Top 2015 (#18)
18. Grimes – Art Angels
Le deuxième album de Grimes est tellement énorme à tous points de vue que ce n’est même plus une confirmation de son talent, c’est une explosion. Métaphore qui va bien à cette veine de pop maximaliste, mais suffisamment infusée de subtilités inattendues pour durer plus d’une saison. L’impression tenace est que Claire Boucher a une incroyable facilité à composer des tubes intelligents, jubilatoires et un peu dérangeants (facilement sept sur les quatorze titres de l’album !). En comparaison, on ne compte plus le nombre de feux de paille synth-pop produits par un svengali plus ou moins scandinave ayant échoué à réaliser au moins un single aussi immédiat que le genre l’exige.
Certes, c’est aussi l’album avec une des pochettes les plus hideuses de l’année, mais il faut bien qu’il ait un défaut. Même les featuring ont la pure classe : la rappeuse taïwanaise Aristophanes (en mandarin dans le texte) et la formidable Janelle Monáe.
Je ne veux pas évoquer Grimes sans oublier de me réjouir de ses positions féministes, fermes et évidentes. Son manifeste de 2013 à ce sujet reste un incontournable. Je suis plutôt fier de remarquer, au moment où j’écris ces lignes, que la moitié des 30+ albums que j’ai sélectionné pour cette revue de fin d’année ont été composés par des femmes. Fier pour elles, évidemment. #HeForShe