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Top 2010 – Hjaltalín

Top 2010 – Hjaltalín

Hjaltalín. Ne vous laissez pas intimider par le nom étrange et probablement imprononçable 1 de ce septuor islandais. Ce fut mon erreur jusqu’au mitan de l’année 2010 2. Je m’en mords encore les doigts.

Terminal, leur deuxième album, est un miracle de générosité sans une minute de trop, qui démarre par un tryptique de chansons parmi les plus désinhibées entendues récemment (parmi les épithètes accolées à sa description sur le web : gorgeous, sunny, thrilling, magical, sensuel…) et s’achève par les 3 minutes les plus mémorables de Stravinsky. C’est de la pop, considérée avec sérieux et intensité, enrichie par des instruments d’orchestre, qui évoque parfois la comédie musicale de l’âge d’or (et être spontanément comparé avec Rodgers et Hammerstein, pour l’auteur de ces lignes, c’est flatteur). Lorsqu’un véritable orchestre symphonique accompagne le groupe, comme dans la vidéo ci-dessous, ça devient même un de ces moments où tout s’arrête et où l’on se rappelle pourquoi la musique, sur nous, a plus d’effet que tout les autres arts réunis.

Terminal est n°2 dans mon classement 2010, mais uniquement parce que la première place y était indéboulonnable…

Hjaltalín & Sinfóníuhljómsveit Íslands – Feels Like Sugar from Hjaltalín on Vimeo.

1 Les islandophones faisant cruellement défaut à mon entourage, je me contente d’un « Yalta-Line », sans certitude que « Jalta-Laïne » ne serait pas plus proche de la réalité.

2 Erreur dramatique qui m’a fait rater leurs précédents passages à Paris, et me contraint à une première fois en mars à la Flêche d’Or. La putain de Flêche d’Or. Y a-t-il salle plus désastreuse des points de vue de l’acoustique et de la convivialité à Paris ? J’inclus dans ma question réthorique l’Elysée-Montmartre, où au moins le son tend à être correct pour la cinquantaine de personnes placées dans l’axe du centre de la scène.

Bonus track : She & Him

Bonus track : She & Him

Délicieusement rétro (évidemment…), c’est She & Him avec Don’t Look Back, extrait du jubilatoire Volume 2. Quatre Zooey sur une même scène, ça ferait fondre le plus imperturbable des hétéros.

Werewolf Workday

Werewolf Workday

Eux n’ont pas eu de déficit de notoriété en 2010. Il faut dire que Contra était un deuxième album particulièrement réussi. Et leur concert à l’Olympia, aussi froide que soit cette salle, la bienveillante hystérie d’un public improbable, faisait plaisir. Cette exigeance, cette fraîcheur, cette honnêteté sur leurs influences, célébrées par un public divers en âge comme en degré d’implication dans la musique « indé », tout cela a fait de l’année passée un beau moment partagé pour Vampire Weekend. Même ce vieux réac de Robert Christgau est sous le charme.

Vampire Weekend – Holiday

Home

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La saison des listes de fin d’année s’achève doucement, et avec elle son cortège inutile de récriminations contre l’inanité de la chose. A titre personnel, j’aime bien les listes de fin d’année, elles me permettent de synthétiser en quelques jours les albums (essentiellement) qui semblent plaire à plein de monde mais dont je n’avais pas entendu parler (ou malencontreusement oubliés aussitôt). J’ai beau me tenir au courant autant que faire se peut, il n’y a pas un top 10 un minimum exigeant en ce bas monde sans ses deux ou trois références totalement opaques pour moi.

En décembre et janvier, je rattrape donc mon retard.

Il y a les albums dans un genre qui me laisse complètement froid : le métal indé, la dark wave à la Fever Ray, le gangsta rap dessus du panier, les rock clubbers anglais sautillants et stupéfiés, les clones de Joy Division, la country alternative… Evidemment, tout ça reste de côté.

Mais il y a les choses plus dans mon registre, à savoir : la pop, la pop indé, le pop rock, l’électro-pop, la world pop, la pop « club » et le rap poppy. (En vieillissant, je me ramollis.) J’essaie donc d’écouter ce qui rentre dans ces catégories.

C’est tous les ans une surprise déconcertante : j’y trouve 90% de choses qui sont pour moi sans intérêt, tout en étant dans mon créneau et parmi les listes de pleins de gens recommandables. Je ne comprends pas ce que l’on trouve à Animal Collective (l’année dernière), ou Yeasayer, ou Best Coast, ou Caribou, ou Robyn, ou Sleigh Bells. Pourtant, j’essaie de m’y immerger avec honnêteté. Je peux comprendre qu’on s’enthousiasme pour le dernier Arcade Fire ou pour Janelle Monaé, qui ne sont pas dans ma sélection, mais ces exemples et quelques autres me dépassent.

Qu’on ne m’interprète pas mal : cela m’est complètement égal de ne pas appartenir à la majorité de mes camarades branchés-indés (qui n’est elle même qu’une infime minorité des consommateurs de musique), mais il y a quand même quelques très bons albums qui passent en conséquence assez inaperçus. Bref.

En revanche, il y a évidemment les bonnes surprises, comme Glasser, dont le premier album Ring tourne beaucoup, avec ses chansons malines et audacieuses, surprenantes en un mot, toujours sur une crête indéfinie entre l’électronique et l’acoustique. Ca évoque juste ce qu’il faut pour plaire quelques précédents chers à mon coeur, comme le Debut de Björk ou les meilleurs moments de Kate Bush, mais avec suffisament d’originalité dans l’écriture et la production pour confirmer que cela vaut plus qu’un simple hommage.

Du coup, Glasser est grimpée directement dans ma propre liste de fin d’année, à retrouver ici dans quelques jours. Cela faisait un moment que mon top n’avait pas été aussi évident à faire.