Je revenais du travail Personne ne m’attendait

J’ai reçu aujourd’hui une note de la prose la plus déprimante qui se puisse concevoir ; je vous en fais part, ça peut intéresser ceux d’entre vous qui n’ont pas encore profité du joli monde de l’entreprise.

Récemment [ici, le nom du P.D.G., apparemment promu guide spirituel] donnait le ton en signifiant qu’il était essentiel que les entreprises mettent l’homme au cœur de leurs préoccupations (Cf. éditorial du journal en ligne N°0). Pour aller dans ce sens, le moyen d’accroître la performance individuelle dans le respect de la stratégie de l’entreprise est de disposer de managers en mesure de guider les collaborateurs.

A ce titre, l’Entretien Annuel D’évaluation (E.A.D.) devient un moment privilégié de communication et de dialogue, qui permet de mettre en évidence les capacités acquises et mises en œuvre. C’est l’intérêt des collaborateurs, c’est aussi celui de l’entreprise.

L’Entretien Annuel D’évaluation est, pour le manager, le moyen le plus efficace d’aider le collaborateur dans son développement professionnel et donc personnel. Il porte sur l’action et l’avenir. Le manager peut « faire miroir » au collaborateur et lui montrer les progrès à accomplir.

C’est pourquoi [MaBoite Inc.] a souhaité faire évoluer la forme de l’Entretien Annuel D’évaluation en vue de le recentrer sur l’appréciation des performances, des compétences et du développement de chacun.

Ici il y a du pipeau présentant encore moins d’intérêt ; je ne mets pas de crochets car je suis presque sûr que vous n’avez pas lu jusque là. Après ça se conclut comme suit.

Cet Entretien Annuel D’évaluation (planifié de mi-mai à fin juin) est décorrélé de la décision salariale qui se fera dans un deuxième temps.

Pour être efficace, cet entretien doit faire l’objet d’une préparation de votre part ; pour ce faire, le support d’entretien vous sera remis au préalable par votre manager.

Cette évolution de l’Entretien Annuel D’évaluation doit permettre à chaque collaborateur de trouver le meilleur chemin pour devenir plus performant et plus autonome.

Ouf, c’est fini. Je vous assure que les majuscules sont d’origine. C’est quand même beau de savoir que d’ici fin juin je serais certainement plus performant (: Qui produit plus) et plus autonome (: Qui partage moins).

Il faudrait vraiment que quelqu’un de motivé (et très désabusé) entame un weblog sur la vie de bureau, il y a matière.

Le plus désespérant c’est encore que les gens capables d’une telle absence d’humanité, d’une telle perversion d’un langage deconnecté de l’Homme, s’imaginent sans nuances être les moteurs du monde.

Kitetoa.com : 20% des votants français cautionnent le fascisme

Le vote pour un parti d’extrême-droite n’est pas un vote anodin. Encore moins « contestataire ». Un vote pour Jean-Marie Le Pen est un vote fasciste avec toutes les conséquences et les risques qui lui sont liés.

Parler de « vote contestataire », c’est à la fois faire preuve de condescendance envers ceux qui votent pour le programme d’un « petit » parti parce qu’ils l’ont étudié et le soutiennent (la plupart ! — ceux qui s’en foutent ne se déplacent plus pour voter), et encourager les épiphénomènes d’irresponsabilité aux urnes en confirmant qu’ils y a des bulletins moins égaux que d’autres (et donc que « ce n’est pas si grave », « de toute façon il ne passera pas »).

Holymozerovgod!

www.SuicideGirls.com :

[This] is an adult site containing explicit photography of naked goth punk and alternative girls, explicit depictions of sexual activity, and written content dealing with sexual topics.

Gratuitement, on a accès entre autres à la liste des girls, avec photos et goûts musicaux (Elara c’est Granddaddy, Neutral Milk Hotel & Karate, par exemple !), et même quelques clichés grand angle (en bas de la page).

Arggg.

Urbanité

Un endroit que j’apprécie à Paris, c’est le Pavillon de l’Arsenal (métro Sully-Morland), espace d’expositions consacrées à la ville et à ses architectures.

Le rez-de-chaussée contient, de manière permanente, d’impressionnantes maquettes et de très enrichissants panneaux sur l’urbanisme de la Capitale et de sa périphérie.

J’y suis retourné ces derniers jours pour l’expo temporaire (jusqu’en juillet 2002) « Identification d’une ville, Architectures de Paris« . Il s’agit d’un labyrinthe de voiles tendues présentant dans un ordre chronologique des exemples marquants de l’architecture d’habitation de cette ville qui s’est dotée très tôt (il y a quelques siècles mais la date précise m’échappe) de réglementations assurant sa cohérence urbaine. De 1750 à nos jours, c’est une longue promenade à travers les rues parisiennes qui nous est proposée, insistant sur les façades, leur rattachement à un passé et leurs nouveautés, leurs justifications dans un contexte sociologique et intellectuel. Les plans intérieurs sont aussi présents, et ils permettent de suivre l’évolution des modèles familiaux et de la vie au foyer.

En final, une demi-douzaine de « frises » représentant les façades de diverses rues sur toute leur longueur, marquant ainsi progressions et contrastes.

Ce qui est intéressant, c’est que depuis ma visite, j’ai un regard neuf sur les bâtiments de cette ville, par exemple l’immeuble en haut de ma rue qui présente de manière flagrante les caractéristiques du revival Louis XIII de la fin du XIXème (d’après le style en vigueur place des Vosges, où se trouve le square Louis XIII) : travées en brique séparées par des colonnes en pierre de taille.

Malgré un peu trop d’indulgence pour les errements des années 60-70 (comme une hagiographie hallucinante de l’architecte Raymond Lopez, dont il est dit sans sourciller un instant qu’il aurait souhaité raser des centaines d’hectares dans l’Est de Paris, notamment pour y faire passer.. une autoroute, plan d’époque à l’appui), malgré cela donc, c’est une visite très instructive et d’une grande qualité qui est proposée au Pavillon. (Et l’entrée est libre, cela peut achever de convaincre).

Quelques liens :

Une brêve sur un site d’architecture.

Une approche plus polémique de cette exposition.

Et Paris Balades, « promenades architecturales et urbaines dans Paris », un site qui m’a l’air délicieux.

Le retour du Burlesque

Un peu de comique dans le Japan Times : The ICC’s war crimes fantasy. (ICC = TPI = Tribunal Pénal International)

Donc, si j’ai bien suivi les argumentations de cet éminent expert, c’est quand même dangeureux ces tribunaux qui se permettent de juger sur les mêmes bases riches et pauvres, Forces du Bien Anti-terroristes et « Etats Voyous », vendeurs de mines anti-personnel ou sous-marins nucléaires et utilisateurs de ceux-ci ; les Notables et la Plèbe, en définitive.

Ce qui est bien résumé dans le penultième paragraphe : « Le TPI c’est l’Utopisme déchaîné. »

Et là je ressors de mon chapeau Alternatives Internationales qui contient un dossier riche et détaillé sur le sujet, tout en nuances (ce concept inutile de la Vieille Europe Décadente), exposant le pour et le contre.

Weblogs (parce que j’ai décidé que je laissais parler des Choses Sérieuses ceux qui font ça bien)

Au-delà du blog présidentiel, Lilou la française-exilée-à-Londres, continue avec BlogMeBlogMoi, et pour un début c’est très réussi.

Le rédacteur du blog de Netlex France (une multinationale tentaculaire ??) propose quant à lui des analyses très sérieuses et d’une grande rigueur. Un travail vraiment impressionnant (bien que je ne partage pas toutes ses conclusions).

Sinon, des endroits intéressants : cramoisi, too much news et l’insomniaque qui compte les moutons.

Et puis Mathieu nous fait plaisir, à nous les hommes.