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Category: blogging

Discussions générales, liens…

Sur notre mailing-liste d’indie-poppeux maladifs, deux années de suite on l’a élu le meilleur d’entre nous ; Pierre vient d’ouvrir son weblog, je vous le recommande chaudement : Je dis ça, je dis rien.

Et ce qui est bien avec le nouveau Blogger, c’est que je peux vous informer que vous êtes entrain de lire mon 1301ème billet.

Boston Globe : The semio-grads, retour sur l’histoire d’un département de Sémiologie aux Etats-Unis, dont sont sortis Rick Moody, Todd Haynes ou Jeffrey Eugenides.

As you would expect, this kind of self-referential thinking was first expressed in French.

[via kottke]

Libération : Cannes : la violence policière plein cadre

Un premier type bizarre, en civil, traîne. S’en va. Revient avec ses copains. Et là, du grand art. A six, ultraviolents, ils foncent sans s’annoncer dans le cordon des manifestants potaches barrant l’entrée. (…)

Mais c’est Gwenaël Rihet, de France 3, qui va morfler. Il a un tort : il filme les interpellations, à nouveau très violentes.

Deux minutes plus tard, un civil le fauche par-derrière. S’assoit sur lui. Ses collègues le frappent, coups à la tête, à la hanche, aux jambes, au torse. Lui passent les menottes dans le dos. Gwenaël pisse le sang : la tête. Ça lui vaudra quatre points de suture.

New York Times : Powell Says C.I.A. Was Misled About Weapons

[Colin Powell] also said, in his comments on the NBC News program « Meet the Press, » that he regrets citing evidence that Iraq had mobile biological laboratories in his presentation to the United Nations on Feb. 5, 2003.

Powell sait que, quel que soit le résultat, il ne conservera pas son poste après l’élection présidentielle. Il se lache.

Un article à conserver précieusement.

Le Monde Diplomatique : « Massacres » et « génocides »

Un problème parmi d’autres : la convention de 1948 accorde une place centrale à « l’intention de détruire un groupe en tant que tel » dans la définition du génocide. Mais la transposition de cette notion en histoire est problématique. Certains événements-catastrophes ne semblent pas avoir été « voulus », comme la famine de 1958-1962 dans la Chine communiste (entre 20 et 43 millions de morts). Personne n’a pu prouver à ce jour que Mao, dans son délire du Grand Bond en avant, avait l’intention de détruire son peuple. Cette hécatombe tient plus à la rigidité du parti, à son utopisme volontariste, à son incompétence économique, etc.

Un nouvel article qui fera date de Seymour Hersh : The Gray Zone

According to interviews with several past and present American intelligence officials, the Pentagon’s operation (…) encouraged physical coercion and sexual humiliation of Iraqi prisoners in an effort to generate more intelligence about the growing insurgency in Iraq. A senior C.I.A. official, in confirming the details of this account last week, said that the operation stemmed from Rumsfeld’s long-standing desire to wrest control of America?s clandestine and paramilitary operations from the C.I.A.

To wrest : to obtain something with effort or difficulty, to violently pull something away from someone.

C’est malheureusement aussi passionnant qu’un épisode de 24.

Christophe Grébert, le journaliste et militant PS qui publie depuis de longs mois son weblog d’opposition au maire de Puteaux (Hauts-de-Seine), relate régulièrement les intimidations — parfois violentes — dont il semble être l’objet par les gros bras de la majorité municipale, qui montrent une compréhension bien particulière de la notion de liberté d’expression.

Dernière péripétie en date, qui fait le tour du monde (c’est même dans le daypop top 40) : une tentative d’arrestation par la police municipale, interrompue par l’arrivée de la police Nationale.

Une preuve de plus, s’il en était besoin, du danger que font courir à la démocratie ces milices privées au service de notables locaux.

Edité le 18/05 : j’ai retiré un lien vers le blaugue de Loïc Le Meur. J’en avais lu beaucoup de mal, mais comme j’ai autre chose à faire, je n’avais pas été me rendre compte par moi-même, juste quelques billets sporadiquement. Mais aujourd’hui, j’ai été voir. Très visiblement ce garçon ne lit pas beaucoup de livres (supposition : le prix Goncourt offert à Noël, et le dernier essai en tête du classement du Point), procède intellectuellement par répétition de lieux communs, et limite probablement sa lecture de la presse à un ou deux médiocres hebdomadaires (pléonasme), à moins que ce soit Time. Qu’il gagne beaucoup du bel argent qui semble tant le séduire, il faut des gens comme lui, mais en ce qui concerne mon propre enrichissement intellectuel, je crois avoir plus d’ambitions que lui. Sa prose m’est superflue.

Du temps passé ensemble

Du temps passé ensemble

Exsonvaldes - Time we spent togetherTime we spent together, le premier album d’Exsonvaldes est sorti très récemment.

J’ai la chance de pouvoir l’écouter depuis plusieurs semaines, et c’est un des meilleurs disques de l’année. La maturité acquise par les parisiens depuis leur EP Someday if I want to est impressionnante. A une dispersion un brin adolescente fait désormais place la cohérence d’un groupe qui, musicalement, sait où il va : sur le territoire relativement inoccupé en France d’un rock exigeant, aux accents mélancoliques parfois réhaussés d’un soupçon de cruauté.

Sur les morceaux les plus tendus, la voix de Simon devient douloureusement torturée ; le travail de studio, à la fois dans l’adéquation de son timbre aux compositions et dans l’impeccable présence spatiale de celles-ci, est remarquable.

Quelque part entre Pinback et Chokebore, influences revendiquées, mais avec toutes les raisons de dépasser dans l’Hexagone et les pays voisins les notoriétés somme toute confidentielles de ces anglo-saxons, Exsonvaldes dessine, sans plan de carrière préconçu et dans une bonne humeur réjouissante, une voie qu’on aimerait voir plus souvent empruntée par les groupes pop/rock français. Celle d’un talent écrasant et d’une belle modestie.

Sur le site officiel : Going Away et All I Have (mp3).

Dix-Sept Ans de Réflexion

Dix-Sept Ans de Réflexion

Pascal Riché, encore, dans Libération cette fois : Quand les cigales fourmillent…

Les « magicicadas » comptent parmi les insectes les plus étranges. Pourquoi passent-ils dix sept ans prostrés sous terre, pour subitement sortir, copuler et mourir ? Le sexe est la seule chose qui les occupe. Le mâle chante pour inviter la femelle à l’accouplement. Puis celle-ci fend des branches d’un jeunes arbre avec son « apovisateur » – un appendice tranchant -, y dépose ses œufs fécondés, et meurt.(…)

« C’est un nombre premier, ce qui permet d’amoindrir les risques d’être victimes de prédateurs, suggère [un scientifique]. Aucun prédateur ne peut avoir un cycle permettant de fréquemment tirer avantage de cette formidable ressource alimentaire. Imaginez qu’elles ait un cycle de 16 ans: le risque serait bien plus grand, pour elles, de se retrouver face à un prédateur au cycle de 4 ans… »