Hier était « une date historique » pour la blogosphère, « le média de demain« , ce qui doit donc en faire le média d’aujourd’hui si je calcule bien.
Moi, hier, j’ai pris deux sachets de sauce frite au McDonald’s Marché de Saint-Denis. Le 280 n’est pas mauvais.
Au théâtre ce soir
Parisist a eu envie de s’offrir un “Noël de vieillard”, et s’est donc rendu à une pièce de théâtre de boulevard (« pourvu que personne ne nous voie à la sortie »). Tout ça est très réjouissant, avec une conclusion de haute tenue :
Le théatre de boulevard c’est bizarre. (…) C’est un flux divertissant qui fait croire qu’il est populaire, alors qu’il est juste très facile. Il n’entretient même pas ses propres mythes, il se contente de les user jusqu’à la lie.
J’ai le souvenir d’une navrante histoire de chimiste « génial », avec Grace de Capitani (!) en tenue légère pendant tout le dernier acte et amant dans le placard, qui a dû me faire vaguement sourire deux fois en une heure trente.
J’ai un problème avec le théâtre à Paris (intra-muros). Tout commence il y a quelques années, avec les tantes de province qui ne cessent de me questionner sur « la vie parisienne ». Pris de remords, je décide de retourner au théâtre, alors que je n’y avais plus été depuis mes années de lycéen banlieusard.
Quatre ou cinq ans plus tard, à l’orée de la saison 2005-2006, j’ai pris la décision définitive de ne plus « y aller pour y aller » (concrètement, plus d’abonnement à telle ou telle salle avec choix des pièces « au feeling », dans un esprit d’ouverture intellectuelle bétasse). Le choix (intra-muros, j’insiste) se résume en deux catégories : le boulevard navrant (pléonasme) (sous-catégorie : la pièce faire-valoir d’une vedette quelconque au tarif prohibitif), et le théâtre pour théatreux (si je vois encore une pièce de Paul Claudel, je me suicide), avec décor minimaliste et lampe métallique au milieu de la scène pendant d’un long câble que l’on fait balancer dans les moment de grande tension dramatique (supposée). Ces gens parviennent même à rendre chiant Shakespeare, ce qui est un bel exploit.
Bien sûr, il y a une grosse part de malchance et de choix malheureux, dûs probablement à une culture lacunaire de ma part. Il n’empêche, je ne suis pas masochiste. La seule chose réellement plaisante que j’ai vu en quatre ou cinq ans, c’est Cravate Club avec Edouard Baer (et puis j’y pense en me relisant, la Ménagerie de Verre avec la fille Boringer, c’était correct). La salle la plus proche de chez moi se spécialise dans une méthode vaguement marxiste venant d’Amérique du Sud, consistant « essentiellement en l’utilisation du langage théâtral en général, en l’utilisation de l’espace esthétique et de ses propriétés gnoséologiques, afin de déclencher des processus collectifs de conscientisation, c’est à dire de changement personnel et social ». Fermez les guillemets. Evidemment, je n’y ai jamais mis les pieds.
Je ne prétends pas livrer un jugement universel sur l’état de la production théâtrale, je suis trop dépourvu d’expérience ou de culture pour cela (d’autant que je n’ai pas vu de mises en scènes de Peter Brook ou d’Ariane Mnouchkine, que l’on m’a chaudement recommandés). Mais je sais qu’entretemps j’ai découvert avec un émerveillement sans bornes la danse contemporaine, notamment tout le collectif des Ballets C. de la B., et leurs élaborations scéniques tournées, elles, vers le public, dans un contraste marquant.
Ma campagne de jeu de rôle par forum progresse sereinement (il s’agit de l’Appel de Cthulhu, dans les années 1930).
Nous recherchons un nouveau joueur pour nous consoler d’une défection. Si vous êtes intéressé, parcourez tranquillement tout ce qui s’est déroulé jusque là, puis contactez-moi directement. Vos vertus principales sont d’aimer un minimum écrire et d’être préparé à une campagne très longue et au rythme placide.
Moistworks : The break-up
J’aime quand l’audioblog se fait allusif et non didactique.
Tales of Asia monthly « Cambodia Update » has become the Tales of Asia blog.
Marie-Antoinette : le trailer (avec des morceaux de New Order dedans)
Tipota touched by the hand of God
Réduire cette question à un combat des Tristus contre les Rigolus, ça me désole un rien. Ce n’est même plus une habituelle théorie du complot. C’est un argument religieux. C’est le bien –la fête, la joie, l’équilibre– qui borne le réel. Pas d’accord ? Cela démontre simplement que votre vision est altérée par la sphère marchande. Constitue la preuve de votre inféodation, ou pire de votre aliénation, au patronat et aux économistes –qui incarnent un simulacre de réalité– le mal. Rien n’est plus testable face à un tel argumentaire tautologique.
Carnet noir et rouge
« Le saumon est en soi un mets fort délicat, mais son abus nuit à la santé ; il est indigeste. Aussi, quand jadis à Hambourg la pêche était fructueuse, la police ordonnait aux patrons de n’en servir aux domestiques qu’une fois par semaine. Il serait à désirer que la police fit placarder une affiche analogue concernant la sentimentalité. »
— Kierkegaard, Diapsalmata
« Il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas. »
— Eluard et Breton
« Il faut mettre son cœur dans l’art, son esprit dans le commerce du monde, son corps où il se trouve bien, sa bourse dans sa poche et son espoir nulle part. »
— Flaubert