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Author: manur

J’aime bien ce que dit Vincent Delerm — l’élégance faite jeune homme — dans Les Inrocks cette semaine :

L’arrivée de Carla Bruni a été une bénédiction. Ça m’a de nouveau mis un peu dans l’ombre… Les gens que je préfère ou que j’aime, Keren Ann, Dominique A ou Mathieu Boogaerts, ont des ventes assez confidentielles ; j’ai l’impression que le noyau dur du public que je veux toucher se situe à ce niveau. Ceux qui peuvent me suivre sur une longue période sont moins nombreux que tous ceux que j’ai touchés avec le premier album. Il y a donc une sorte de malentendu, et je dois faire attention à ne pas trop décevoir ceux qui étaient là au départ.

De plus :

[Le nouvel album sera] plus pop, plus britannique, avec un gros budget médiator pour les basses, parfois du clavecin à la place du piano. Mais les influences peuvent venir de n’importe où… (…) Le style évolue, sachant que la chanson est un truc à la fois très complexe et très léger quand tu es dans le même temps fan de Joe Dassin et de Scott Walker. La dominante des paroles est l’idée qu’on ne sait jamais ce qui se passe dans la tête de la personne allongée à côté de vous.

J’adore ce mec, bien que d’une façon assez peu intellectuelle. L’album est pour début avril, il s’appelera Kensington Square, ce qui nous dépaysera un peu de Deauville et Châtenay.

Attendu aussi au printemps, le nouvel opus de Dominique A ; tout ça promet de bons moments.

Perdu dans la Mer des Signes

Perdu dans la Mer des Signes

Le deuxième film de Sofia Coppola, Lost in Translation, est merveilleux. Les acteurs sont éblouissants, et surtout le scénario et la réalisation sont impeccables. Je n’ai pas eu un tel coup de cœur depuis probablement Presque Célèbre, ou peut-être Virgin Suicides.

Charlotte, l’héroïne, est un personnage profondément salingerien, une Franny de vingt-cinq ans à la recherche d’un sens dans un Tokyo frémissant de signes illisibles, l’équivalent post-post-moderne du New York des années 50, capitale du monde. (Sa mare aux canards est un paisible temple à Kyoto — le film n’évite pas deux ou trois facilités, mais il est impossible de ne pas les pardonner.)

Film sémiologique mais pas symbolique, Lost in Translation est surtout d’une délicatesse toute féminine : personnages et spectateurs sont entourés d’un amour « agapéen » (universel) par Sofia Coppola, qui prouve à nouveau tout son talent. C’est une comédie romantique digne de ce nom, que Lars von Trier doit probablement détester, et qui nous réconcilierait presque avec les bons sentiments.

La bande originale est sympathique, elle sort des sentiers battus ces temps-ci, mais rien de fondamental.

Lost in Translation pour fluctuat.net.

Interview dans la Libre Belgique de Tom Barman, qui prépare pour 2004 la sortie des albums de Magnus, son projet électro, et d’un nouveau dEUS, annoncé pour septembre.

…Mais à l’habitude ce genre de promesse est reporté deux ou trois fois. Disons donc fin 2004 / début 2005 pour ne pas se préparer de désenchantement, et rendez-vous dans un an pour constater si je me suis trompé.

Pro. li. fique.

Pro. li. fique.

Elle revient, ça tabasse comme il faut. DiscoBabel/carnet, le nouveau blog de la jeune fille pop et chic qui n’arrête pas (mais souvent c’est underground alors que là c’est ouvert au public, donc oui je suis content).

Déjà, pour commencer, sans ça on ne se serait même pas rendu compte que le Lo-Fi Covering Orchestra a encore frappé avec son Tribute to Diam’s DJ.

Bush in 30 seconds : les 15 finalistes sont visionnables.

Il s’agit d’un concours de films amateurs (de 30 secondes) ayant pour but de montrer le vrai visage de l’administration Bush. Un jury (comprenant entre autres Jack Black, Michael Moore et Gus Van Sant) désignera le vainqueur, qui sera diffusé sur les petits écrans américains.

Don Juans & Dragueurs

Don Juans & Dragueurs

De notre envoyé spécial dans la Matrice :

Les amateurs de jeux de rôle se réjouissent : le premier supplément totalement consacré au crac-crac vient d’être édité. The Book of Erotic Fantasy aborde tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander à propos du sexe pour Advanced Dungeons & Dragons : maladies vénériennes, ceintures de chasteté, caractéristiques et sorts en dessous du nombril etc.

Et dire qu’il aura fallu vingt-cinq ans pour en arriver là.

[via jm via Boing Boing]

Vaguement apparenté, j’en profite pour glisser un lien piqué à Iokanaan, la courte nouvelle de Neil Gaiman I Cthulhu, une (auto-)biographie hilarante (mais terrifiante !) du plus débonnaire des Grands Anciens. Iä Iä etc.