Technikart a sorti technikart.com, son hors-série d’été. Le principe est simple : ils ont recrutés deux stagiaires pour racler les fonds de tiroir du site web sur l’année écoulée, et ont recyclés tout ça dans un numéro papier. Bien entendu, c’est vain et agaçant — malgré l’encourageante discrétion de Benoit Sabatier —, à l’exception des articles de Patrick Williams et des deux premiers papiers sérieux de la carrière de Santolaria (?), dont un très intelligent sur le nevroting.
Mais bon, ça reste creux à la limite de l’arnaque (25ff en kiosques), et ça me conforte dans mon idée : je me réabonnerai pas. Et les lecteurs de cosmosonic sont d’accord avec moi…
Well, this page cannot be displayed. Er… wait a minute ! [via iokanaan]
Sur la carte du web, je suis tout à droite… Passez le curseur dessus…
Puisqu’on en est à l’auto-promo, vous pouvez voter pour moi…
[C5] 003 / At The Drive-In :: One-Armed Scissor
At The Drive-In n’est pas content. Fallait pas les énerver.
Leur beau pays, le Texas est en effet réputé pour ses exécutions capitales, son racisme d’Etat, son esclavagisme de fait, les chasses à l’Homme sur le Rio Grande, et surtout la famille Bush au grand complet… Ca donne envie d’y passer les vacances. Alors, pour exprimer leur dégoût de cette société de merde qui en plus n’a pas acheté leurs premiers albums, les ATDI se sont un jour laissé pousser les cheveux et fait produire par Ross Robinson, bien connu des ados à cheveux longs énervés par cette société de merde pour avoir enregistré Slipknot, Korn ou Vanilla Ice (si), groupes incontournables s’il en est (je plaisante, bien entendu).
Mais revenons à la chanson : les ATDI sont des bêtes de scène. Partout où ils passent (l’est du Texas, le Nord du Texas, voire parfois le centre du Texas), les concerts sont explosifs et le public abonde d’éloges (« yo, man, ça kiffe trop »). Même les Beastie Boys le remarquent et, avec le flair dont ils sont coutumiers (Ben Lee, Luscious Jackson, Bran Van 3000…), les font signer sur leur infaillible label Grand Royal. Et là l’équation devient sous nos yeux ébahis d’une évidence rare : énergie live hors du commun + producteur expérimenté + groupe à forte personnalité + label hype + arrivée à maturité = tout pour plaire ! Et effectivement, l’album Relationship of Command évite les poncifs gôchistes entrevus dans son titre et sonne comme le chef-d’œuvre de l’année pour le keupon qui est en nous (si, si, il y a un keupon en toi, ami lecteur).
Le titre One-Armed Scissor, qui en plage 3 constitue le véritable point de décollage de l’album, est aussi le plus représentatif du style et de l’énergie ATDI : une guitare bien vilaine qui plaque de violents accords accompagnés par un chanteur très énervé mais fort heureusement en voix claire, et puis au détour d’un pont tout part dans une hypnotique spirale (aux alentours de 1’00) où s’entremêlent chant et guitare dans un tranchant duel dont l’énergie ressortira vainqueur.
Outre cet album incroyablement tendu comme une corde raide au dessus du précipice du ridicule (je maintiens les noms cités plus haut), l’attitude d’At the Drive-In est exemplaire : lors de leur concert parisien il y a quelques mois, face aux kids qui se lancèrent dans le crowd-surfing dès le premier morceau, ils arrêtèrent de jouer et expliquèrent :
" We guess you know the shit : no crowd-surfing, ’cause this is bullshit !
There are small people in the front, who are gonna be hurt. This is about the music, not about the fist !
Don’t do what the TV tells you. This is not MTV. Repeat after me : THIS IS NOT M.T.V. "
Ce jour-là, les gars, vous avez gagné mon putain de respect.
At the Drive-In : Rolodex Propanganda
Juste un essai pour montrer à Yvan.
Vous G-huit, Nous six milliards
spékulateurs gras réfugiés derrière politissiens fantôches réfugiés derrière fatalité. ah ah.
carlo mort à vingt-deux ans % berlusconi le facho (« ce G8 a produit un bon travail ») est konten de lui/ éteindre la télé éteindre la télé
flics avinés paumés ivres de haine contre ceux ki pensent oui à la VIE
messieurs on n’a plus guère parlé de vo gestikulations gang bang à 8 mais de deux cent milles voix qui s’élèvent pour dire NOUS
le monde que NOUS voulon est pour tous même vous même vous. tous.
[C5] 002 / Placebo :: Special K
Avertissement aux parents et aux éducateurs : le chanteur de Placebo est un inverti. Oui, mesdames, messieurs, le troublant Brian Molko est une tapette de compétition ("nancy boy" en est la traduction exacte, et le titre d’un de leurs meilleurs morceaux), et pas le genre discret coiffeur de province chouchou des mamies, mais plutôt du style à débarquer sur scène et acceuillir son public d’un magistral : "Vous pouvez m’appeler pouffiasse !". Brian Molko, donc, star glam néo-punk make-uppée l’oréal parce qu’il le vaut bien, puise dans cette ambiguité sexuelle et dans les lumières des projecteurs une aura de sensualité auquel même un hétéro blanc middle-class en couple comme moi n’est pas insensible. En clair, si je devais un jour avoir un rêve érotique gay, j’espère bien que Brian y figurera, ça adoucira un réveil que j’imagine traumatisant. En sus, le Brian, luxembourgeois de son état et donc francophile averti (et inverti mais je l’ai déjà dit), s’est un jour maqué avec deux potes afin de former le groupe, deux proto-hétéros qui font si pale figure en comparaison que je ne me rappelle plus grand’ chose d’eux, si ce n’est qu’ils sont, je crois, britanniques et que l’un d’entre eux portait récemment un iroquois histoire de montrer qu’il pouvait être aussi destroy que sa copine le chanteur.
Mais revenons à la chanson. Placebo, trio batterie-basse-guitare un rien basique, a sorti vers 1996/1997 un premier album éponyme (et azema ; laissez tomber, faut lire des livres) qu’on s’est tous pris comme une grosse claque dans la tanche, un condensé néo-punk tranchant avec des paroles déprimées (rien à voir avec le "punk" FM de bouffons style Limp Biskit ou Bloodhound Gang), comme ce Teenage Angst qui reste une de mes chansons préférées de tous les temps, titre inclus : "Since I was born I started to decay / Now nothing ever goes by way".
Aujourd’hui, avec leur troisième album Black Market Music, nos joyeux lurons se sont calmés en voyant approcher la trentaine (pour agrandir le cercle de leurs fans ? – oh non, je ne vous aurai rien épargné…), et conservent la subversion dans les paroles quand la musique est devenue un peu plus immédiate. Le Special K en question n’est donc pas une céréale du petit déjeuner, comme les plus casaniers pourraient l’imaginer, mais bel et bien une variété d’ecstasy très populaire. Bien sûr, la chanson n’en fait pas l’apologie, oh non, monsieur le programmateur radio, mais elle décrit l’état narcotique qui nous saisit devant l’atroce prosaïté du monde (quand je vous disais que les paroles restaient un peu "ado"). Au final, un bel anthem pop/rock à guitares avec refrain entêtant comme on aime ("no escaping gravity"). Si ça vous plait, l’album en a encore trois ou quatre autres comme ça. Y’a pas de mal à se faire du bien.
Placebo : the brick shithouse
Free Björk song to leech from the NME : go to Verandi.
It’s just a b-side. I hope the album will be just as beautiful.
Great board game playable online : the Web of Power. Cool.
The rules in english / Les règles en français.