Toutes les familles sont psychotiques

Enfin ! Douglas Coupland redevient enfin un écrivain fréquentable avec son All families are psychotic, road-story locale dans les vicinités white-trash de la Floride aérospatiale qui voient une drole de famille de losers chroniques s’embourber dans des retournements de situations improbables.

On commençait à s’en douter, Coupland a abandonné toute ambition de la transcendance, un thème qui avait rendu si proches de leur époque ses quatre premiers livres – lire « chef-d’oeuvres » (de Generation X à Microserfs). Son nouveau dada, ce sont les coïncidences, les allumés, l’improbable qui surgit quand on s’y attend le moins. La transition n’a pas été sans heurts, elle a demandée un très mauvais roman, puis un « moyen sans plus ». Mais aujourd’hui, étonnamment, ça marche, et les pérégrinations de la famille Drummond sont addictives, droles et surprenantes. En passant, on retrouve un brin de critique sociale, épice qui avait disparu de la « recette » Coupland en même temps que le sens de la mesure.

Toutes les familles sont psychotiques a été, une fois n’est pas coutume, traduit en français, et c’est une lecture fort réjouissante, qui fait parfois penser aux récents Bret Easton Ellis (sans le trash parfois grand-guignolesque), et que je recommande — en attendant le prochain Coupland qui sera, peut-être, à nouveau (et enfin !) un chef-d’oeuvre, de ceux sachant entrer en résonnance avec nos vies.

Plus tard : On me signale que le mot « addictif/ve » est un (horrible) anglicisme. Disons qu’entre road-story et losers ça passe, dans ce cas. Mais promis, j’arrête (demain).

Une Place pour de Petites Histoires : le cadeau.

Elle s’est approchée de moi à la fin du cours, et, regardant fixement mes pompes, m’a tendu un paquet enveloppé d’un beau papier brillant, avec un gros ruban rouge.

« Pour vous Madame ».

La France d’en Haut

Libération : Mireille, grande d’âme de Calais, article magnifique.

Mireille s’indigne de la fermeture. «Ne vous inquiétez pas Mamie. Tout ça, c’est de la politique, entre Etats. Quand deux éléphants s’affrontent, il y a toujours des fourmis qui meurent écrasées. C’est Jean-Jacques Rousseau qui l’a dit», assure Kâvé. Aras regarde Mireille : «Ah, mamie, de ma vie, je ne t’oublierai pas !» Elle est touchée, s’excuse de ne pouvoir donner plus.

Music for the Masses, plein de choses intéressantes sur la grande et la petite histoire du rock’n’roll. Par exemple, les Festival and Events qui ont marqué cette histoire, ou tout un dossier sur Stairway to Heaven : The Greatest Song of All Time ?

On 23 January 1991, John Sebastian, owner and general manager of K.L.S.K. F.M. in Albuquerque, New Mexico, played the song for twenty-four solid hours to inaugurate a format change to classic rock. It played more than two hundred times, eliciting hundreds of angry calls and letters. Police showed up with guns drawn, once after a listener reported that the deejay had apparently suffered a heart attack, later because of suspicion that — this being eight days into the Gulf War — the radio station had been taken hostage by terrorists dispatched by Zeppelin freak Saddam Hussein.

Violently Happy

Le site officiel Björk.com a été relifté ces derniers mois, me signalais récemment Chryde, il est devenu très beau et très exhaustif (le site, n’est-ce pas).

La gallerie photo est d’une taille incroyable et devrait ravir ceux qui ont vécu de tardifs émois adolescents avec l’islandaise (Je me souviens de cette interview hallucinante dans les inrocks où elle révélait rêver d’être un gardien de but sur un terrain de foot où s’agiteraient onze spermatozoïdes…)

Autre recommandation du garçon, Slipcue m’a collé l’envie irrépressible et pas très raisonnable d’acheter la discographie complète de Jobim ET Gilberto Gil (aïe). Site appelé à devenir indispensable.

A legal matter

Riche moisson dans Libération. D’abord l’édition d’hier :

Le système d’un clan, un résumé des (hallucinantes) sommes touchées par les trois principaux protagonistes de l’affaire Elf (Dumas et Deviers-Joncourt font doucement rire à côté), dans le cadre d’un intéressant dossier sur le futur procès.

«Très souvent les bijoux étaient choisis par Mme Sirven, ce qui était le cas pour l’achat le plus important : le diamant rose», relève le juge. Au mystère du diamant rose s’est ajouté celui du « sortilège d’or », un collier de diamants acheté 1,7 million, puis rendu quelques mois plus tard. Sirven payait parfois en espèces, et il s’était fait remarquer un jour avec 2 millions de francs en billets de 50 et 100 francs, «usagés et sales», selon l’orfèvre.

Une interview avec le « bagagiste de Roissy »

«Je n’ai pas eu le droit d’assister à son enterrement», le 5 septembre, au carré musulman du cimetière de Bondy, «ils n’ont même pas le respect du défunt, je n’ai pas insisté, pour qu’elle repose en paix». Sur la tombe, «ils ont enlevé le nom de famille de Louisa, mon nom Besseghir, et ont mis son nom de jeune fille, le leur».

Au sein de l’édition d’aujourd’hui on « apprend » que Sarkozy [est] salué même à gauche. Si la gauche c’est le P.S. de Jospin-Hollande-Strauss-Kahn, quelle surprise…

Pendant ce temps, un universitaire remarque que La France manque d’un véritable outil d’évaluation de la délinquance :

Trois possibilités peuvent expliquer une baisse de la délinquance dans les données officielles. Premièrement, il se peut que les services de police, en incitant les gens à recourir à la main courante (qui n’est pas comptabilisée, NDLR), enregistrent moins de PV. L’autre hypothèse serait que les gens décident de moins porter plainte, par exemple parce qu’ils pensent que leur démarche a peu de chance d’aboutir. Dernière possibilité, il se peut que la délinquance a effectivement baissé.

Comment savoir dans quel cas de figure on se situe ?

Actuellement, en France, on ne sait pas véritablement. A la différence d’autres pays développés, nous manquons d’un outil de pilotage et d’évaluation.

On m’aurait menti ?

Complétement incroyable, Pete Townshend des Who, groupe exceptionnel et intemporel, est accusé de « pédophilie » en Grande-Bretagne. Il se défend contre ce procès grotesque. Au moins n’est-il pas musulman, une chance pour lui…

Enfin, Philip Glass en echo à Cocteau, le compositeur contemporain interprète ce week-end à Paris son opéra destiné à illustrer les projections de La Belle et la Bête :

Pour la Belle et la bête, j’ai été plus radical. En plus de composer une nouvelle musique, je suis parti des dialogues du film, et j’ai écrit des parties chantées totalement synchrones aux interventions des personnages. Ce qui produit une expérience à plusieurs dimensions pour le spectateur, qui voit les images mais également les chanteurs sur scène. Il y a des moments où la Belle apparaît sur l’écran et notre Belle la regarde, j’en ai les larmes aux yeux. Le contrepoint entre les chanteurs et l’image est merveilleux. En plus, selon les chanteurs, l’oeuvre ne cesse d’évoluer. Ce n’est ni du cinéma, ni de l’opéra, quelque chose entre les deux.

Vivement samedi.

A legal matter, sur The Who Sings My Generation (1966) « is Pete’s [Townshend] first recorded lead vocal ».

The Matrix

Zabaam! d’un coup de baguette magique, désormais figure sur mon C.V. le Perl.

« Ce n’est pas une manipulation, c’est une facilitation. »

Ah bon, ben si tu le dis.