Suppression sociale d’Arrêts sur Image (je mets « sociale » derrière toutes les nouvelles, il paraît que ça les fait passer comme un doigt dans un c..).

Je fanfaronne, mais au fond je n’en sais rien. Peut-être, après tout, sommes-nous entrés dans cette ère où tout doute est désormais inutile. Peut-être sommes-nous entrés dans l’éternité décomplexée de la Star Ac, des rires et des applaudissements.

55,9

55,9

AFP : « L’avocat vedette Arno Klarsfeld (UMP, 44,1%) a été battu par Sandrine Mazetier (PS, 55,9%), dans la 8e circonscription de Paris (partie du 12e arrondissement) qui bascule à gauche pour la première fois depuis 1958, selon les résultats diffusés à 21H45 par la mairie de Paris. Au premier tour, Arno Klarsfeld avait obtenu 35,76% des suffrages, soit un millier de voix de plus que Sandrine Mazetier (33,54%), dans un fief de droite laissé vacant par le député sortant (UMP) Jean de Gaulle. La 8e circonscription (12e arrondissement, sauf Bastille et Gare de Lyon) était la seule circonscription de l’Est parisien encore à droite. »

C’est décidé, demain je mange de l’avocat.

Et le scoop du jour, c’est quand même que Ségolène Royal n’est plus en couple avec François Hollande. Heureusement que Le Monde est là pour nous offrir du journalisme d’investigation.

Télérama : Entretien avec Daniel Cohn-Bendit

Durant toute la campagne européenne de 1999, on a fait de moi un affreux libéral, parce que je me définissais comme « libéral libertaire ». Personne ne voulait comprendre ce que le libéralisme a apporté politiquement à la démocratie. On est dans une société contradictoire : on fête les écrits de Claude Lefort, de Castoriadis, de ces déconstructeurs du marxisme qui ont réinventé autour de la pensée de Hannah Arendt une idée de la liberté et de la démocratie, et à partir du moment où on appelle ça par son nom, le libéralisme politique, ça devient une horreur…

8ème circonscription

8ème circonscription

Dépouiller les bulletins de mon bureau de vote hier soir s’est révélé un plaisir des plus vifs et des plus inattendus. J’ai passé la soirée à entendre en quadriphonie mes concitoyens écorcher le nom de famille d’Arno Klarsfeld, malgré de studieux efforts ; c’était très impressionnant. Les organes vocaux des habitants de la circonscription ne sont visiblement audiblement pas faits pour prononcer ce patronyme (c’est une bonne nouvelle). Rien qu’à ma table, une personne y a renoncé dès le départ et l’appelait « Arno » à chaque bulletin ouvert portant son nom, tandis qu’une autre prononçait quelque chose comme « Kratcheff » (c’est véridique). Le reste de la salle était à l’unisson. J’étais aux anges.

Quant aux résultats, M. Kgnassefel a une très légère avance sur la candidate socialiste, Mme Mazetier. Compte-tenu des reports, ça s’annonce serré pour le second tour.

Radical Chic : L’usage de Guy Môquet (c’est moi qui souligne)

Il y a l’homme et il y a la cause ; en offrant une tribune au courage sans s’attarder sur d’autres idéaux, Sarkozy, même s’il est sincère, kitschifie la réalité historique un peu comme Disney, reprenant les contes de Grimm, put en vider toute l’ambigüité. Au prétexte que la voix du jeune assassiné parlera au cœur des jeunes mieux que les manuels d’histoire, on simplifie à outrance et il ne reste plus, d’une période troublée, qu’une émotion propre à la communion de tous, comme un mélo tire-larme. C’est la culture de consensus qui va bien au nouveau pouvoir, quelques signes donnés au peuple, des messages carrés et un regard pudique jeté sur la cuisine des idéologies.

Merci à Guillermo de l’exprimer : s’il est vrai que, dûment replacée dans son contexte, la dernière lettre de Guy Môquet est émouvante, c’est à peu près sa seule qualité. Le Président ami de ceux qui vendent du « temps de cerveau disponible » et plaçant au parangon des ambitions qu’il veut transmettre à ses administrés le « travailler plus pour gagner plus » trouve logiquement qu’il s’agit d’un exemple à enfoncer dans le crâne de tous nos adolescents.
Il me semble pourtant que l’on pourrait trouver, dans cette catégorie des textes de notre corpus à la fois généreux et limpides, quelque chose qui fasse appel à un peu plus qu’à la seule émotion, et également à des aspiration plus nobles. Pardonnez l’anachronisme.
Camus, par exemple, quelqu’un qui contrairement à M. Sarkozy ou à Guy Môquet n’a jamais cédé aux facilités d’un atavisme ou d’une idéologie.
Ou tant qu’à faire, la dernière lettre de Missak Manouchian, chef des FTP – MOI, des étrangers qui se sont battus pour la France et furent pourchassés par la police française de Pétain.
On pourrait même, quelques années plus tard, revenir sur ces évènements avec un texte certes plus exigeant, mais qui conjugue émotion, clarté, intelligence et style : les Strophes pour se souvenir, d’Aragon.

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Guardian Blog « Comment is free » / Cory Doctorow : See no evil?

Every [Internet] filtering enterprise to date is a failure and a disaster, and it’s my belief that every filtering effort we will ever field will be no less a failure and a disaster. These systems are failures because they continue to allow the bad stuff through. They’re disasters because they block mountains of good stuff. Their proponents acknowledge both these facts, but treat them as secondary to the importance of trying to do something, or being seen to be trying to do something. (…)
The most enthusiastic customers for this technology are repressive governments, such as Syria, China, and the United Arab Emirates, regimes that cheerfully jail their citizens for thinking the wrong thoughts and uttering the wrong words. These countries aren’t too worried about falsely blocking useful information – the proles don’t need it and the elite can always get around it.