Parce qu’il ne savait pas comment exercer à bon escient l’énorme pouvoir qui venait de lui tomber dans les mains, il entreprit immédiatement (ressource évidente et facile de la souveraineté) de faire tout le mal qu’il pouvait. Même si les monarques absolus avaient assez d’esprit pour découvrir les objets d’une louable ambition, ils savaient seulement redonner du gonflant à leurs volontés en adhérant à la formule la plus sacrée de la prérogative royale, « le droit divin des rois à mal gouverner », parce que la volonté triomphe seulement lorsqu’elle s’oppose à la volonté de l’autre, parce que c’est alors seulement que se révèle l’orgueil du pouvoir, jamais lorsqu’elle consulte les droits et les intérêts d’autrui, et toujours lorsqu’elle insulte et piétine toute justice et toute humanité.

— William Hazlitt, Characters of Shakespeare’s Plays (1820) ; à propos d’Henry V

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