Wind, earth, soot and dust
Joy – Vertigone :
Joy – Vertigone :
JOY – La vidéo de Mirage. Je recommande le 720p en plein écran :
They shoot horses, don’t they ?
Marathon de danse
Télérama, n°3176, 27/11/2010, p.22 : « Aujourd’hui, il faut de la chance, sinon on meurt ». (Robert, 22 ans)
JOY dans Magic :
En définitive, on s’était plutôt bien remis de la mort de Venus. D’abord parce qu’il s’est passé plein de choses passionnantes dans la pop moderne depuis 2007, mais aussi parce qu’on avait la satisfaction d’avoir assisté à une carrière exemplaire – quatre albums et sept maxis, tous indispensables. Leur album final, The Red Room (2006), baissait le rideau d’élégante manière, dans un souffle de maturité rugueuse, forcément désenchantée.
Marc A. Huygens revient aujourd’hui égal à lui-même, avec sa voix de marin rimbaldien et sa guitare scintillante et orageuse, accompagné de la chanteuse-batteuse Françoise Vidick et de la violoncelliste suédoise Anja Naucler. Grâce à cette présence féminine forte et distinguée, il affirme à nouveau son âme bisexuelle, qui fait depuis toujours l’un de ses grands charmes (souvenez-vous de Perfect Lover). La joie qu’il appelle encore de ses vœux, c’est la communion entre musiciens occupant un même espace (physique, imaginaire, spirituel, sensuel), cet acmé frissonnant où la note semble bleue et nous élève avec elle. Et il y parvient, sur chacun de ces neuf morceaux longs, lents, enfiévrés et parfois funèbres, où crépitent les élixirs de Low (dont ils reprennent logiquement Long Way Around The Sea), mais qui sont avant tout les fruits d’une renaissance de Venus.
Seulement, ayant perdu dans la transmigration presque tout plaisir pop, on accueille ces chansons et les visions de cargos en flamme (ou de cœurs en cendres) qu’elles évoquent dans une intimité plus profonde, un recueillement nécessaire qui peut s’avérer douloureux. Mieux vaut ne pas être trop triste pour écouter Joy.
Michaël Patin
Je réfute sans surprise la première et la dernière phrase, mais le reste est splendide.
(Pour écouter.)
On sentait bien, dans le dernier album studio de Venus, que Marc A. Huyghens avait quelque chose à proposer qui ne correspondait pas exactement aux moyens que lui offrait un quatuor masculin voué à l’efficacité pop/rock et pressé d’égaler les succès (commerciaux et médiatiques) passés.
C’est un émerveillement pour moi : Marc a impeccablement construit avec son nouveau groupe, JOY, le vaisseau parfait pour donner vie à ces aspirations. Le résultat, «une sorte de musique religieuse », est d’une intensité bouleversante, puissante sans renoncer à une évidence pop et tonale, emplissant l’espace acoustique en dépit et en vertu d’un minimalisme régénérant. C’est peut-être une reconstitution à la limite du solipsisme, mais la musique de Marc semble murir avec nous, dans un monde de plus en plus cruel avec nos espoirs, de plus en plus nihiliste avec nos amours. Elle accompagne sans ciller la noirceur des temps (cf. interview ci-dessous), en y apportant ce que seuls proposent les purs artistes : la consolation d’une beauté intransigeante.
L’album est annoncé pour 2010. JOY est le plus important groupe de l’année.