Top 2015 (#20)
20. Orso Jesenska – Effacer la mer
Cette année parmi les sorties de langue française on a beaucoup écouté, et chanté (à raison) les louanges, de l’album de Pain-Noir (disponible un peu confidentiellement en 2014, puis mieux distribué en 2015). Je suis heureux de constater dans les divers classements que j’ai parcouru, que cela n’a pas eclipsé le disque magnifique et attachant d’Orso Jesenska.
Il y a une sorte de petit miracle dans la cohérence que présente cet album, pourtant constitué de chansons stylistiquement très variées : j’y entends de sombres arpèges à la Leonard Cohen, des comptines folk, le meilleur Katerine – celui de Mes Mauvaises Fréquentations, un saxophone dissonant un peu free-jazz, des fugues indieclassical, des échos de Dominique A…
Cette diversité est sous-tendue par un travail sonore magnifique ; au casque, ce disque initialement un peu discret se met à sonner de façon incroyable. Je suis à chaque fois mis au tapis par la bouleversante trilogie qui forme le milieu de l’album, les trois chansons Exilés, Tempête et Apaisement.
Thomas van Cottom, que j’admire depuis longtemps pour son travail sur le premier album de Venus et pour son groupe Soy Un Caballo, ne s’y est pas trompé en reprenant récemment le morceau titre de ce disque avec son nouveau projet Cabane (qui promet beaucoup pour 2016).