Archives de
Category: citation

Etat Civil

Etat Civil

« Ne me demandez pas qui je suis et ne me dites pas de rester le même : c’est une morale d’état civil. »
— Michel Foucault, L’Archéologie du Savoir

A sort of fortunate fail

A sort of fortunate fail

« It is possible to think of language as the most versatile, and maybe the original, form of deception, a sort of fortunate fail; I lie and am lied to, but the result of my lie is mental leaps, memory, knowledge… I become human, and increasingly more human, because the acrobatic gift of my lie tears into a truth of another sort. »
— Paul Zweig

Pleasant fictions of the law

Pleasant fictions of the law

« There are many pleasant fictions of the law in constant operation, but there is not one so pleasant or practically humorous as that which supposes every man to be of equal value in its impartial eye, and the benefits of all laws to be equally attainable by all men, without the smallest reference to the furniture of their pockets. »
— Charles Dickens, Nicholas Nickleby

Manifeste

Manifeste

« Partout où elle a conquis le pouvoir, [la bourgeoisie]… a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l’unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l’exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. »
— Karl Marx & Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti Communiste (1847)

Épictète

Épictète

« Accuser les autres de ses malheurs est le fait d’un ignorant ; s’en prendre à soi-même est d’un homme qui commence à s’instruire ; n’en accuser ni un autre ni soi-même est d’un homme parfaitement instruit. »

« Que tout ce qui te paraît le meilleur soit pour toi une loi intransgressible. »
Manuel d’Épictète (IIème siècle ap. J.C.)

Pascal

Pascal

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. »
— Blaise Pascal, Pensées

Pensées pour moi-même

Pensées pour moi-même

« La plupart de nos paroles et de nos actions n’étant pas nécessaires, les supprimer est s’assurer plus de loisir et de tranquillité. Il résulte de là qu’il faut, sur chaque chose, se rappeler à soi-même : “Ne serait-ce point là une de ces choses qui ne sont pas nécessaires ?” Et non seulement il faut supprimer les actions qui ne sont pas nécessaires, mais aussi les idées. De cette façon, en effet, les actes qu’elles pourraient entraîner ne s’ensuivront pas. »
— Marc-Aurèle, Τὰ εἰς ἑαυτόν (livre IV, XXIV)

This week’s longreads (week 43, 2013)

This week’s longreads (week 43, 2013)

« All attempts at world domination begin with weak, evasive, impersonal language. » — George Saunders

Couverture de Lightning Rods, par Helen DeWittIl y a quelques mois je lisais Lightning Rods, d’Helen Dewitt, et chaque nouvelle page tournée me rendait de plus en plus frénétique dans mon admiration pour cet incroyable écrivain, pour ses idées, pour son style, pour sa joie communicative envers le mot, la phrase, le texte. Lightning Rods n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains : l’idée principale creusée par ce roman est que, enrobée dans suffisamment de marketing, de corporate bullshit et de newspeak, une certaine forme de rapports sexuels tarifés et anonymes pourrait acquérir une bienfaisante normalité dans l’espace de l’entreprise moderne, donc de la société. C’est une satire, d’un humour et d’une rigueur littéraire à peine croyables (et donc jouissives — ah ah), une satire du désir masculin, de la religion de la littérature de self-help, de l’esprit business (dans lequel quiconque a déjà été « vendu » par un commercial inculte retrouvera son expérience). Le livre m’a transporté de gloussements de ridicule en roulements d’yeux d’outrage, du haussement de sourcils complice à des réflexions sur le possible, sur la morale, sur le féminisme ; comme tout véritable roman, a fortiori comme toute bonne satire, Helen Dewitt s’y abstient jusqu’à la dernière ligne de tout jugement moral, plongeant avec béatitude et style indirect libre dans les méandres superficiellement rationnels de la pensée de son narrateur, refusant toute position personnelle (sur)plombante.

Mais enfin, tout cela restait sagement de la fiction.

Jusqu’à cet exceptionnel article :

Nitasha Tiku, My Life With The Thrill-Clit Cult — Gawker, october 2013

Je n’ai absolument aucun avis (en dehors du fait que c’est diaboliquement bien écrit et que j’y ai appris de nouveaux mots utiles comme pulchritudinous), et certainement aucun jugement moral. Juste, voilà : il y a en 2013 des gens qui recommandent et pratiquent une forme de stimulation sexuelle au travail.

And now for something completely different.

Marshall Sella, The Year of Living Carlos Dangerously — GQ, november 2013
DISCUSSED: Anthony Weiner’s sexting addiction, a Malaysian cameraman, 125 ideas, pensive Kennedys, Mutually Assured Destruction

Willy Staley, 22 Hours in Balthazar — The New York Times, october 2013
DISCUSSED: a highly efficient, well-oiled potato-chipping machine, 10 000 guests per week, $38 steak frites in SoHo, waiters and busboys, the bass player for Metallica

Joshua Davis, How a Radical New Teaching Method Could Unleash a Generation of Geniuses — Wired, october 2013
DISCUSSED: a place of punishment, mind-numbingly boring teaching, intermittent electricity, curiosity-fueled exploration, kids hacking Android, the highest math score in the country