Google Spreadsheets, un tableur en ligne. Ça calme.
Sur la Blogothèque, Pierre parle de Ligeti (décédé la semaine dernière), moi de Palestrina (décédé en 1594), et P. Dumez nous fait partager la solitude du téléchargeur de fond… qui tente un sevrage. Je suis d’avis qu’avec la coke, c’est plus facile.
Tutti va bene
Tutti va bene, ne crois tu pas ? L’heure est si tranquille…
(…et aussi la vasta y vaga y necesaria muerte.)
Blind Pew
Lejos del mar y de la hermosa guerra,
que así el amor lo que ha perdido alaba,
el bucanero ciego fatigaba
los terrosos caminos de Inglaterra.
Ladrado por los perros de las granjas,
pifia de los muchachos del poblado,
dormía un achacoso y agrietado
sueño en el negro polvo de las zanjas.
Sabía que en remotas playas de oro
era suyo un recóndito tesoro
y esto aliviaba su contraria suerte;
a ti también, en otras playas de oro,
te aguarda incorruptible tu tesoro:
la vasta y vaga y necesaria muerte.
Loin de la mer et de la superbe guerre,
Car c’est ainsi que l’amour célèbre ce qu’il a perdu,
Le boucanier aveugle épuisait
Les terreux chemins d’Angleterre.
Sous les aboiements des chiens de ferme,
Risée des garçons du village,
Il dormait d’un sommeil perclus et crevassé
Dans la noire poussière des caniveaux.
Il savait qu’en de lointaines plages d’or
Lui appartenait un trésor caché
Et cela soulageait son déplorable sort ;
Toi aussi, en d’autres plages d’or
T’attend incorruptible ton propre trésor :
La vaste et vague et nécessaire mort.
— Jorge Luis Borges, L’Auteur
Bien entendu, l’année 2006 en est presque à sa moitié, et mes tops 2005 ne sont mis en ligne que maintenant. Belle jeunesse…
Vous aimeriez découvrir de petits groupes touchants, mais la profusion de pistes douteuses offertes par la presse papier ou la constellation des mp3blogs vous effraient ? Essayez peut-être les vignettes vidéos des concerts à emporter que proposent mes camarades de la Blogothèque. C’est doux, c’est beau.
Zen
« Ce n’est pas par la volonté de se détourner énergiquement qu’on peut satisfaire le mieux à l’exigence de fermer la porte des sens, mais plutôt par une disposition à céder sans résistance. Mais, pour que réussisse d’instinct ce comportement passif, il faut à l’âme une armature interne ; elle l’acquiert en se concentrant sur l’acte respiratoire. Cette concentration s’opère en pleine conscience en y apportant une sorte de pédantisme : inspiration et expiration sont exécutées séparément et avec soin. »
— Eugen Herrigel, Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc
« “Il semble à présent que le plus difficile est accompli”, dis-je au Maître, lorsqu’il nous annonça un beau jour que nous passerions à de nouveaux exercices. Sa réplique fut : “Chez nous, on conseille à celui qui a cent milles à parcourir de considérer quatre-vingt-dix comme la moitié.” »
— Ibid.
« Parmi beaucoup d’autres coups ratés, il arriva parfois par la suite que plusieurs coups d’affilée touchèrent leur cible. Mais si je faisais mine le moins du monde de m’en glorifier, le Maître me gourmandait avec une rudesse particulière. Alors il éclatait : “Qu’est-ce qui vous prend ? S’il ne faut pas vous chagriner des coups mauvais, ce que vous savez depuis longtemps, vous n’avez pas à vous réjouir des bons. Il faut vous libérer de ce passage du plaisir au mécontentement. Il faut que vous appreniez à dominer cela, dans un état d’équanimité décontractée, et à vous réjouir par conséquent comme si le coup avait été tiré par un autre que vous.” »
— Ibid.
« Fermer la porte des sens » ?
Mots
Avec la belle saison, la SNCF vient de lancer une grande campagne promotionnelle à propos de ses trains grandes lignes « Corail ». Le concept est de rappeler que le train est un moyen facile et pas cher de « quitter la ville » (même lorsqu’il ne s’agit pas d’un TGV), ce qu’illustrent de vastes 4×3 dans tout le métro parisien. Le slogan, un peu creux, qui les accompagne : « Partir n’a jamais été aussi simple. »
A la station Saint Sébastien – Froissart, sur ma chère ligne 8, un petit malin a ajouté quelques mots au marqueur, ce qui donne le résultat suivant :
AVEC NICOLAS SARKOZY Partir n’a jamais été aussi simple.
Dans le dernier numéro de Première (Kirsten Dunst ! Marie-Antoinette ! sortie le 24 mai !), une phrase délicieuse :
Les héroïnes de Sofia Coppola sont des étrangères perdues qui s’ennuient avec classe, et, de préférence, en petite culotte.
Long time no Pogo ! Thanks The Go! Team.
Et il faut écouter le Pull Shapes des Pipettes, craquante première partie.
YouTube (musical) Fun :
– dEUS – Roses (trop énorme)
– Elis Regina – Aquas de marco (elle était jolie, Elis)
– Björk – Pagan Poetry (live) (avec le choeur esquimau et dans une église)
– Björk – Where is the line ? (vidéo alternative amateur faite avec des Sims)
– Smoosh (live avril 2006) (un morceau du nouvel album — j’aime bien la voix plus assurée d’Asya)
– Trachtenburg Family – Mountain trip to Japan (qu’est-ce que c’était bien…)
– Rachel Stevens en veut à vos testicules (mais d’autres fois elle dit never again)