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Author: manur

Débat

Débat

Je viens de voir sur la télévision publique un Max Gallo tellement empêtré dans la défense du « rôle positif de la colonisation » française (même s’il était contre le principe de l’amendement) qu’il en est venu à défendre la boucherie napoléonienne et le colonialisme pan-européen attenant, en affirmant qu’ « Austerlitz fut une grande victoire pour la Ffffrance » (avec la majuscule ostentatoire).
Quant à Elisabeth Badinter, je tairai mes sentiments par charité chrétienne. Une belle brochette de petits blancs tous fermement convaincu que leur Heimat a apporté aux colonisés les « hôpitaux », les « routes » et bien entendu ce qui leur a toujours manqué le plus, la « culture » (dixit Roger Hanin).

J’ai éteint la télé et j’ai repris ma lecture de Lévi-Strauss.

Tom Barman :

I’d like to record a completely calm album, one day, with or without dEUS, I don’t know. A disc you can trust, I mean that it’s not going to scream when you put track five, you know… Like a Nick Cave album, an acoustic thing, with strings, something very beautiful, with which you can fall asleep. I’d like to do that one day.

Yes, please my boy, do it !

Libération : Retour sur un discours d’Hugo Chavez.
Et surtout Tipota : Who killed Bambi ?

La question des juifs n’est importante que dans la tentative de Chavez de s’approprier un discours vendeur et populaire. Ce n’est pas que le nom des coupables qui importe, c’est leur simple désignation. Le processus.

Ce qui est amusant, c’est que Sarkozy, Dieudo ou Mel Gibson sont réputés par les hagiographes habituels du président vénézuelien savoir très bien ce qu’ils disent et à qui ils s’adressent, alors qu’Hugo Chavez serait la victime maladroite d’une distortion culturelle montée en épingle. Il aurait prononcé ces paroles sur «les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ» avec une naïveté de premier communiant. En somme, il serait un communicateur médiocre et peu prévoyant. Voilà une thèse curieusement contradictoire d’avec toutes les analyses précédentes, qu’elle fussent pro-, anti- ou neutres… et un bénéfice du doute dont ne bénéficient guère les personnages publics non liés à l’extrême-gauche.

Dans cet exercice d’indie credibility qu’est le top 2005 de la Blogothèque, je me suis quelques instants départi de la mauvaise foi indispensable au sujet pour déclarer le morceau Nothing really ends de dEUS « La. Plus. Belle. Chanson. Jamais. Enregistrée. »
Je le pense vraiment.

C’est donc agréable de constater que je ne suis pas le seul, l’auteur du blog Le Scarab déchaîné étant du même avis dans un joli billet. Et en plus il me permet de découvrir que le film évoqué par Tom Barman dans la chanson est Badlands, de Terrence Mallick, information précieuse pour briller en ville pour le fan que je suis.

Quelques heures avant de découvrir ça, plusieurs personnes précieuses qui se reconnaîtront et que je ne croise qu’à intervalles très éloignés m’ont affirmé dans la même soirée continuer de lire avec régularité ces pages, malgré l’éloignement géographique et temporel. Je suis toujours flatté.

Toutes ces choses m’ont (humblement) touché, d’autant que je passe un hiver un peu décourageant sur le plan « santé ». Merci.

Depuis des années, je grommelle vainement dans mon coin quelques insultes à chaque fois que je lis une inepte comparaison entre “blogueurs” et journalistes, qu’elle soit positive ou négative. Chryde, qui a bien plus de légitimité que moi pour le faire, a publié un billet qui me semble particulièrement pertinent sur le sujet : Garfieldd, les blogs et les caméras

Mais voilà. Cette fois, on a eu des gens pour raconter. Des gens qui l’ont lu, ce blog, avant qu’il ne soit mis hors ligne. Des gens qui en ont parlé volontairement sur leurs blogs, sans l’incitation ni l’excitation des caméras, des gens dont la réaction est aussi spontanée que réfléchie, des « spécialistes impromptus ». Qui ont su se faire entendre avant que les caméras ne courent autour d’un vide.
(…)
Ce n’est pas une concurrence qui a lieu aujourd’hui entre blogueurs et journalistes (…). C’est plutôt un cadeau des premiers aux deuxièmes : les blogueurs offrent aux journalistes l’occasion de prendre un sujet au coeur, de le saisir.