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Author: manur

Il y avait Civilization, le jeu « classique » (rien à voir avec la série des jeux vidéos) dont la moindre partie durait 10 heures.

Il y avait Advanced Civilization, l’extension qui ajoutait plein de détails parce que c’était quand même vraiment important.

Et maintenant il y a Advanced Civilization : The Expansion Project (un work-in-progress), qui permet de télécharger presque tout ce qu’il faut pour jouer, agrandit considérablement le plateau de jeu, ajoute de nombreuses cartes, et permet de réunir jusqu’à… 18 joueurs.

Vous avez le droit d’avoir le souffle coupé (même si vous n’avez rien compris).

Steeve m’a trahi

Steeve m’a trahi

Je me remémore le printemps dernier, ce doux temps des illusions perdues. Nous étions jeunes (et larges d’épaules), nous pensions que les étés étaient caniculaires, que François Fillon était chiraquien, que la vidéo de Paris Hilton allait valoir le temps qu’on passerait à la télécharger, que les militaires n’avaient pas besoin d’une formation spéciale pour se rappeler qu’ils étaient censés respecter les droits de l’Homme… bref nous étions innocents.

Et nous croyions que Laura et Steeve allaient sortir le télé-crochet de son marasme.

J’ai le regret de vous le dire : l’album de Steeve (Estatof) est une insulte au bon goût. L’affligeant single Garde-moi le laissait déjà entrevoir, mais ce pauvre Steeve est resté bloqué en 1991, l’année de son dépuçelage ou de son premier joint, je ne sais pas, et il n’y a vraiment pas de quoi en être fier. Par conséquent, « A l’envers » n’a qu’une seule ambition : être une resuçée transparente de « Nevermind » ; c’est particulièrement flagrant par exemple dans Je m’en foutre (sic), dont on peut écouter un extrait ici : couplet low-key, refrain overdrive, répéter trois fois. 1977 l’illustre aussi, en y ajoutant une pincée de Jean-Jacques Goldman période premier album (l’immonde machin jaune vert qui commençait par une chanson nommée A l’envers, elle aussi, justement. Coïncidence ?).

En passant, le fait qu’une musique dont le compteur s’est arrêté en 1991 ait parue si inédite (voire révolutionnaire) à la télévision montre bien quel degré d’archaïsme nous attendons inconsciemment du médium désormais.

Steeve Estatof aura un album à son image :

« J’ai bien discuté avec tout le monde, chez BMG et on va vers la musique dont j’ai envie : du rock grunge. (…) C’est amusant, d’ailleurs, comme des jeunes viennent me voir en me disant : « C’est sympa ce nouveau style de musique que tu fais »… »

Mon Dieu…

Message personnel : Laura, je me demande vraiment ce que tu lui trouves ; laisse un commentaire avec ton numéro si tu veux un vrai mec qui porte des t-shirts de groupes qui sortent encore des albums.

Interview de Jim Harrison

Le sexe n’est jamais un espoir. Nous ne pouvons en tirer ni une religion ni une philosophie.

Harrison est probablement l’anti-Houellebecq, et c’est pour cette raison qu’il est certainement un écrivain peu utile pour envisager les ressorts de l’instant, mais l’auteur d’une œuvre qui durera en conservant son attrait.

Les premières pages de De Marquette à Veracruz, son nouveau roman qui sort à la rentrée, sont sur le site de l’Express.

Sans doute est-il étrange pour une victime du mal de voir ce mal annexé par le folklore local au lieu de continuer d?être une force vitale.

[merci la muselivre]

Libération : Les cingleries crades des comics chicanos Vendues sur les trottoirs de Los Angeles ou de Mexico, ces «historietas» de cul populaires sont concoctées par des stakhanovistes du dessin.

Ces cingleries sont toutes parfaitement illégales, car l’instance chargée de faire régner la morale chez les petits mickeys du Mexique interdit «de stimuler ou exciter les mauvaises passions (…) Ou systématiquement utiliser des expressions offensantes» (règlement de 1944). Que dire alors de Saca a esta chunda («Vire-moi cette salope») ? Ou Se te mojo la perlita («Je te fais mouiller») ? Ou de ce sublime cri du coeur : Rellename con requeson ! («Remplis-moi de Petit Gervais») ?

J’ai pu trouver une photo de l’intriguant Requesón, mais récupérer des images extraites d’historietas avec mon espagnol d’opérette se révèle plus ardu.

Il y a cependant cet article de Time avec ses vignettes explicites.

L’incontournable webzine musical Le Cargo fête ses cinq ans d’existence dans quelques jours avec un concert qui promet : Scrape (Marc Sens) + Expérience en acoustique + Exsonvaldes, à la Guinguette Pirate (Paris XIII) le jeudi 9 septembre 2004.

De plus, l’équipe nous promet une exposition de leurs meilleures photos de concerts et des surprises.

Une rentrée qui commence bien.

Mangez des pommes

Mangez des pommes

Deux textes formidables chez Chryde sur la guéguerre entre Real et Apple, qu’on pourrait nommer en toute conscience l’hôpital contre la charité. Ou comment la compagnie qui a élévé le concept de logiciel anti-utilisateur au rang d’art tente de jouer les robins des bois (et échoue misérablement) contre la firme qui vous loue temporairement de la musique en ligne en vous faisant croire qu’elle vous la vend.

Partie 1 | Partie 2

La Route du Rock 2004 (Saint-Malo)

La Route du Rock 2004 (Saint-Malo)

A la demande générale (et pour imiter à peu près tout le web francophone poppeux à bandoulière), mon compte-rendu rapide du festival malouin La Route du Rock.

Ambiance générale

Site très agréable et public plutôt bon enfant (sauf les beaufs qui ont répondu présent pour Dionysos, c’est devenu inévitable). Service de sécurité étrange (des histoires d’aggression à lire sur les forums…) : devant moi un gamin défonçé à l’ecsta, incapable de tenir debout, que l’on emmène jusqu’aux barrières pour être évacué. Et le gorille qui se contente de lui demander si ça va, et le repousse dans le public ; évidemment il s’étale de tout son long par terre et s’ouvre les lèvres. La vue du sang réveillera les réflexes de Rambo qui se décidera à emmener Bobby Gillespie à l’infirmerie.

Et puis bien entendu la pluie battante pour le 15 août, c’est vendu avec le prix du billet.

Vendredi 13 août

The Beta Band : des volées de bois verts pour les psychés britanniques dans tous les compte-rendu ; moi qui ne suis pas leur plus grand fan et qui n’avais jamais vu live, je n’ai pas trouvé ça désagréable.

The Kills : Chryde a déjà essayé de me convaincre, en vain, que c’était mieux que le reste des groupes en The ; je demeure à ce jour sceptique. J’ai déjà presque tout PJ Harvey chez moi et une moitié des White Stripes, l’intérêt d’un mixage/clonage des deux concepts en un seul groupe sans autre originalité m’échappe encore. Show efficace cependant, faut le reconnaître.

dEUS : le clou du festival, pour quelqu’un d’aussi peu objectif que moi, évidemment. Subjectivement, un grand plaisir et un grand défoulement avec de vieux tubes qui font plaisir. Objectivement, c’est une tournée de rodage après cinq ans de « vacances », ça s’entend, et les nouveaux morceaux demandent encore un peu de travail. Mais Tom est tellement sympa, et je suis revenu avec une belle dédicace et un T-shirt hors de prix.

LCD Soundsystem : je suis le premier à détester la brochette de groupes marketo-hype à musique pré-calibrée de chez DFA (The Rapture, Radio 4…), mais curieusement les trois ou quatre morceaux de LCD Soundsystem que j’ai entendu m’ont vraiment plus. De plus, la claviériste (asiatique) est tout-à-fait craquante.

Samedi 14 août

Gravenhurst : ou on avait oublié à quel point Bristol doit être glauque depuis qu’on avait plus de nouvelles de Portishead. Sur album, je trouve ça un peu trop mou, à la « le plus grand fan de Nick Drake c’est moi », mais en concert un fort goût de slow-core hypnotique se révèle, et c’est très agréable.

Laura Veirs : Comme la plupart des gens, c’est pour moi une découverte récente, et ce concert très frais (accompagnée d’un unique guitariste) m’a bien plu, même si les morceaux les plus arrangés de son dernier album ressortaient un peu affadis par le traitement unplugged. Une personnalité vraiment intéressante, en tous les cas.

Et on m’a dit du bien de Nouvelle Vague et surtout Flotation Toy Warning, que je ne peux malheureusement confirmer.

Ce que je peux confirmer, c’est que Le Petit Crêpier, rue Sainte-Barbe, fait certainement parmi les meilleurs crèpes que l’on trouve intra-muros.

Dimanche 15 août

J’évite soigneusement Fennesz et ses bidouillages sinusoïdaux sur son iMac (c’est de l’Aaart, tu comprends ?) l’après-midi.

Mojave 3 : Ca me fait nettement penser à Idaho et c’est très très bien. Depuis le temps que je me le promets, il faut vraiment que je mette la main sur leurs albums.

Girl in Hawaii : dIEU sait que j’ai essayé de rejoindre la cohorte des fans extatiques des six jeunes bruxellois dans le vent… mais leur disque me semble toujours aussi peu intéressant. Ce soir là, pourtant, bonne surprise : l’ambiance festival et gros son concomitant leur vont à ravir ; leur bonne humeur habituelle rajoute au plaisir qu’on a à les voir. Qui l’eût crû… GiH est un formidable groupe de plein air.

Blonde Redhead : déception de la soirée pour moi. Arrangements bourrins qui contredisent totalement l’excentricité sophistiquée de leur dernier album. Je n’ai pas été de ceux qui ont regretté l’interruption de leur set par l’orage.

Dionysos : que dire à leur sujet qui n’ait pas déjà été rabaché ? A titre personnel, ils ont toute ma sympathie même si leur Western sous la neige cède à des facilités qui n’apparaissaient pas dans les précédents opus et que leur public s’est ouïfmisé pour le pire. Cela dit, les fulgurances de Mathias Malzieu me mettent de bonne humeur, et ils ont quelque chose d’unique sur la scène rock française qui me rend indulgent.

Pas vu JSBX, trop de boue sur les guêtres.

Conclusion

Le côté mer&vacances est sympathique, mais très honnètement, les concerts à la ville, dans une petite salle à l’acoustique étudiée, c’est quand même mieux.

Voir aussi le compte-rendu de monsieur starfighter qui, avec une fougue adolescente qu’on lui envie, s’enthousiasme sur TV on the radio, la « hype qui ne sert à rien », dixit un festivalier crédible dont je conserve l’anonymat. Départager ces deux experts, je ne puis.

Donna Tartt – Le Petit Copain

Donna Tartt – Le Petit Copain

Le petit copainJ’aurai dû écouter les critiques mitigées et laisser l’ouvrage sur l’étagère. Le deuxième roman de Donna Tartt est relativement décevant, dans la mesure où elle se moque du lecteur, en ne résolvant pas le mystère mis en avant dès le prologue. S’il s’était agi d’un Roman avec un grand R, passe encore. Mais dans le cadre d’une littérature qui fonctionne essentiellement au suspense, cela sent un peu trop le procédé (un meurtre apparemment insoluble dans les trois premières pages pour accrocher le lecteur).

Cela dit, il est vrai que tout cela est agréablement écrit, les personnages intéressants et les descriptions très maîtrisées. Mais tout cela ne rattrape pas la déception des 50 dernières pages, somme toute un peu téléphonées, et maladroitement frustrantes.

Plutôt déconseillé. On est loin du Maître des Illusions.

Une info pour les geek : mon flux RSS est désormais valide (il était temps), par rapport au niveau de norme qu’il s’applique (c’est-à-dire 0.92 — ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais moi-même rien).

Tant qu’à faire, il est maintenant correctement servi en application/xml et charset iso-8859-1, conformément à ce que le prologue xml déclare.

Lucky folks. (Plus de propagande ici.)

Epée +2

Epée +2

Donjons et Dragons a trente ans cette année.

GameSpy revient sur toute l’histoire du jeu et de ses adaptations vidéo (Baldur’s Gate…) de manière remarquablement exhaustive.