Alternatives Economiques : Pourquoi nous consentons à l’impôt (appel à pétition)
Nos revenus ne proviennent pas seulement de notre talent personnel. Ils ont été acquis par notre travail, mais celui-ci ne porterait pas ses fruits sans le stock d’infrastructures, d’innovations, de savoir-faire, de goût d’entreprendre, de lien social, qui nous a été transmis par les générations qui nous ont précédés. (…)
C’est pourquoi nous consentons à l’impôt et récusons des baisses de la fiscalité dont la contrepartie serait l’insuffisance des moyens donnés à la protection sociale des plus pauvres, à l’éducation, à la recherche, à la santé, au logement ou encore à l’environnement.
Dossier dans Libération (« On veut convaincre les gens que, s’ils gagnent de l’argent, ils ne le doivent qu’à leur travail et leur talent. Est-ce totalement vrai ? »).
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Cet argument est effectivement parfaitement recevable, et d’autant plus savoureux qu’il balaye fort élégamment toute propension égotiste à poser le travail, qu’il soit laborieusement poussif ou auréolé de génie, comme valeur individuelle par essence.Pourtant, l’usage de cet argument est inquiétant : mettre de l’argent en commun pour mener des tâches qui profitent à tous paraît tout de même une motivation amplement suffisante à justifier l’impôt.Que l’évidente pertinence de la stratégie sociale de l’impôt (« moins d’impôt, c’est forcément mieux ») soit ainsi remise en cause à chaque élection en dit long sur l’incapacité des présidentiables à faire bon usage de cet argent… Gageons que ces derniers continueront longtemps à se satisfaire, pour la gestion de l’Etat, d’une comptabilité de trésorerie fidèle à l’esprit de Colbert…PS : je n’ai rien contre Colbert hein, il a bien fallu débuter par quelque chose.