Villepin est à bout. C’est intéressant, car il n’y a plus guère que dans ces moments-là qu’un homme public fasse encore montre de sincérité. Mais plus que l’invective indigne qu’il a lancée à François Hollande (invective que dans la situation émotionnelle du premier ministre on peut comprendre), c’est cette autre phrase qui ne cesse de me fasciner :
Il est des moments dans une démocratie où on ne peut pas mélanger (…) l’exigence de vérité et l’exigence de bonne gestion.
(Compte-rendu de Séance des Questions au Gouvernement, Assemblée Nationale, 20 juin 2006)
Dans le même temps, Ségolène Royal change clairement de cap sur la question homosexuelle. C’est à dire qu’elle devient subitement pour le mariage et l’adoption. Je crois que j’ai rarement vu un homme politique aussi prévisible que la maréchale du Poitou. Deux mois de déclarations « Armée, Famille, Patrie », deux mois de libéralisme cosmopolite, et on reprend. Du bouffage à tous les râteliers de grande compétence. Je m’attendais à ce virage à gauche (de circonstance), qui arrive au moment prévu. Je m’attends donc d’ici quelques semaines à des déclarations contre l’Islam, les travaux du tramway rive gauche ou les grêves dans la fonction publique. Ca me navre au plus profond que, le système démocratique étant ce qu’il est, nous attende un inévitable 52%/48% pour Sarkozy contre elle (ou l’inverse, je ne suis pas infaillible). Mais — je crois l’avoir déjà écrit — je suis du bon côté de la barrière socio-économico-géographique. Le masochisme des masses aculturées et amorales n’est pas un problème qui m’empêche de dormir. (Peut-être à tort.)
On s’en fout
Loïc Le Meur est sarkozyste.
Sans blague ?