Anna

Anna

Je ne sais presque rien à propos de Anna Von Hausswolff, et ce mystère sied à sa musique. Elle est jeune, suédoise et joue de l’orgue (le vrai, celui des églises) sur son incroyable deuxième album, Ceremony. Les morceaux inouïs (comme: jamais entendus) qui le composent sont à la fois austères et aériens, intimes et grandioses. On y croise, comme de vieux amis rendus plus beaux par les ans, les amples espaces du post-rock, quelques traces du minimalisme d’un Philip Glass, la noirceur de certains des sous-genres les plus accessibles du metal, l’élégance mélodique d’une conception assez continentale de la Mélancolie (Sturm und Drang plutôt que « Hail Satan! »), et la tendresse d’une voix qui évoque irrésistiblement Kate Bush. Avec des morceaux intitulés Epitaph of TheodorLiturgy of Light ou Funeral for my Future Children, ce n’est clairement pas le genre d’album que l’on voit apparaître tous les jours.

Les vidéos m’ont semblé décevantes. C’était peut-être inévitable pour une musique aussi intense en émotions et qui laisse tant de place à l’imagination. Voici donc uniquement de la musique, les 8 minutes 30 de Deathbed. Le morceau débute par 4 minutes et quelques d’une délicieuse montée où l’orgue et la guitare en reverb se répondent comme le ferait un Sigur Ròs alternatif et moins soucieux de plaire. Lorsque le chant apparaît, au centre du temple laissé par une civilisation mystérieuse qu’est cette chanson, c’est un diamant qui brille de mille feux, mais on aurait tort de se sentir soulagé.

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