Le désir

Le désir

« Ceux qui gagnent leur vie en travaillant tous les jours n’ont rien qui les aiguillonne à se rendre serviables que leurs besoins, qu’il est avisé de vouloir soulagé, mais qu’il serait insensé de guérir. La seule chose qui donne à un homme de l’ardeur au travail, c’est un salaire modéré. […] Il découle de tout cela que dans une nation libre où l’esclavage est interdit, la richesse la plus sûre consiste en une masse de pauvres de mentalité travailleuse. Outre le fait qu’ils constituent une source intarissable pour l’approvisionnement de la flotte et de l’armée, il n’y aurait pas sans eux de jouissance possible. […] Pour rendre la société heureuse et satisfaire le peuple, malgré le besoin dans lequel il se trouve, il faut que la grande majorité demeure à la fois dans l’ignorance et la pauvreté. Le savoir élargit et multiplie nos désirs, et moins un homme désire, plus on peut facilement satisfaire ses besoins. »
— Bernard de Mandeville, Remarques sur la Fable des Abeilles (1714)

Sacre

Sacre

Deux approches merveilleuses autour du Sacre du Printemps.

En premier : 46 enregistrements différents d’une petite partie de l’œuvre, découpés et assemblés côte à côte, et qui offrent une vue très intéressante sur les différences entre les orchestres et les interprétations.

Ensuite, tout le Sacre avec la partition qui défile, pour le plaisir des oreilles et des yeux :

Tellement vrai

Tellement vrai

Ad Virgilium : « Pour la millième fois, on me demande de chiffrer une fonctionnalité, pour la millième fois je réponds que je ne peux chiffrer que des tâches techniques et qu’il n’y a pas de correspondance évidente et immédiate entre les deux. Je mets en place la nouvelle méthode ou le nouvel outil de développement à la mode, ils n’apportent rien de plus que les précédents et changeront dans six mois, mais on est des geeks, on est bien obligé de rester à la pointe, tu comprends. »

L’inexplicable

L’inexplicable

Nicolas Sarkozy, 29 novembre 2007 : « Quand on veut expliquer l’inexplicable, c’est qu’on s’apprête à excuser l’inexcusable. »

La pensée bourgeoise qui se résume elle-même.

En guise de réponse à Jean Renoir

En guise de réponse à Jean Renoir

« A notre époque riche de réflexion et raisonneuse, il ne faut pas être bien malin pour ne pas trouver une bonne raison à tout, même à ce qu’il y a de pis ou de plus pervers. Tout ce qui dans le monde a été corrompu, l’a été pour de bonnes raisons. »

— G.W.F. Hegel, La Science de la logique (1816)

Commun

Commun

A la page 100 du Capital, volume I, Karl Marx nous rappelle que l’échange de marchandises ne peut avoir lieu que parce que les propriétaires privés se font face « comme des personnes indépendantes les unes des autres. Mais un tel rapport d’étrangeté réciproque n’existe pas pour les membres d’une communauté naturelle, qu’elle ait la forme d’une famille patriarcale, d’une commune de l’Inde antique, ou d’un Etat inca, etc. L’échange de marchandise commence là où se terminent les communautés, à leur point de contact avec des communautés étrangères. »

Cela éclaire de façon intéressante, je trouve, l’aversion réitérée de la société capitaliste, de la société de l’échange marchand comme principe social premier, pour le « communautarisme », posture qui n’est jamais qu’un froncement de sourcil vis-à-vis des communautés des autres, jamais des siennes. L’échange de marchandise commence là où se terminent les communautés.

Le meilleur des mondes

Le meilleur des mondes

« Les économistes [bourgeois] ont une singulière manière de procéder. Il n’y a pour eux que deux sortes d’institutions, celles de l’art et celles de la nature. Les institutions de la féodalité sont des institutions artificielles, celles de la bourgeoisie sont des institutions naturelles. Ils ressemblent en cela aux théologiens qui, eux aussi, établissent deux sortes de religions. Toute religion qui n’est pas la leur est une invention des hommes, tandis que leur propre religion est une émanation de Dieu… Ainsi il y a eu une histoire mais il n’y en a plus. »
— Karl Marx, Misère de la philosophie, 1847

Faust

Faust

« L’écolier : Cependant un mot doit toujours contenir une idée.
Méphistophélès : Fort bien ! mais il ne faut pas trop s’en inquiéter, car où les idées manquent, un mot peut-être substitué à propos ; on peut avec des mots discuter fort convenablement, avec des mots bâtir un système ; les mots se font croire aisément, on n’en ôterait pas un iota. »
— J. W. Goethe, Faust, 1ère partie.