Le Monde Diplomatique : « Massacres » et « génocides »

Un problème parmi d’autres : la convention de 1948 accorde une place centrale à « l’intention de détruire un groupe en tant que tel » dans la définition du génocide. Mais la transposition de cette notion en histoire est problématique. Certains événements-catastrophes ne semblent pas avoir été « voulus », comme la famine de 1958-1962 dans la Chine communiste (entre 20 et 43 millions de morts). Personne n’a pu prouver à ce jour que Mao, dans son délire du Grand Bond en avant, avait l’intention de détruire son peuple. Cette hécatombe tient plus à la rigidité du parti, à son utopisme volontariste, à son incompétence économique, etc.

Un nouvel article qui fera date de Seymour Hersh : The Gray Zone

According to interviews with several past and present American intelligence officials, the Pentagon’s operation (…) encouraged physical coercion and sexual humiliation of Iraqi prisoners in an effort to generate more intelligence about the growing insurgency in Iraq. A senior C.I.A. official, in confirming the details of this account last week, said that the operation stemmed from Rumsfeld’s long-standing desire to wrest control of America?s clandestine and paramilitary operations from the C.I.A.

To wrest : to obtain something with effort or difficulty, to violently pull something away from someone.

C’est malheureusement aussi passionnant qu’un épisode de 24.

Christophe Grébert, le journaliste et militant PS qui publie depuis de longs mois son weblog d’opposition au maire de Puteaux (Hauts-de-Seine), relate régulièrement les intimidations — parfois violentes — dont il semble être l’objet par les gros bras de la majorité municipale, qui montrent une compréhension bien particulière de la notion de liberté d’expression.

Dernière péripétie en date, qui fait le tour du monde (c’est même dans le daypop top 40) : une tentative d’arrestation par la police municipale, interrompue par l’arrivée de la police Nationale.

Une preuve de plus, s’il en était besoin, du danger que font courir à la démocratie ces milices privées au service de notables locaux.

Edité le 18/05 : j’ai retiré un lien vers le blaugue de Loïc Le Meur. J’en avais lu beaucoup de mal, mais comme j’ai autre chose à faire, je n’avais pas été me rendre compte par moi-même, juste quelques billets sporadiquement. Mais aujourd’hui, j’ai été voir. Très visiblement ce garçon ne lit pas beaucoup de livres (supposition : le prix Goncourt offert à Noël, et le dernier essai en tête du classement du Point), procède intellectuellement par répétition de lieux communs, et limite probablement sa lecture de la presse à un ou deux médiocres hebdomadaires (pléonasme), à moins que ce soit Time. Qu’il gagne beaucoup du bel argent qui semble tant le séduire, il faut des gens comme lui, mais en ce qui concerne mon propre enrichissement intellectuel, je crois avoir plus d’ambitions que lui. Sa prose m’est superflue.

Du temps passé ensemble

Du temps passé ensemble

Exsonvaldes - Time we spent togetherTime we spent together, le premier album d’Exsonvaldes est sorti très récemment.

J’ai la chance de pouvoir l’écouter depuis plusieurs semaines, et c’est un des meilleurs disques de l’année. La maturité acquise par les parisiens depuis leur EP Someday if I want to est impressionnante. A une dispersion un brin adolescente fait désormais place la cohérence d’un groupe qui, musicalement, sait où il va : sur le territoire relativement inoccupé en France d’un rock exigeant, aux accents mélancoliques parfois réhaussés d’un soupçon de cruauté.

Sur les morceaux les plus tendus, la voix de Simon devient douloureusement torturée ; le travail de studio, à la fois dans l’adéquation de son timbre aux compositions et dans l’impeccable présence spatiale de celles-ci, est remarquable.

Quelque part entre Pinback et Chokebore, influences revendiquées, mais avec toutes les raisons de dépasser dans l’Hexagone et les pays voisins les notoriétés somme toute confidentielles de ces anglo-saxons, Exsonvaldes dessine, sans plan de carrière préconçu et dans une bonne humeur réjouissante, une voie qu’on aimerait voir plus souvent empruntée par les groupes pop/rock français. Celle d’un talent écrasant et d’une belle modestie.

Sur le site officiel : Going Away et All I Have (mp3).

Dix-Sept Ans de Réflexion

Dix-Sept Ans de Réflexion

Pascal Riché, encore, dans Libération cette fois : Quand les cigales fourmillent…

Les « magicicadas » comptent parmi les insectes les plus étranges. Pourquoi passent-ils dix sept ans prostrés sous terre, pour subitement sortir, copuler et mourir ? Le sexe est la seule chose qui les occupe. Le mâle chante pour inviter la femelle à l’accouplement. Puis celle-ci fend des branches d’un jeunes arbre avec son « apovisateur » – un appendice tranchant -, y dépose ses œufs fécondés, et meurt.(…)

« C’est un nombre premier, ce qui permet d’amoindrir les risques d’être victimes de prédateurs, suggère [un scientifique]. Aucun prédateur ne peut avoir un cycle permettant de fréquemment tirer avantage de cette formidable ressource alimentaire. Imaginez qu’elles ait un cycle de 16 ans: le risque serait bien plus grand, pour elles, de se retrouver face à un prédateur au cycle de 4 ans… »

Couples « in »

Couples « in »

Karl (il y va fort, comme d’hab’) : Mixité ou fétichisme ?

On voit beaucoup plus souvent de femmes asiatiques avec des hommes blancs que le contraire. Mais il y a un type de couples encore plus rare : noir/asiatique.

Si l’on suit un peu son lien, on arrive à un rigolo Curse of the Asian Man (malédiction du mâle asiatique) :

I can sum up The Curse of the Asian Man really quickly – no one wants us. Think about it. When was the last time you met a girl who had a « thing » for Asian guys ?

On ne va pas s’amuser à donner des contre-exemples.

Mais pour répondre à Karl, bien que j’imagine que le libertaire libertin en lui n’imaginait pas ça, ma théorie est la suivante : les enfants asiatiques ou métisses qu’on peut faire sont les plus beaux et les plus aimables du monde, pas comme ces aryens aux nez débordant de morve et complètement pourris par le marketing qu’on trouve par ici.

Ce n’est que ma théorie.

Accessoirement, je rumine depuis longtemps une amélioration notable à suggérer à la SNCF pour ses TGV : une ou deux voitures dans chaque train, réservées (et obligatoires) aux voyageurs accompagnés de chiards de moins de 10 ans. Et la paix dans les autres wagons.

Pascal Riché : Kerry perdu sans McCain

Pourtant, depuis le début de l’affaire Abu Ghraib, il n’a même pas cherché à se présenter comme une autorité morale. Il est effroyablement mou. Lorsque le scandale a éclaté, les médias ne se demandaient pas: « comment va réagir Kerry? » mais « Comment va réagir McCain? »

Décidément, Kerry n’a pas la frite. (Frite. McCain. Désolé.)

The Guardian : Being Brenda

They were meant to show that gender was determined by nurture, not nature – one identical twin raised as a boy and the other brought up as a girl after a botched circumcision. But two years ago Brian Reimer killed himself, and last week David – formerly Brenda – took his life too.

Nurture : l’éducation, l’acquis.