Vidéo éducative et amusante (en anglais) : Teen Facts – Hormones. Dix ans de puberté en trois minutes.
Rodin à Phnom Penh
New York Times : Rodin Show Visits Home of Artist’s Muses
En 1906, le roi du Cambodge Sisowath est en visite officielle en France avec sa cour. Auguste Rodin tombe sous le charme des danseuses du palais, abandonne tous ses plans afin de suivre la troupe de Paris à Marseille, et réalise avec frénésie de nombreuses aquarelles de ces jeunes et gracieuses ballerines (à cours de papier, il en réalisera certaines sur le papier à lettre des hôtels où il réside).
Une demi-douzaine de ces croquis sont des chefs-d’œuvre de grâce et de sensualité ; peut-être la fixation la plus fidèle de l’enivrant ballet traditionnel Khmer jamais entreprise. Le reste est de l’ordre du brouillon, ou du travail sur le détail qui ne présente d’intérêt que pour un étudiant des Beaux-Arts, comme l’a montré la décevante exposition d’une quarantaine de ces aquarelles au Musée Rodin de Paris il y a quelques mois.
Mais l’essentiel n’est pas là : pour la première fois, ces œuvres sont exposées au Musée National de Phnom Penh, magnifique mais sous-financé, grâce à l’aménagement d’une aile aux standards modernes de conservation (climatisation…) par la France. Offrir aux phnom-penois une entrevue avec l’histoire de cet européen fasciné au premier coup d’œil par leur civilisation est un bel hommage.
“If you look to the position of the arm, it is not correct,” she said. “It is too high. But the energy is there.”
Some of the drawings, she said, are of unfinished movements. “For me as a dancer, my teacher wanted me to be exact, to finish,” she said. “The drawings have loose lines, but they are very beautiful.”
Le top 2006 des « petits jeux » (comment traduire « casual games » ?) sur Internet.
Minette
(En hommage à El Chez.)
Je me suis entiché de Minette à peu près à l’instant où je l’ai vue ; c’est l’infatuation la plus honteuse et la plus inexplicable de ma navrante vie de garçon.
Minette était montée à la grande ville pour faire ses études. Si nous devions l’en croire, dans le petit village méridional dont elle s’échappait très provisoirement, elle était une anomalie : une jeune fille de dix-huit ans ni mariée ni enceinte, destinée aux études supérieures. Son père étant le médecin du village (lorsque je l’ai croisé, le brave homme m’a laissé l’impression à peu près opposée à celle de la notabilité), c’est avec une assurance gauchement ostensible de bourgeoisie de province qu’elle nous assommait de ses vérités définitives et déprécatoires sur les parisiens, les hommes et les films de Tony Scott, manœuvres grossières mais terriblement efficaces destinées à mettre en cause notre virilité. Afin de nous rabaisser à la position de garçonnets lubriques, elle nous jetait quotidiennement notre manque de galanterie au visage, ce mot se définissant dans son lexique comme une inconditionnelle servilité plan-plan tout droit sortie de livres pour fillettes de bonne famille de l’entre-deux-guerres. (Ma satisfaction fut à son comble une après-midi lorsque, sur ma table de nuit, elle prit le « Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations » au pied de la lettre… et qu’après avoir parcouru le quatrième de couverture elle reposa le pamphlet situationiste d’un air défait.)
J’ignore pourquoi et comment je tombais amoureux de Minette. J’incline à croire qu’à l’époque, déjà, j’avais conscience de sa radicale impéritie intellectuelle, mais que – pour une raison biochimique indéchiffrable – la tension sexuelle entre elle et moi était, à la sortie de mon adolescence, irrésistible. Et cela, je suis certain qu’elle le savait ; tant d’indifférence ne pouvait être que feinte.
Pendant trois ans, je multipliais les signes, et elle prenait un malin plaisir à me laisser ronger mon frein. Je conserve un souvenir particulièrement vif et humiliant de ces nombreux dimanches où, seuls étudiants – semblait-il – n’ayant pas regagné un foyer familial, trop éloigné pour Minette, trop anxiogène pour moi, il m’était refusé pour des raisons futiles de partager nos solitudes (et plus si affinités), raisons ne feignant même pas la crédibilité. Venant d’une provinciale pas très bien dans sa peau (je n’étais pas en reste), pas particulièrement belle (mais pas laide non plus), pas notablement fine (mais pas spécifiquement stupide) et pas ostensiblement courtisée (bien que quelques marioles encore plus foireux que moi lui témoignaient parfois de l’intérêt), la blessure était d’autant plus mortifiante qu’elle était inexplicable. Nous étions étudiants, dévorés d’hormones (sa conversation en témoignait, pour qui savait comme moi lire habilement entre les lignes), et n’étant pas disposés à reconnaître nos ambitions de vie respectives comme saines d’esprit, notre éventuelle relation n’aurait pu se révéler que sexuelle (et éphémère) (et donc très satisfaisante dans le contexte estudiantin de l’époque) ; on a rarement vu un garçon et une fille se retrouver sur des présupposés moins ambigus, vous en conviendrez.
C’est avec Minette que j’ai compris le sens du mot « castratrice ». Elle fût cuisante, la « soirée pyjama » lancée sur un chiche! et qui rassembla Minette, sa meilleure amie, votre serviteur et son meilleur ami en tenues légères sur deux lits jumeaux (ô tempora, ô mores). Jamais l’orgie attendue, pourtant suggérée entre les lignes autant que faire se peut par la composante mâle de l’assemblée, n’eût lieu. Jamais cette soirée ne tînt les promesses délicieusement perverses qu’elle posait. En ce qui me concerne en tous cas.
Car quelques semaines plus tard, dans un rebondissement étrangement libérateur, Minette pratiquait sur la personne de mon meilleur ami une fellation rapide, peu satisfaisante et sans lendemain, en échange d’une bouteille de mauvais muscadet. Pouvez-vous prétendre avoir de tels amis qu’ils atteignent de telles extrémités dans le noble but de vous faire réaliser vos errements ?
Arf
Language Log : Flacks and hacks and Hitchens
Les hommes et les femmes rient-ils de la même chose ? Une étude scientifique dit que oui, toute la presse américaine résume l’étude… en disant que non.
It’s striking that [Christopher] Hitchens, who would never take a politician’s press release at face value, is so completely uninterested in the facts of the science that he chooses to cite. This reinforces my conclusion that in today’s public discourse, science is treated not as a search for the truth, but as source of edifying fables.
Laurent « Embruns » prend la défense de la Paris Hilton du web. Je ne savais pas qu’il était amateur de blondes.
Ma nouvelle compilation, « Don’t even THINK of parking here » est en écoute sur la radio.
Son thème est un double clin d’œil que je n’adresse qu’à moi-même, et de plus vous serez bien en peine de lui trouver un lien avec la sélection musicale. Assurément pas la meilleure initiative de l’année, à la réflexion…
Le Meur plus con que la Chine (*)
Le Meur s’en prend plein la gueule depuis hier. Au delà du fait que c’est extrêmement drôle (le voir se pavaner dans tous les médias avec une telle morgue depuis tant de mois sans que personne de se rende compte de l’idiotie structurelle de ce garçon était devenu bien lassant), cela pose des questions intéressantes.
Le Meur est fasciné par les anglo-saxons. Son discours et ses actes le trahissent en permanence. Mais ce sont eux, les anglo-saxons, qui sont les plus férocement critiques de sa masquarade.
Le Meur est fasciné par le pouvoir, et il possède un travers terriblement franchouillard : il confond l’homme et sa fonction (évidemment, c’est un moyen de défense psychologique plus que nécessaire pour le PDG qu’il est). Quand il voit Nicolas Sarkozy, il voit un « grand Homme ». Ce type va à l’Elysée tous les mercredi, tout de même. Loïc est donc persuadé, en toute bonne foi, que les « webeux » du monde entier meurent d’envie d’écouter un grand Homme leur chanter la sérénade. C’est là que ça devient drôle.
Le chef d’entreprise anglo-saxon — dans le domaine des nouvelles technologies, en tous cas — est à ce poste non pas parce que Papa Maman lui ont payé une boîte à prépa, mais parce qu’il a des compétences fortes, au minimum en management et en stratégie. Il n’a rien à taper des « grands Hommes » (surtout ceux qui le sont parce qu’ils ont fait l’ENA).
Comme quoi, la jugeotte, ça peut également être utile dans l’univers compétitif mondialisé de winners proactifs qui est le nôtre.
Loïque Jemeur : « D’abord, c’est mes noix de cajou, je les donne à qui je veux, non mais sans blagues! »
What code DOESN’T do in real life (that it does in the movies)
1. Code does not move
In films and television code is always sailing across the screen at incredible speeds; it’s presented as an indecipherable stream of letters and numbers that make perfect sense to the programmer but dumbfound everyone else.
Je mets une croix rouge dans mon calendrier, cet article a des commentaires qui apportent quelque chose. Il y a deux ou trois autres choses particulièrement agaçantes qui y sont soulignées :
It drives me crazy to see a movie or TV character sit down at a computer they have never seen before, tap a few keystrokes, access the entire contents of the suspect’s hard drive, find the exact file they need, and display it in the precise format they need (« find all the left-handers who recently bought a Toyota »).
You will always see some police officer looking over a « computer whiz »‘s sholder and he says « Hey enhance that surveillance camera image ». And then you hear bleppity bleep and zooming then pixilization then some more zooming and some depixilization and tadaaaaa. Like magic, the crappy 0.00001 pixel cam produces a 200 mega pixel detailed shot of the criminals eye lashes.
They also have these totally unrealistic GUIs that seem to always have exactly the perfect app for whatever extremely specific scenario is happing.