France-Soir, journal du Peuple, déclare : La France A Mal (pas de lien, Internet c’est pour les Intellos de Gôche).

Donc, si je résume, cette branlée c’est la faute : des vingt-deux taffioles, de l’entraîneur (l’entraîneuse ?), des immigrés, du match France-Corée et de ses sponsors, de la femme de Zidane qui accouche n’importe quand, des impôts (ce matin sur France Inter), des politiques « deconnectés de la base », inévitablement de l’Insécurité (comme les ascenseurs), de la pédophilie, de Henri le diariste, et bientôt à n’en pas douter des écologistes nazis, des juifs, des journalistes, des supporters sarcastiques, des trente-cinq heures et des arabes… surtout des arabes, pas vrai ?

Faites-moi penser à acheter Charlie demain.

Documentaire édifiant hier soir sur Arte : Le policier et les députés musulmans, de Malik Chahine. « …de culture musulmane », devrait-on plutôt dire : certains sont athées. Où l’on voit que le scrutin par liste (ou carrèment proportionnel aux Pays-Bas) dans plusieurs pays voisins permet à l’intégration réussie, celle de l’immense majorité des immigrés européens de toutes origines, de se prolonguer jusqu’au coeur du Pouvoir et de la représentation civique. Mais pas en France.

Art vs. Pub

Lu je ne sais plus où, et introuvable sur le Net : prochaine série de publicités pour le Transilien SNCF par Nan Goldin (vers le 10 juin).

Libération : Guy Carlier, le poids de la plume.

L’éclat de rire du bon matin.

Mine de rien, entre deux bilans, entre deux avions, le fourbe écrivait des textes de chansons. « J’ai toujours été un peu schizo dans ces années-là : directeur financier la semaine, baba rocker le week-end. » Il a 40 ans. Pourquoi ne pas vivre de ses ritournelles ? Il épluche le guide du show-biz. De A à D, Adamo en prend trois, Delpech l’encourage. Un éditeur demande un texte pour une gamine de 12 ans. Y a pas que les grands qui rêvent s’envole au Top 50.

Et Bernard Menez, candidat dans le XVème arrondissement de Paris.

Parce qu’il ne savait pas comment exercer à bon escient l’énorme pouvoir qui venait de lui tomber dans les mains, il entreprit immédiatement (ressource évidente et facile de la souveraineté) de faire tout le mal qu’il pouvait. Même si les monarques absolus avaient assez d’esprit pour découvrir les objets d’une louable ambition, ils savaient seulement redonner du gonflant à leurs volontés en adhérant à la formule la plus sacrée de la prérogative royale, « le droit divin des rois à mal gouverner », parce que la volonté triomphe seulement lorsqu’elle s’oppose à la volonté de l’autre, parce que c’est alors seulement que se révèle l’orgueil du pouvoir, jamais lorsqu’elle consulte les droits et les intérêts d’autrui, et toujours lorsqu’elle insulte et piétine toute justice et toute humanité.

— William Hazlitt, Characters of Shakespeare’s Plays (1820) ; à propos d’Henry V