Les idées m’effleurent mais sont abandonnées avant d’avoir pu se concrétiser en mots ; les liens explorés me paraîssent redondants et sont oubliés. Rédiger ce weblog aura été réellement jouissif durant tout le mois d’août, mais après mes vacances j’ai du mal à repartir. Même pour cette simple entrée, je bute sur chaque mot.

Christophe, je ne suis pas digne de l’honneur que tu me fais : je n’ai pas le courage de rebondir sur plein de sujets que tu évoques, et notamment l’actualité musicale. Peut-être ce week-end… Juste un mot : don’t believe the hype, inutile de se procurer l’album des Strokes ; deux ou trois chansons sympathiques mais dans l’ensemble un son terriblement vieux (je ne sais comment dire autrement), attristant chez un si jeune groupe.

The man who was already dead

Venus en concert sur la RTBF 2 demain, mercredi 19 septembre à 2001. Ami belges et frontaliers, vous avez énormément de chance. D’ailleurs si un bon samaritain me l’enregistre, il aura droit à ma gratitude éternelle plus les frais de port. S’il vous plait !..

Mad Max 2 hier à la télé. J’avais oublié à quel point ce film est incroyable.

Campus

Emission relativement peu intéressante. Guillaume Durand est un être étrange ; il ne peut s’empêcher d’être sous les feux du débat chaque fois qu’il débute une nouvelle émission, alors que la clé de la réussite me semble justement d’adopter un profil bas pour un début qui sera forcément hésitant (c.f. Ardisson, Paul Amar ou Pivot…).

Décidémment, j’aime bien Josyane Savigneau. Elle a rappellé cette phrase de Kundera, évidence entre toutes, que le roman est le territoire de la « suspension du jugement moral &raquo.

Et maintenant, vacances. A dans une semaine.

A part cette conclusion revigorante, journée de daube hier. Je devrais faire un blog pour raconter cette journée et ses probables suites, je l’appelerais : Trop Bon Trop Con.

Slackers

Soirée bien sympa hier avec une petite bande exson/nameless pour un concert de Flexa Lyndo, groupe de pop indé (belge) comme je les aime, lignée Pavement/Sebadoh/Little Rabbits.

Il faudra, paraît-il, se ruer sur l’album quand il sortira à la fin du mois. Mais en attendant, on peut télécharger deux ou trois morceaux sur le site et sur nameless.

[C5] 004 / The Dismemberment Plan :: Gyroscope

The Dismemberment Plan est un drôle de groupe avec un drôle de nom qui sort de drôles d’albums affublés de drôles de pochettes. Assez étonnament, c’est un groupe culte.

Enfin, n’exagérons rien. Culte dans la région de Washington DC. Il faut dire, ils facilitent pas non plus la tache du pauvre chroniqueur musical de Ouest-France qui vient de mettre quatre étoiles au dernier Obispo. Les intruments sont pas en place, la guitare joue ses mélodies quand ça lui chante, le chanteur est un moulin à paroles, la batterie à contretemps. Complétement barges.

Mais revenons à la chanson. C’est la plus « pop » de l’album (Emergency & I), une petite perle. Je vous rassure, moi aussi il m’a fallu trois écoutes pour m’en rendre compte (et je ne parle même pas des onzes autres).

Je me sens tout bête là : ma petite formule maintenant établie du sarcasme et de la dérision n’a pas de prise sur le Dismemberment Plan. Leur album a fait l’unanimité, et il n’y a rien à rajouter à cela. Je n’en rajouterai donc pas. On écoute, on secoue la tête et on danse.

« Happiness is such hard work, harder each day… »

Christophe m’intrigue avec son Groove. Faudra que je vois ce que c’est, même si ce genre de phrases aura plutôt tendance à me faire fuire (à tort, peut-être) :

What is Groove ? Groove is a peer computing platform designed to host a broad range of peer-to-peer applications and business solutions, enabling news ways for individuals to communicate with others via the Internet. Groove combines software and services to enable closely-knit groups of individuals to collaborate on a broad range of activities within secure, shared virtual spaces, in real-time, or in different places at different times. (Groove FAQ)

Toujours est-il que leur logo ressemble à celui de la Bidule Corporation… J’espère que cette coïncidence est fortuite… 😉

Littérature, Sexe et Amour

Jemisa, qui est donc un homme tout ce qu’il y a de plus viril, mea maxima culpa (c’est le « a » à la fin qui m’a troublé… de l’intérêt d’avoir une bio ;=) ), jemisa donc, cite Josyane Savigneau qui cite Plateforme dans l’article du Monde que je citais l’autre jour :

« il y a la sexualité des gens qui s’aiment et la sexualité des gens qui ne s’aiment pas »

C’est quand même plus fondamental, plus élevé, plus éclairant, plus universel que ce qu’on peut lire généralement sur la première gorgée de fanta citron ou les aventures partouzardes d’une bourgeoise de l’âge de sa mère, non ?

Dans l’édition papier du Figaro aujourd’hui, une magnifique interview pleine page de Houellebecq où, traité avec considération, il ne part pas en vrille mais expose sobrement ce pourquoi nous sommes nombreux à considérer son oeuvre comme porteuse de sens, sinon importante. Par exemple :

Plus une relation devient amoureuse, plus elle devient sexuelle. Je sais que ces scènes [très crues] peuvent choquer, tout simplement parce que la part de honte, malgré la libération sexuelle, n’est pas levée sur le corps. Ce que je décris ne me paraît pas choquant. Il me semble que c’est ce que peuvent faire un homme et une femme qui s’aiment. Je ne trouve pas cela choquant car j’estime que mes désirs sexuels ne sont pas choquants. Je revendique l’absence de fantasme. Je refuse le fantasme, je n’en ai pas besoin. Je le refus d’autant plus qu’il est désormais programmé par le marché, à travers l’érotisation extrême de la publicité, par exemple.

Parallèlement, on me rapporte que JF Kahn, de Marianne, déplore l’ubiquité de Plateforme en cette rentrée culturelle.

On ne peut tout-à-fait lui donner tort. Par pitié, ne lisez pas ce livre pour l’avoir lu, si vous ne vous sentez pas en phase avec. Il y a sûrement de nombreux autres livres sorti récemment et tout-à-fait dignes d’attentions et d’éloges.

En revanche, JFK fait preuve de malhonnêteté (il est tout de même journaliste) lorsqu’il compare Houellebecq à Coca-Cola. Il y a une grosse différence : une multinationale dépense des budgets de communication faramineux pour imposer sa marque, Houellebecq n’est au centre du tourbillon médiatique que parce que les journalistes veulent bien en parler autant, personne ne les force à prendre tout ce qui sort de sa bouche au premier degré, personne ne les paye… Retour à l’envoyeur.

Ajoutons toutefois que Plateforme a été tiré à 200 000 exemplaires, c’est énorme. Le premier tirage du nouveau livre d’un écrivain confirmé se situe plutôt aux alentours de 10 000 exemplaires, si je me rappelle bien.