Le 5 Mai Pas d’Abstention, Il Faut Virer Le Nazillon

Samedi dernier, j’avais pensé regarder Loft Story, ou mettre à jour mon weblog, ou encore écrire un chain-mail pour prévenir tous mes amis qu’il fallait éviter de se gratter les gonades en public à cause que ça pouvait « servir la soupe » de Le Pen, enfin un truc vachement civique et en même temps hyper post-moderniste tant il est vrai qu’on est quand même mieux chez soi.

Et puis finalement, coup de folie, me voilà-t-y pas parti à la manif, la deuxième de ma vie, une tous les huit ans, plutôt un bon rythme. J’ai donc défilé dans les rangs de ces farouches et bien connus contempteurs de la démocratie et des urnes que sont les gens d’Amnesty, puis de ces sanguinaires idéologues le couteau entre les dents, tendance Septième Internationale et Demie, que sont les Sans-Papiers.

Papa, Maman, vous tous mes amis, je tiens à vous rassurer solennellement, je ne suis pas mort. Quand les moulins ont attaqué, moi, agile comme le cerf et rusé comme le renard, je les ai esquivés ; pour le Balrog ça a été un peu plus dur, mais j’assure et j’ai toujours mon épée+2 de Paladin Berserk quand je sors dans Paname, pas folle la guêpe.

Donc 45 000 points d’expérience selon la police, 100 000 selon les organisateurs, on va dire 70 000 personnes venues faire vivre la République et la Nation, des jeunes, des adultes, des vieux, des petits enfants, plein de jolies filles (Houellebecq a raison : c’est une aubaine pour la drague ces rassemblements, et il y est plus facile d’adresser la parole à des inconnu(e)s qu’autour d’un punch dans des gobelets en plastique pourris chez un vague collègue), des familles à leurs fenêtres pour saluer la foule, une mamie et son inévitable tablier bleu esquissant des pas de danse sur son balcon au son des tam-tams, des provinciaux en goguette à la recherche de sensations fortes (« Voilà le PC qui arrive, on va peut-être voir Robert Hue ! »), les badauds-spectateurs arborant spontanément les autocollants sur leurs revers, et une réjouissante diversité d’aphorismes et de slogans plein d’humour sur les pancartes des manifestants…

Bref, pas de quoi fouetter un chat (pov’ bête), tout est bien qui fini bien, et rira bien qui rira le dernier.

Une bannière à cliquer.

[le mouv]

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