We came from the future

Assez étourdiment, je ne me rends compte qu’aujourd’hui que le weblog anglophone de jemisa s’intitule Nothing and Some More, et surtout que son acronyme est donc N.A.S.M.

NASM, c’est le nom du groupe de death-metal-rap-pop que j’avais formé au lycée avec mon grand copain Nick. NASM, ça voulait dire « Nick And the Silver Men« , et les Silver Men c’était moi aux claviers. En fait, il y avait un garçon qui devait jouer de la flute (oui, oui) mais il n’est jamais venu. Je suis donc resté les Silver Men à moi tout seul.

Nous n’avons fait qu’une seule chanson. Comme je suis très influençable, elle était beaucoup plus death-metal-rap (ce qui mettait la guitare et le chant de Nick en valeur) que pop (de toutes façons, on entendait pas le synthé derrière).

Quelques années plus tard, Nick a eu son permis de conduire et les routes autour de Massy et Palaiseau n’ont plus été tout à fait les mêmes. La vieille voiture de ses pauvres parents n’y a survécu que six mois, et elle a croisé le chemin de bon nombre de murs dans le quartier. (Aujourd’hui, il est marié et papa, et conduit comme un chef. On devient tous vieux et soumis au système…)

C’est donc dans cet engin motorisé, qui s’était sorti sans encombre de plusieurs aller-retours Paris (France) – Zagreb (Croatie), mais pas de quelques semaines de Champlan (91) – Massy (91), que nous montâtes à l’issue d’un habiuel après-midi films gore/musique de chevelus passé chez lui, afin que Nick me raccompagne en mon humble HLM. Nous eûmes toutes les peines du monde à le démarrer ; arrivé tant bien que mal à proximité de notre destination, la problématique était claire : si nous nous arretions, il aurait été impossible de faire repartir le vehicule et mon chauffeur aurait dû rentrer à pied !

Je me dévouais donc pour ce qui restait la seule alternative : mon point de chute atteint, Nick ralentit à la vitesse la plus faible possible (cinq ? dix kilomètres/heure ?) et je me jettais hors du bolide – en roulant sur moi-même pour perdre en douceur l’inertie acquise dans le véhicule. Mais la scène avait des témoins : deux ou trois jeunes du quartier qui, me voyant tomber de cette voiture qui partait sans demander son reste, se mirent à crier, à poursuivre ledit véhicule, et à me presser de questions sur mon kidnappeur. J’eus tôt fait de dissiper tout malentendu sur le caractère volontaire de mes actes et de les remercier de leur active vigilance.

Le lendemain, Nick m’apprenait qu’il avait calé cent mètres plus loin (#@£µ&§ de feux rouges !), dans un tunnel d’où il avait dû pousser seul la voiture pour repartir.

Si vous aussi, vous avez sauté d’un (ou sur un) véhicule en marche, stoppé un détonateur trois secondes avant une explosion, préparé vos glaçons avec un pic à glace, accidentellement supprimé le frère préféré d’un dangeureux terroriste à accent germanique ou autres activités qui n’arrivent en théorie qu’au cinéma, partageons nos expériences.

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