Ce n’est pas dans mon habitude de faire la promotion de publications néo-libérales centristes, mais le numéro du Monde de ce soir (mardi) est assez exceptionnel : il contient un long texte de Milan Kundera sur deux pages complètes. C’est rare et donc précieux.
Cela suffirait déjà à justifier l’achat, mais voilà que dans son supplément Le Monde Interactif je tombe sur une double page de… Douglas Coupland. Ca, c’est fort…
Au détour de la page 2, ce témoignage d’un étudiant serbe, qui rappelle que le monde est autrement plus compliqué qu’un journal de tf1 :
Ne nous prenez pas pour des crétins. Nous, les moins de trente-cinq ans, qui regardons les chaînes de télévision étrangères et qui avons eu des copains engagés dans l’armée, nous avons toujours su que Milosevic était un criminel de guerre et que nos soldats tuaient des gens partout en ex-Yougoslavie. Mais l’admettre, c’est se couper de nos familles, de nos amis nationalistes, de la société de Serbie. L’admettre, c’est devenir fou, putain de merde ! On préfère ne pas y penser, voire le nier. Ne nous jugez pas, la vie est juste un peu plus facile ainsi.