Hymne national
A chaque été la Marseillaise se rappelle à nous par divers moyens, et à chaque été j’ai de plus en plus de gêne physique (avant même un dégoût intellectuel) à l’écoute de ses paroles manichéennes, sanglantes et d’un faux patriotisme revanchard de courte vue. Il se trouve qu’en 1871 la Commune de Paris en avait respecté l’indéniable symbole en faisant son hymne d’une nouvelle version qui en gardait la vibrante musique tout en ré-écrivant les paroles d’une façon bien plus belle et généreuse. J’ai envie de faire mienne cette version, qui a de plus le bon goût d’être l’œuvre d’une femme, Mme Jules Faure.
Je cite deux couplets de La Marseillaise de la Commune :
Français, ne soyons plus esclaves !,
Sous le drapeau, rallions-nous.
Sous nos pas, brisons les entraves,
Quatre-vingt-neuf, réveillez-vous. (bis)
Frappons du dernier anathème
Ceux qui, par un stupide orgueil,
Ont ouvert le sombre cercueil
De nos frères morts sans emblème.
Refrain: Chantons la liberté,
Défendons la cité,
Marchons, marchons, sans souverain,
Le peuple aura du pain.
N’exaltez plus vos lois nouvelles,
Le peuple est sourd à vos accents,
Assez de phrases solennelles,
Assez de mots vides de sens. (bis)
Français, la plus belle victoire,
C’est la conquête de tes droits,
Ce sont là tes plus beaux exploits
Que puisse enregistrer l’histoire.