Les anciens cons battus auront-ils un jour la décence de fermer leur grande bouche ?

Les anciens cons battus auront-ils un jour la décence de fermer leur grande bouche ?

L’anniversaire des cinquante ans de la fin de la première Guerre d’Indochine et de la bataille de Diên Biên Phu (mai 1954) est l’occasion d’une peu ragoutante offensive médiatique destinée à honorer la mémoire du colonialisme français, apparemment l’une de nos gloires passées.

Morgat proposait récemment un lien vers le site officiel — rien que ça — de la bataille de Diên Biên Phu, où l’on peut lire à longueur de pages d’anciens piou-pious pleurer la défaite et les conditions de leur captivité.

Ils sont posément traités de bourgeois décadents, de soldats impérialistes, de criminels de guerre, de mercenaires sanguinaires, de valets de l’impérialisme américain, de chiens colonialistes…

« Bourgeois décadents », c’est probablement caricatural, mais le reste est pourtant bien observé.

Pendant tout ce temps, il aura fallu aux prisonniers glorifier le marxisme, supporter les insultes, les injures, les brimades, les litanies vietminh contre l’armée française, sans cesse ridiculisée, scander des slogans anticolonialistes, c’est moralement épuisant.

Pauvres choux. Vous allez au bout du monde, la fleur au fusil, réprimer dans le sang un mouvement de Libération nationale, faire perdurer un ordre colonialiste et impérialiste, profondément raciste et féodal, et vous voulez qu’on vous remercie poliment ??

En février 1993, à Fréjus, le Président de la République reconnaissait enfin qu’avaient « droit à la reconnaissance de la Nation » ceux dont la justesse du combat avait été mondialement attestée par la chute du mur de Berlin et l’écroulement des régimes communistes quelques années auparavant.

Il semble que le Corps Expéditionnaire en Indochine était composé à la fois d’engagés et d’appelés. Bien entendu, ces derniers méritent de la compassion pour avoir été les jouets de décideurs restés à Paris. Mais parler de « justesse du combat » est une déviation idéologique et clairement raciste. Justesse historique d’avoir tué entre 300.000 et 500.000 vietnamiens ?

Les Accords de Génève de 1954, qui mettent fin à la Guerre d’Indochine, prévoient des élections générales à échéance de deux ans qui rassembleront les deux parties du pays (Nord et Sud) sous le gouvernement du vainqueur des urnes. Ces élections n’auront jamais lieu : il est clair pour tout le monde (et particulièrement pour les nationalistes au pouvoir à Saïgon soutenus militairement par les Etats-Unis) que les communistes, libérateurs et source d’espoir (trompeur) pour la petite paysannerie miséreuse, y remporteraient une victoire écrasante.

Ces soldats français sont certainement eux-aussi des victimes, mais pas franchement des héros.

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