Grâce aux Google Maps, voici une magnifique vue satellite d’Angkor. Le gros carré vert foncé au milieu, c’est Angkor Thom, la « grande ville », principal élément des nombreuses capitales de l’Empire Khmer qui se sont succédées ici entre le IXème et le XIIIème siècle de notre calendrier. Un peu en dessous, le rectangle entouré d’eau (des douves), c’est Angkor Wat, le temple que l’on voit sur toutes les photos.
Mais le plus flagrant c’est ce gros rectangle d’eau un peu à l’ouest, le Baray Occidental. C’est un lac artificiel monté à partir de quatre digues massives qui tiennent depuis huit siècles. Il permettait d’irriguer toute l’année les plaines en contrebas, grâce à des canaux, et de produire deux voire trois récoltes de riz par an. Exploit en lequel certains devinent la raison de la prospérité de l’Empire Khmer, qui à son apogée contenait toute notre Indochine, de la Thaïlande au Vietnam actuels.
Il y avait un deuxième Baray à l’est, dont on devine les contours. Il a été détruit par les Siamois, je crois, quelques siècles plus tard.
Ce qui est fascinant à Angkor, c’est que toute trace de vie humaine de cette époque a disparu. Tout était construit en bois, et tout s’est désagrégé depuis longtemps. Seuls restent les constructions de pierre, toutes religieuses, largement exemptes de tout indice sur le contexte historique et urbanistique (à l’exceptions de quelques stèles généalogiques) dans lequelles elles prirent place. C’est un monde étrange, oublié, au confluent de l’hindouïsme et du bouddhisme, que seule l’imagination peut reconstruire.
Via cette référence des monuments du Patrimoine Mondial de l’Unesco dans Google Maps.
[Merci jm.]