Perdu dans la Mer des Signes

Perdu dans la Mer des Signes

Le deuxième film de Sofia Coppola, Lost in Translation, est merveilleux. Les acteurs sont éblouissants, et surtout le scénario et la réalisation sont impeccables. Je n’ai pas eu un tel coup de cœur depuis probablement Presque Célèbre, ou peut-être Virgin Suicides.

Charlotte, l’héroïne, est un personnage profondément salingerien, une Franny de vingt-cinq ans à la recherche d’un sens dans un Tokyo frémissant de signes illisibles, l’équivalent post-post-moderne du New York des années 50, capitale du monde. (Sa mare aux canards est un paisible temple à Kyoto — le film n’évite pas deux ou trois facilités, mais il est impossible de ne pas les pardonner.)

Film sémiologique mais pas symbolique, Lost in Translation est surtout d’une délicatesse toute féminine : personnages et spectateurs sont entourés d’un amour « agapéen » (universel) par Sofia Coppola, qui prouve à nouveau tout son talent. C’est une comédie romantique digne de ce nom, que Lars von Trier doit probablement détester, et qui nous réconcilierait presque avec les bons sentiments.

La bande originale est sympathique, elle sort des sentiers battus ces temps-ci, mais rien de fondamental.

Lost in Translation pour fluctuat.net.

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