Well, JY, heaven knows I didn’t mean « boring » when I said you’re usually « sérieux » (serious) ! You aren’t, boy !.. What I meant is that, in my humble opinion, your weblog could be useful to people wanting to stay in touch with technology, people one could call « serious ». Mine, on the other hand, isn’t really useful to anybody…

You know what ? I suspect you to have understood me pretty well, and to fake denial so you can introduce some links… am I right ? Typical weblogger syndrome…

BTW, musical releases of high quality have been numerous these days (Björk, Mercury Rev, New Order, Brigitte Fontaine, Bran Van 3000, plus I’m discovering (!) the Manics) but I keep Superflu a place in my brain and will get back to Tchin Tchin in a few days…

Chippendales

Nita est surexcitée depuis deux jours. Elle a organisé un restau pour l’anniversaire d’une amie mercredi dernier, à l’Amazonial (à Châtelet..), dont je viens de découvrir qu’il s’agit d’un établissement gay bien connu… Vous devinez la suite… il n’y avait que des filles autorisées à assister au repas, et il a fini par la prestation très « hot » d’un strip-teaseur que j’imagine body-buildé… Il s’agit de filles que je connais bien, vu que j’ai eu l’occasion de travailler pendant quelques mois avec la plupart d’entre elles, et je m’imagine très bien la scène… pour mon grand malheur.

Quoi qu’il en soit, voila ma Nita toute emoustillée, je ne l’avais jamais vu comme ça. Outre mon stupide orgueil de pseudo-male alpha dominant qui est interloqué, j’ai un peu de mal à comprendre… Moi qui ait déjà vu une ou deux fois une strip-teaseuse, j’ai toujours trouvé ça grotesque et un brin vulgaire ; rien de bien érotique en tout cas.

Le scoop de la semaine : les filles sont cablées différemment. Duh squared, comme dirait Sharon à Angela.

La nouvelle (et probablement pas dernière) « affaire Houellebecq »

Plateforme, son dernier roman, est à peine sorti que la polémique bat son plein. C’est bien, il va en vendre un maximum…

Vous vous rappelez peut-être de ce camping New Age du Sud-Ouest, rapidement cité dans Les Particules Elémentaires, qui avait porté plainte contre Houellebecq pour cela, et perdu le procès subséquent.

Et voilà que ça recommence, et c’est encore plus hilarant.

Dans Plateforme (un roman), vers la page 60 un des protagonistes de l’histoire jette quelques mots condescendants sur le Guide du Routard, traitant l’équipe qui s’étale en quatrième de couverture de « connards humanitaires protestants » pour dénigrer vigoureusement un tourisme sexuel qui motive une part de leur vente et inspire leurs réclames. Bref.

Dimanche 12 août, Philippe Gloaguen, le patron du Routard à qui l’on a rien demandé, s’empare de l’aubaine, et suivant probablement ses inclinations de danseur (voir La Lenteur) médiatique, s’exprime dans le JDD et s’outrage de l’insulte qu’on lui fait. C’est incroyablement con, et il esperait sûrement en sortant de là que la France était en vacances, mais manque de chance, toute la presse reprend l’information et rapporte sa vertueuse indignation.

C’est là que ça devient grandiose. Plutôt que de se faire oublier, le gars s’enfonce et choisit pour cela un grand journal de référence, à savoir Télé 7 Jours (n°2153, du 1er au 7 septembre 2001, p. 18, en kiosques). Un petit encart en-dessous d’une photo de Guillaume Durand torse nu dans l’eau en Corse, mais un sens du grotesque absolument divin, à étudier dans les écoles. Je cite quelques passages de la tirade du bretonnant croquant :

[…] Il s’agit d’une question beaucoup plus grave, celle de l’esclavage des enfants. […] son propos est révoltant. Je refuse qu’on banalise l’horreur. […] c’est de la prostitution. Pire, de l’esclavage. […] Le vrai débat, c’est la dignité des femmes. [ et le pompom revient à cette exclamation sortie du coeur : ] je précise qu’aucune de nos collaboratrices n’a envie de dîner avec Messieurs Dutroux, Emile Louis ou Houellebecq !

Si c’est pas grandiose comme gesticulation autour du vide, comme art de l’insinuation qui tombe à plat, je veux bien me faire geisha…

Mais Michel Houellebecq lui, s’en fout. Il est au-dessus de tout cela et a bien raison. En guise de bonus, T7J nous offre une interview-droit de réponse de l’écrivain (pp. 104-105), où il se paye le luxe d’envoyer au diable son interlocutrice. Houellebecq a bien compris que le magazine télé se contrefout de la littérature et de son roman en particulier (la preuve, ils pourraient tout aussi bien interviewer Amélie Nothomb ou Paulo Coelho, ils n’y verraient même pas la différence — ils l’ont sûrement déjà fait d’ailleurs), en définitive ils cherchent juste à exploiter une polémique et éventuellement se faire de la pub à bon marché si jamais Plateforme obtient le Goncourt cette année. Il va leur en donner pour leur argent, avec un dédain génial.

Pour commencer, ils lui ont envoyé une « France Cavalié » qui, non contente d’être journaliste à Télé 7 Jours (rires) semble être aussi une féministe de supermarché (parfois l’amour-propre compense comme il le peut). L’échange est tordant :

T7J : Philippe Gloaguen bla bla bla bla

MH : Et alors ? C’est mon droit de dire que son guide m’énerve.

T7J : N’est-ce pas de la provocation que de citer nommément les entreprises ou les personnes, comme vous le faites ?

[Cette connasse humanitaire protestante veut dire que le Guide du Routard a le droit de s’imposer dans tout les esprits avec ses pubs de merde en 4 par 3 sur toutes les routes de France avant chaque saison de vacances, mais que le citoyen, le consommateur, l’écrivain n’a pas le droit de citer cette même marque dans un sens défavorable sur la place publique, même en passant. Elle a pas dû lire No Logo, doit y avoir trop de pages.

A partir de là, Houellebecq va répondre absolument n’importe quoi juste pour faire chier la pauvre fille, qui avec sa maîtrise de Lettres Modernes ne s’en est même pas rendu compte et reproduit tout très fidèlement : ]

T7J : Personnellement, qu’est-ce que vous pensez du tourisme sexuel ? [comme si c’était le sujet d’un roman, de savoir ce que l’auteur pense personnellement ? et la taille de ses caleçons ?]

MH : Je ne le connais pas très bien en général. Pour ce qui est de la Thaïlande, les moeurs sont plutôt moins esclavagistes qu’en France. Là-bas, il n’y a pas de proxénétisme. [il faudrait faire une étude de texte sur ces phrases : quel est l’effet de « en général » ? dans quel but prononce-t-il « France », alors que c’est le prénom de son interlocutrice ?.. ]

T7J : A qui osez-vous faire croire cela ?

MH : L’argent gagné par les masseuses leur revient intégralement. C’est une différence clé.

etc etc . la fille plonge à piends joints, au raz des pâquerettes…

Sinon, je l’ai pas encore lu mais je vous tiens au courant.

Spam : Just Say No

To encrypt your e-mail adresses with their HTML entities (I’m kinda obsessed by these, don’t you think ?) : this site. Neat.

For example, john@nospam.xx becomes john@nospam.xx. No ‘@’, no ‘.xx’, it’s not an e-mail address anymore… Clear ?

Alvin est agaçé par les blogs francophones type Hélène et les garçons (à Montréal) et autres.

Pour l’instant, personne ne lui a fait la morale pour préférer contenu et forme à l’agitation, l’élucubration et le tape-à-l’oeil. Il a plus de chance que moi. Mais cela ne saurait tarder : l’internet-va-changer-le-monde et la-tolérance-enfin-voyons…

Client/Server not dead !

Hi you all blogger users. This is a great day.

Thanks to the new blogger.com API (nevermind) Sigfus R Oddson has released an (open source) Delphi tool called blogBuddy, which is a very small app that lets you type your posts and send them to Blogger through its own interface — no need to go to the website anymore. Go see the screenshots if you can’t get a word of my explanation.

Two main advantages : first, the chance to lose a post before sending it is more limited than ever (pffew…) ; two, it may be possible to bypass the web interface if it’s down and to connect directly to the back end blogger server (it it’s up).

Plus every coming feature that will improve the app (it’s still early beta), such as archive post browsing, « draft » posts saving, automatic conversion of special characters to their HTML entities, and so on…

Really nice.

La Lenteur

Dans le Kundera de 95, La Lenteur, que j’ai dévoré goulument aujourd’hui — le métro n’a pas que des désavantages — un ou deux passages particulièrement sympathiques :

Au bout d’une demi-heure, ne se doutant de rien, le cameraman est arrivé dans la chambre qu’ils partageaient et l’a trouvée sur le lit, couchée à plat ventre.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Elle ne répond pas.

[Elle s’obstine dans son mutisme, puis l’insulte. Il va se brosser les dents.]

En se gargarisant, le cameraman, homme aussi romantique que pratique, s’est dit que la seule façon de changer l’humeur massacrante de sa compagne est de lui faire l’amour le plus vite possible. [c’est moi qui souligne, bien entendu]

Plus loin :

Le cameraman voit sous ses yeux se transformer complètement le corps de sa maîtresse : ce corps, qui jusqu’alors se donnait à lui avec simplicité et rapidement, s’élève devant lui comme une statue grecque dressée sur un socle haut de cent mètres. Il est fou de désir et c’est un désir étrange qui ne se manifeste pas sensuellement, mais qui remplit sa tête et seulement sa tête, le désir en tant que fascination cérébrale, idée fixe, folie mystique, la certitude que ce corps-ci, et aucun autre, est destiné à combler sa vie, toute sa vie.

Avec Nico, on avait commencé à envisager la fondation d’une Eglise Kunderienne de la Modernité Anti-Moderniste, ou quelque chose comme ça. Faudrait remettre cela à l’ordre du jour.

Sinon, belle belle journée.