Le blues du businessman
Il y a le rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) sur le MEDIATOR des laboratoires Servier. Pour les plus pressés, il y a la synthèse du rapport, fournie par le même organisme. Il y a l’introduction de la synthèse. Et, pour ceux qui voudraient aller au cœur du problème, il y a le deuxième paragraphe de l’introduction de la synthèse du rapport, d’une limpidité admirable et qui aborde tout de suite son sujet. Je ne résiste pas au plaisir de citer ce paragraphe dans son intégralité :
Le rapport est organisé à la fois autour des principaux temps de la vie du médicament et autour de l’analyse des principales responsabilités identifiées par la mission :
- les laboratoires Servier qui dès l’origine du médicament ont poursuivi un positionement du MEDIATOR® en décalage avec sa réalité pharmacologique ;
- l’Agence chargée du médicament, inexplicablement tolérante à l’égard d’un médicament sans efficacité thérapeutique réelle ;
- le système de pharmacovigilance, incapable d’analyser les graves risques apparus en termes de cardiotoxicité du MEDIATOR® ;
- enfin, les ministres chargés de la sécurité sociale et de la santé gérant avec lenteur les déremboursements de médicaments à service médical rendu insuffisant, aboutissant dans le cas du MEDIATOR® à des résultats inverses de ceux recherchés.
Ayons quand même une pensée charitable pour Jacques Servier, contraint de quitter le 11 février prochain les frontières de Neuilly-Sud ou Orléans-Centre pour se rendre au Tribunal Correctionnel de Nanterre, cette banlieue rouge, tâche de chienlit à l’ouest de la porte Maillot.