’agit peut-être plutôt d’anti-emo. Ce qui veut dire, je crois, que tout en reconnaissant la valeur artistique des sentiments (et plus que cela), ce groupe les interprète avec distance et maturité. Tout en faisant du bruit avec la guitare et des blagues puériles. Exemple de paroles : « One day you’ll be married, / and you won’t have to feel / dirty purchasing pregnancy tests from / convenience stores with your best friend ».

Un groupe fun et qu’on n’a pas honte d’aimer. Leur blog fait même office de courrier des lecteurs assez drôle.

En concert au Batofar mercredi 4 décembre 2013 (avec Jean Jean en première partie).

Your censor is no one

Your censor is no one

Les Tiger Bell viennent de Suède, on sent qu’elles doivent vouer un culte à Kathleen Hanna (comme tous les gens bien), et leur album Don’t Wanna Hear About Your Band, toutes guitares dehors, est réjouissant de bout en bout, pop ET abrasif (pas comme celui d’HAIM, trop bien léché pour être malhonnête).

La cerise sur le gâteau, c’est le dernier titre, drôle, fun, qui donne envie de pogoter avec des suédoises (pas un filler mid-tempo au piano avec solo de saxophone free-jazz — I’m looking at you, Savages), le mémorable Don’t Wanna Hear Abour Your Band :

L’album s’écoute en intégralité sur leur site.

(Et la prochaine fois des garçons, parce que ça fait longtemps.)

Pascal

Pascal

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. »
— Blaise Pascal, Pensées