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Kundera

Kundera

« Dans L’Insoutenable Légèreté de l’être, on parle de deux types de coureurs de femmes : coureurs lyriques (ils cherchent dans chaque femme leur propre idéal) et coureurs épiques (ils cherchent chez les femmes la diversité infinie du monde féminin). (…) Le lyrique est l’expression de la subjectivité qui se confesse, l’épique vient de la passion de s’emparer de l’objectivité du monde. (…) Hélas, cette conception du lyrique et de l’épique est si peu familière aux Français que j’ai été obligé de consentir que, dans la traduction française, le coureur lyrique devienne le baiseur romantique, et le coureur épique le baiseur libertin. »

— Milan Kundera, L’Art du Roman

« Ne pas avoir de sens pour l’art, ce n’est pas grave. On peut ne pas lire Proust, ne pas écouter Schubert, et vivre en paix. Mais le misomuse ne vit pas en paix. Il se sent humilié par l’existence d’une chose qui le dépasse et il la hait. Il existe une misomusie populaire comme il y a un antisémitisme populaire. »

ibid.

Carnet noir et rouge

Carnet noir et rouge

« Le tortionnaire et le supplicié ne sont qu’un. Le tortionnaire se trompe, car il croit qu’il n’a pas sa part de souffrance ; le supplicié se trompe, car il croit qu’il n’a pas sa part de faute. »
— Schopenhauer

« Affirmer que l’univers est limité est une hérésie ; affirmer qu’il est illimité est aussi une hérésie ; affirmer qu’il n’est ni l’un ni l’autre, est également hérétique. Ce triple anathème a sans doute pour but de décourager les spéculations inutiles qui nous détournent de l’urgent problème de notre salut. »
— Jorge Luis Borges, Qu’est-ce que le bouddhisme ?

« Le Bouddha, quant à lui, refusa toutes les discussions abstraites parce qu’elles lui semblèrent inutiles et il formula la célèbre parabole de l’homme blessé par une flèche et qui ne veut pas qu’on la lui retire avant de connaître la caste, le nom, les parents et le pays de celui qui l’a blessé. Procéder ainsi, dit le Bouddha, c’est se mettre en danger de mort ; moi j’enseigne à ôter la flèche. »
— ibid.

« Succès et échec, vie et mort, plaisir physique et douleur physique ; je ne suis ni ami ni ennemi de ces fictions. »
— Dahlmann

« Il existe une différence profonde, fatale, entre le rêve d’un monde remis en ordre et rêver de le remettre en ordre soi-même selon ses propres définitions. »
— Vladimir Nabokov, L’extermination des tyrans

« Tu aimerais changer la face du monde, c’est louable mais cela me fait peur.
Imagine que tu le rates et qu’il ait le même nez que Michael Jackson. »
— Fuzati (Klub des Loosers), Toute la vérité

« Tant qu’à avoir un gros tremblement de terre, autant que ce soit en Arménie où ils n’ont rien plutôt qu’à Limoges, avec toute la porcelaine. »
— Jean-Marie Gourio

« Un pied dans l’érudition, l’autre dans la magie, ou plus exactement, et sans métaphore, dans cette magie sympathique qui consiste à se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un. »
— Marguerite Yourcenar, Carnets de Notes de Mémoires d’Hadrien

« The West won the world not by the superiority of its ideas or values or religion but rather by its superiority in applying organized violence. Westerners often forget this fact, non-Westerners never do. »

— Samuel P. Huntington (qui doit savoir de quoi il parle, si la moitié de ce qu’on dit sur lui est vraie)

Epigramme de Salam Pax – Where is Raed ?.

Freud

Freud

« Il est toujours possible d’unir les uns aux autres par les liens de l’amour une plus grande masse d’hommes, à la seule condition qu’il en reste d’autres en dehors d’elle pour recevoir les coups.

(…) Ce ne fut pas l’œuvre d’un hasard inintelligible si les Germains firent appel à l’antisémitisme pour réaliser plus complètement leur rêve de suprématie mondiale ; et l’on voit comment la tentative d’instauration en Russie d’une civilisation communiste nouvelle trouve son point d’appui psychologique dans la persécution des bourgeois. Seulement, on se demande avec anxiété ce qu’entreprendront les Soviets une fois tous leurs bourgeois exterminés. »

— Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, 1930

Carnet noir et rouge

Carnet noir et rouge

« L’inhibition ne pousse pas sur les arbres, vous savez – il faut de la patience, il faut de la concentration, il faut des parents dévoués et prêts à se sacrifier et un enfant attentif et appliqué pour fabriquer en quelques années seulement un être humain vraiment ligoté et trouillotant. »
« Etre mauvais, maman, c’est là le vrai combat : être mauvais et s’en délecter ! Voilà ce qui fait des hommes de nous autres petits garçons, maman. Mais qu’a fait ma soi-disant conscience à ma sexualité, à ma spontaneité, à mon courage ?! »
— Philip Roth, Portnoy et son complexe

« Un état de grâce n’est jamais isolé et c’est principalement aux gens qu’il aimait mais qu’il ne parvenait pas à comprendre qu’il devait d’être mené vers la lumière et la chaleur. »
— Jim Harrison, Légendes d’automne

Survivre est suffisant comme triomphe

Survivre est suffisant comme triomphe

« Survivre est suffisant comme triomphe. »

— D. Shelley

« Souhaite dans une main et chie dans l’autre. Tu verras laquelle sera pleine la première. »

— Harry Crews

« Là où je sens les doigts avides de l’épicier, je n’ai qu’une envie : abandonner la partie, mon goût délicat l’exige de moi. »

— Nietzsche

« Le vrai rapport au pouvoir doit contenir sa part de désinvolture. »

— J.F. Bizot

« La liberté et la démocratie n’existent que dans le concret, et jamais dans l’abstrait. »

— Mao

« Salomon saith. There is no new thing upon earth. So that as Plato had an imagination, that all knowledge was but remembrance ; so Salomon giveth his sentence, that all novelty is but oblivion. »
— Francis Bacon, Essays, LVIII.
(cité par J.L. Borges dans L’Aleph)