Food for thought

Le Monde : Comment nier le choc Islam-Occident ?, par Hubert Védrine

On a caricaturé Samuel P. Huntington, comme s’il avait préconisé cet affrontement, alors qu’il prévenait d’un risque. Sa formule de « clash des civilisations » heurte ou fait peur. Elle heurte en Occident les hommes de bonne volonté engagés dans cet exorcisme rituel qu’est le dialogue des cultures ainsi que tous ceux qui croient en l’existence d’une seule civilisation : la démocratie. Elle effraie les Européens, qui aspiraient à vivre dans un monde post-tragique. Elle fait peur aux nominalistes, qui craignent qu’admettre le risque revienne à favoriser le fait. Elle accable les musulmans modernes, qui luttent vaillamment dans leur monde contre la régression et voient dans cette expression fatidique l’annonce de ce qui les broiera.

Mon ami et guide spirituel Luc Ferry, dans 20minutes (mais pas encore en ligne à l’heure où j’écris) :

« Attention à une tentation, venue des milieux antimondialistes ou écologistes qui, au nom du total respect des différences, (…) tolèrent n’importe quoi. »

et

« une partie des enseignants de gauche qui sont anti-Israël [et] tolèrent de plus en plus des propos antisémites sous le prétexte que l’origine de ces propos n’est pas l’extrême-droite. Nous devons obtenir que les adultes soient clairs dans leurs têtes sur ces sujets. »

Quelle finesse dans l’analyse, on se croirait chez Instapuceau. Et puis « nous DEFFONS OBTENIRR que les adultes soient KLÄR DANS LEURS KÖPFEN ! », quel beau programme pour un philosophe.

(Ici, relire Védrine pour savourer le contraste.)

Les neiges d’antan

Dans le même temps, après les cons américains, c’était inévitable, les cons français ont fait leur apparition en retour et j’ai déjà reçu trois fois dans les dernières 24 heures le chain-mail m’enjoignant de boycotter les produits yankees durant le week-end à venir. Le nationalisme méprisant qui s’y exprime est affligeant.

Le Monde encore : En distribuant sa lettre dans les boîtes du village, un fils de prêtre bouscule l’Eglise

L’antiquaire analyse justement : « Il y a vingt ans, cet homme-là, il serait passé sur le bûcher. Aujourd’hui, tout le village est derrière lui. C’est peut-être la nouveauté de cette histoire. »

Amis du bon goût, vous allez apprécier ceci.

Libé : Le string rentre dans les moeurs En tête des ventes de culottes, il ne séduit plus seulement les adolescentes.

Et, bien entendu, l’avis d’un sociologue. C’est un beau métier.

Rien à voir, aujourd’hui dans La Croix (mais pas sur leur site web), lire la lettre (gonflée !) qu’Edith Stein (allemande juive convertie au catholicisme, professeur de philosophie puis religieuse carmélite, morte à Auschwitz, béatifiée en 1987) écrivit au Pape en avril 1933, quelques semaines après l’arrivée des Nazis au pouvoir.

L’idolâtrie de la race et du pouvoir de l’Etat, avec laquelle la radio martèle quotidiennement les masses, n’est-elle pas une hérésie ouverte ? Cette guerre d’extermination contre le sang juif n’est-elle pas un outrage à la très sainte humanité de notre Sauveur, de la bienheureuse Vierge et des apôtres.

N’est-ce pas en opposition absolue avec le comportement de Notre-Seigneur et Rédempteur, qui, même sur la croix, priait pour ses persécuteurs ?

Cette lettre fait partie de la série des archives « allemandes » du pontificat de Pie XI (1922-1939) ouvertes au public le 15 février dernier.

En 1999, dans une initiative ambigüe, Jean-Paul II déclarait Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (son nom de religieuse) « Copatronne de l’Europe » aux côtés de Sainte Brigitte de Suède et Sainte Catherine de Sienne. La lettre apostolique du Pape à cette occasion est tout de même intéressante :

Déclarer aujourd’hui Edith Stein copatronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle.

J’avais pourtant bien rangé le livre en haut de l’étagère

chimie générale et vase brisé

Même pas un chat à accuser dans cette maison. Ou les lois physiques de cet univers qui, je me tue à le répéter depuis deux jours, sont non-euclidiennes.

Ce ne peut donc être que de la faute de Linus Pauling qui écrit des livres aussi lourds.

Ces prix Nobel, alors, on ne les tient plus.

Le Manifeste Russell – Einstein, 1954.

Il nous faut apprendre à penser d’une façon nouvelle. Il nous faut apprendre à nous demander non pas de quelle façon assurer la victoire militaire du groupe auquel vont nos préférences, car cela n’est plus possible, mais comment empêcher un affrontement militaire dont l’issue ne peut qu’être désastreuse pour tous les protagonistes.

Le Monde

Gilberto Gil, ministre en musique

« Il faut, a-t-il clamé, procéder à une sorte de do-in anthropologique, en massant des points vitaux, mais momentanément délaissés ou endormis, du corps culturel ».

La croissance brutale du tourisme pèse sur le site d’Angkor

Les autorités locales tablent sur le million de visiteurs étrangers en 2010. D’ici là, la route de la Thaïlande aura peut-être été refaite, mettant Bangkok à sept heures de trajet. Déjà, les terrains font l’objet d’une spéculation féroce, et les hôteliers se disputent le personnel, encore peu formé.

HollowEarth.org (Feb 11th) : Are you an AvantYob or a Beatnik?

The Deleuzian idea that aspiring to be an AvantYob, ignoring mainstream culture and concentrating on generating one’s own personal positivity will contribute to undermining Global Capitalism is a liberating one. But of course we’re a bunch of Beatnik wannabe Avant-Yobs reading all this into the dionysian activities of the subculture.

It’s about music, you know.