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Author: manur

C’est cocasse. Un ministre de la République est un « ennemi du peuple », parce qu’il est de droite si j’ai bien tout compris. Quand à ses séances de travail, elles sont « parisiennes au mauvais sens du terme », parce que le ministère est installé à Paris si j’ai bien tout compris (salaud de Donnedieu !). Encore un bel exemple que plus le bloggeur est connu, moins ses commentaires sont intéressants. Je n’ai toujours pas compris pourquoi Pierre Assouline, par exemple, n’a pas desactivé les siens depuis longtemps.

Le billet dont il est question est celui de Cyril « Nanoblog » Fiévet, qui a été avec d’autres invité à déjeuner au ministère de la Culture pour discuter avec le ministre de la DADVSI et de la musique sur Internet. Je ne suis guère d’accord avec Cyril sur le fait que les DRM soit indispensables (je crois que l’idée est vouée à un échec commercial retentissant et justifié), mais je lui transmets tout mon soutien et mes remerciements pour avoir été clarifier l’esprit avec lequel de nombreux weblogueurs emploient et partagent de la musique en ligne — et réaliser un compte-rendu de ce repas.

Autre point : est-ce que les disques sont trop chers ? Je ne sais pas. Pour une Madonna en limousine, combien d’artistes signés et suivis par de nombreux fans qui ont un petit boulot pour survivre ? Quoi qu’il en soit, je suis toujours étonné quand un ministre veut décider du prix d’un bien sur le marché. Je ne comprends pas comment, constitutionnellement, c’est possible.

Wikipedia Fun.
Pierre Teilhard de Chardin :

Les idées de Teilhard semblaient conforter l’idée de « plan divin » souvent évoquée par l’Église depuis saint Augustin (La cité de Dieu). Par ailleurs, l’idée de l’évolution y était alors admise comme possible hypothèse (il faudra attendre le pontificat de Jean-Paul II pour qu’elle soit considérée comme « davantage qu’une hypothèse »). Cependant, le Vatican identifia rapidement un problème grave :

  • la sélection naturelle s’opère par élimination systématique à chaque génération des plus faibles par les plus forts de leur espèce
  • cet écrasement se fait de surcroît dans l’indifférence cruelle qui terrifiait déjà Darwin en son temps et lui avait fait perdre la foi.

La cruauté de la marâtre nature était connue depuis la nuit des temps. En revanche, on l’avait rattachée au classique problème du mal. La considérer au contraire comme faisant partie du plan divin, s’il existait, constituait un total changement de paradigme.

Sédévacantisme :

Le sédévacantisme (de l’expression latine sede vacante, « le trône [de Pierre] étant vacant », utilisée entre la mort d’un pape et l’élection d’un nouveau) consiste à dénier toute légitimité aux pontifes ayants ratifié les actes du concile Vatican II.

Pornocratie :

La pornocratie pontificale est une expression qui désigne, dans l’historiographie traditionnelle, une période sombre de la papauté romaine de 904 à 963. Le terme vient de l’allemand « Römisch Hurenregiment », utilisé par les historiens du XVIIIe siècle, et qui signifie littéralement « gouvernement romain des courtisanes ».

Côté anglo-saxon, j’aime beaucoup la List of sexually active popes et même Gay popes (page à lire avant que quelques bigots ne parviennent à la faire supprimer).

La classe, le Banquet of Chestnuts (chestnut : châtaigne) :

…thrown on October 30, 1501, by Pope Alexander VI (…) with, it is said, upwards of fifty prostitutes or courtesans in attendance. After the food was eaten, candles were lit and placed on the floor and chestnuts strewn about, which the prostitutes, naked and crawling between the candelabras, were encouraged to pick up. According to the diarist Johann Burchard, the papal Master of Ceremonies, an orgy then ensued.
According to William Manchester, « Servants kept score of each man’s orgasms, for the pope greatly admired virility and measured a man’s machismo by his ejaculative capacity. After everyone was exhausted, His Holiness distributed prizes — cloaks, boots, caps, and fine silken tunics. The winners [according to Burchard] were those who made love with those courtesans the greatest number of times. »

Wikipedia Fun.
Le cru et le cruit (de Lévi-Strauss) :

Un point intéressant qui y est expliqué est le suivant : les peuplades qui ne connaissent pas la cuisson des aliments n’ont bien entendu pas de mot pour dire « cuit ». Mais par contrecoup, elles n’ont pas davantage de mot pour dire « cru » puisque le concept même ne peut en être caractérisé.
(…)
Les découvertes conditionnent donc non seulement nos connaissances, mais notre manière même de penser. Si la géométrie non-euclidienne a suscité à son époque des oppositions virulentes (de non-mathématiciens s’entend), c’est qu’elle ne paraissait pas vraie et semblait donc sacrilège dans le domaine réputé pur et parfait des mathématiques : deux géométries pourraient donc énoncer des « vérités » distinctes ?

Je me souviens avoir eu le plus grand mal à expliquer à un camarade de formation non scientifique le concept et l’intérêt de la géométrie non-euclidienne. Il n’en est ressorti, je crois, guère convaincu.

Karl Popper :

Une proposition scientifique n’est donc pas une proposition vérifiée, mais une proposition réfutable et non encore réfutée. La proposition « Dieu existe » est pour Popper dotée de sens, mais elle n’est pas scientifique car elle n’est pas réfutable.

Petite revue de presse

Petite revue de presse

Je suis français, moi, monsieur ! Nous allons beaucoup rire en 2006

Avec Quaero, »je cherche » en latin, adieu la recherche textuelle, place au multimédia. Afin de surpasser Google, les fondateurs de Quaero vont réunir les technologies nécessaires à la création d’un moteur de recherche multimédia, permettant de retracer les documents photo, vidéo, audio et texte.

Je crois qu’à l’évidence nous pouvons nous attendre à une interface pourrie en Flash.

Pyinmana est la nouvelle capitale administrative birmane, située dans une région montagneuse difficile d’accès à près de 400 kilomètres de Rangoon (100 km en Asie, c’est très différent de 100 km sur l’A6). La junte militaire au pouvoir l’a révélé le 4 novembre dernier à ses fonctionnaires, déménagés en convoi le dimanche suivant vers le bon air des montagnes.
Bernard Kouchner se serait félicité de ces préoccupations de santé publique, « qui vont probablement faire franchir à l’espérance de vie birmane le cap des 30 ans ! »

On le sait, M. Nicolas Sarkozy a nommé un médiateur pour apaiser la polémique sur la loi du 23 février 2005 à propos du rôle « positif » de la colonisation, j’ai nommé l’impartial impayable Arno Klarsfeld.
Le MRAP s’est une fois de plus ridiculisé en contestant ce choix, parce que (je résume) Klarsfeld est Juif. N’importe quel beau gosse coureur de jupon et fils-à-papa se vantant d’une vague Licence d’Histoire à Assas aurait convenu, mais pas un Juif !
Libération publie aujourd’hui une interview d’Arno Klarsfeld, dans lequel il parvient à démontrer avec brio à la fois sa neutralité et son indéniable compétence. D’abord, l’absence d’idées préconçues quand au sujet qu’il devra trancher :

…Pour la colonisation, il faut en rappeler les méfaits, la torture, les massacres, les injustices, mais aussi les aspects positifs.

Ensuite, l’expertise :

Quels sont les «bienfaits» de la colonisation ?
La France a construit des routes, des dispensaires, apporté la culture, l’administration… Je ne suis pas un spécialiste du sujet, mais le nier serait de l’aveuglement historique.

(Interlude où je m’énerve :
…Des routes. Bien entendu. Entre les plantations et la capitale ; entre la capitale et les stations de vacances ; entre les casernes et les plantations.
Des dispensaires. D’accord. Je ne suis pas sûr que Yersin eût été très fier de cette loi, mais passons sur le moins discutable.
La culture. Relisons cette phrase : « La France a apporté la culture [aux colonies]. » Relisons-là encore. Répétons-là à Klarsfeld pour le restant de ses jours. …A moins que : « Je ne suis pas un spécialiste du sujet » ?..
L’administration. Comme les armées napoléoniennes en Prusse ? Les soviétiques en Asie Centrale ? Les Chinois Han au Tibet ? De surcroît, c’est très connu, les cours royales des peuples indigènes, du Négus à Hué et de Mandchourie à Bombay, n’avaient ni hauts fonctionnaires ni administration.)

Enfin, la grande maturité et la sagesse du médiateur :

N’est-ce pas introduire le conflit israélo-palestinien dans le débat français…
C’est lui [Mouloud Aounit, pdt du MRAP] qui introduit cet élément !

J’espère au moins que tu l’as dénonçé à ton papa !

Et puis le New York Times, What Lara Croft Would Look Like if She Carried Rice Bags.

No one shoots anyone in [the videogame] Food Force. Rebels are negotiated with, not blown away, and the women are sensibly dressed aid professionals – although one character does greatly resemble Lara Croft in Tomb Raider. Yet Food Force has quickly become the second most downloaded free Internet game.

Food Force.

Geek

Geek

On s’attend généralement à ce que le geek (j’ai une tendresse pour les gens qui prononcent ce mot jique — j’en ai connu) soit un informaticien. Mon expérience personnelle est pourtant nettement négative sur ce point : le véritable geek, avec partition Linux chez lui et qui connaît la signification du symbole « /. », j’en ai somme toute peu rencontré dans les moult services informatiques que j’ai fréquenté. (Je vous arrête : je n’ai pas de partition Linux, ni chez moi ni nulle part.)
En revanche, il est une catégorie socio-économique peu connue où pourtant l’on retrouve — mes études rigoureuses l’ont montré — l’une des plus fortes proportions de geeks connues : j’ai nommé le vendeur de boutique de jeu. Laissez moi vous narrer quelque fraîche anecdote, d’hier au soir.

Fight! deck KaliUn magasin de jeu. Une fois acquis ce que je venais y chercher, j’ai cédé à l’achat compulsifs de deux decks de Fight!, un jeu de combat en temps réel, vaguement basé sur le thème de Street Fighter et des mangas, et qui n’est en définitive qu’une bataille évoluée, mais bien pensée. Dilemme pour votre serviteur : deux decks sont suffisants pour commencer à jouer, mais on doit les choisir parmi six possibilités, chacune avec ses avantages et ses faiblesses.
Notre ami vendeur, le regard vague de l’ermite vivant dans les cavernes de l’Ered Luin et le t-shirt criard à l’effigie de quelque groupe prog-métal médiéval-fantastique, m’expose les caractéristiques des différentes combinaisons raisonnables, tout en triant un tas de 500 cartes Magic par couleur et par extension, trouble obsessionnel-compulsif probablement professionnel.
Il faut me décider. J’opte pour Kali et un autre « personnage ». Toujours urbain, et terrifié à l’idée de passer pour un joueur du dimanche qui refuse de prendre Tiger, « un gros bourrin qui a beaucoup de Hits mais peu de Blocks, pour un jeu agressif », quel que soit ce que cela signifie… toujours urbain donc, je commente mon choix :
– Je crois que je vais prendre Kali ; étant donné que je compte plusieurs demoiselles au sein de mon groupe de joueur, je pense qu’une fille devrait les rassurer.
Le vendeur me toise alors longuement, avant de répondre, mortellement sérieux :
– Ah non ! Regardez, c’est indiqué au dos du paquet : ce n’est pas une fille, c’est un cyborg.

Bloggeur un jour…

Bloggeur un jour…

Kottke propose la liste de ses meilleurs liens de 2005.

Parmi ceux-ci, je découvre 13 things that do not make sense (dans la science d’aujourd’hui). Rayons cosmiques ultra-énergétiques, matière sombre, tétraneutrons, variabilité de la constante alpha, tout ça est passionnant. Et aussi l’effet placebo :

We have a lot to learn about what is happening here, Benedetti says, but one thing is clear: the mind can affect the body’s biochemistry.