Radical Chic, Charme de la langue de bois
Ces résumés un peu secs nous privent du meilleur, toutes les petites circonvolutions qui font de Debré un roi de la langue de bois à l’ancienne, un monument de la politique périmée, et bien malgré lui un serviteur dévoué de Sarko qui, face à cet enchaînement quasi-infini de banalités paresseuses, apparaît comme l’homme de la modernité.
Quelque chose d’important est exprimé ici. Le populisme possède cette redoutable force : il se présente toujours avec les atours de la modernité (mot dont il faut se méfier, s’il en est). En période de crise morale, les ex-enfantillages du populisme ressortent au grand jour, parés d’une virginité que n’ont plus les modèles connus. Sarkozy n’est pas un homme du passé, il représente sans l’ombre d’un doute notre avenir. Il sait appuyer sur les sujets modernes, qui nous concernent. Je ne crois pas ceux qui prétendent haïr tout ce qu’il représente et affirme, par ses poses d’Epinal et par ses mots ; souvent, il me semble qu’il évoque des problématiques réelles où d’autres ne resassent que lieux communs, parfois même, je suis d’accord avec lui (comme lorsqu’il s’oppose à l’arrêt des efforts en matière de sécurité routière préconisé par l’assassin Perben). Sarkozy est au cœur de la modernité, pour longtemps, il occupe la place que la gauche, trop occupée à privatiser les services publics et à lutter contre des mots dont elle ne connaît même pas le sens, trop compromise dans la pyromanie sociale pour avoir conservé le moindre ascendant moral, a refusé d’occuper.