Les sentiers escarpés
Question assez préoccupante, à mon sens : peut-on, ou pas, joindre dans une même idéologie Karl Marx et le « soviétisme », voire le stalinisme.
Un élément de réponse à décharge :
« Indépendamment de motivations plus nobles, c’est leur intérêt propre le plus réel qui commande aux classes actuellement dominantes de balayer tous les obstacles contrôlables légalement qui freinent encore le développement de la classe ouvrière. (…) Même lorsqu’une société est sur le point de parvenir à la connaissance de la loi naturelle qui préside à son évolution — et la fin ultime visée par cet ouvrage est bien de dévoiler la loi d’évolution économique de la société moderne — elle ne peut cependant ni sauter, ni rayer par décret les phases naturelles de ce développement. Mais elle peut abréger et atténuer les douleurs de l’enfantement. (…)
Moins que toute autre encore, ma perspective, qui consiste à appréhender le développement de la formation économico-sociale comme un processus historique naturel, ne saurait rendre un individu singulier responsable de rapports et de conditions dont il demeure socialement le produit, quand bien même il parviendrait à s’élever, subjectivement, au-dessus de ceux-ci. »
— Karl Marx, Le Capital, livre I, préface à la première édition allemande (1867)
En bonus :
« Il n’y a pas de route royale pour la science, et ceux-là seulement ont chance d’arriver à ses sommets lumineux qui ne craignent pas de se fatiguer à gravir ses sentiers escarpés. »
— Préface à l’édition française (1872), écrite en français par Marx