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Author: manur

Concert magistral de dEUS hier à Paris Plages. Le meilleur auquel j’ai eu la joie d’assister depuis 1999 (à part l’insipide Pocket Revolution rendue encore plus soporifique par la présence en renfort des deux choristes soupe-FM du Zita Swoon nouvelle formule).
Lorsque Stef Kamil Carlens a rejoint la scène pour un délirant Suds & Soda, j’ai cru que mon cœur allait exploser. C’est un truc de fou, messieurs dames, l’équivalent de Syd Barrett qui rejoindrait le Floyd, ou John Lennon qui chantonnerait avec Paul (de pas si mauvais exemples, vu qu’en ce moment Zita plait surtout aux maisons de retraite, ou au public des émissions radiophoniques de Stéphane Bern, ce qui revient à peu près au même).
dEUS en festival : un concentré de tubes, pas de fioritures, Tom qui joue comme s’il allait mourir demain, Mauro d’une impassibilité toujours hilarante (mais petite soirée pour ses fabuleuses vannes), une section rythmique enfin au niveau du dEUS historique, une embrassade pleine de résonances entre Tom et SKC, et Klaas en image incarnée de l’amitié indéfectible, c’était beau, et même bouleversant.

JYves tour diary.
Un album photo.
I Suffer Rock forum topic.
Torrent du concert à télécharger

www.0110.be

Les élections communales auront lieu le 8 octobre prochain en Belgique.
Ce n’est pas un secret, l’extrême droite n’attend qu’une chose, pouvoir s’emparer des grandes villes.

Une semaine avant les élections, dEUS organisera une grande fête en espérant la défaite électorale des partis extrémistes, à moins qu’il ne faille célébrer la mort d’une Anvers libre et démocratique si leur pouvoir vient encore à s’accroître.

La plupart des gens réprouvent la politique et les slogans simplistes de ces partis. C’est donc en l’honneur de cette majorité que les plus grands artistes du pays joueront le 1er octobre. Il n’y aura ni grand discours, ni jugement, ni accusation. La fête sera ouverte à tous, mais le message est clair: la Belgique mérite mieux que l’extrême droite.

Nous fêterons ainsi la complexité de la vie en musique et en toute simplicité.

Alors, rejoignez-nous à Anvers, Gand ou Bruxelles!

Dites non au racisme. Colorez la ville.
Tom Barman

(Vu d’ici, le programme ne paraît pas au niveau des beaux festivals belges [Wechter ou Dour, par exemple], mais la cause est belle et pressante.)

Classe, l’édito de Burnier reproduit chez Tipota :

Les socialistes pour leur congrès croient inventer des arguments nouveaux ; ils réactivent un débat né il y a plus d’un siècle dans la social-démocratie allemande et qui n’a jamais cessé de se répéter depuis dans toute l’Europe, faute d’issue.

Un fil très amusant sur les forums de boardgamegeek.com : How to piss off your favorite gamer ? (Comment enrager vos amis joueurs ?).
J’ai particulièrement honte de me retrouver dans les propositions 16 (Let’s see what happens if I play THIS tile! — les joueurs qui font n’importe quoi parce qu’ils n’ont pas ou plus l’envie de gagner), 23 (Pose the question « Can we just play? » during rules explaination — surtout pour l’inévitable et hargneux « tu ne nous avais pas dit qu’on pouvait faire ça » qui advient trente minutes plus tard) et 26 (After the geek spends about 40 minutes explaining the game, everyone gangs up against the geek and eliminates him or her from the game — une injustice patente qui m’a vexé à mort plus d’une fois).

Existe-t-il dans la presse française/francophone quelque chose de comparable en qualité au New Yorker ? D’aussi bien écrit, d’aussi riche et varié, d’aussi imperturbablement intéressant ? J’aimerai bien le connaître, parce que le New Yorker, lorsqu’il parvient de ce côté de l’Atlantique, a presque triplé son prix. Et il est tellement classe que la version en ligne ne fournit pas du tout la même expérience.

Pour prendre un exemple, dans le numéro daté du 5 juin, Adam Gopnik nous parle de la Terreur et de Robespierre (trois pages plus loin, Sasha Frere-Jones disserte sur Coldplay et James Blunt («“I’ve got a plan,” Blunt announces, suggesting that he may intend to stalk his dream girl, but he opts instead for the historically proven approach of braying “You’re beautiful” nine times.»)) :

Robespierre represents the ascent of the mass-murdering nerd—a man who, having read a book, resolves to kill all the people who don’t like it as much as he does. There is a case to be made that the real singularity of the Terror was the first appearance on the stage of history of this particular psychological type: not the tight-lipped inquisitor, alight with religious rage, but the small, fastidious intellectual, the man with an idea, the prototype of Lenin listening to his Beethoven as the Cheka begins its purges. In normal times, such men become college professors, or book reviewers or bloggers. It takes special historical circumstances for them to become killers.

Une idée assez séduisante.

Villepin est à bout. C’est intéressant, car il n’y a plus guère que dans ces moments-là qu’un homme public fasse encore montre de sincérité. Mais plus que l’invective indigne qu’il a lancée à François Hollande (invective que dans la situation émotionnelle du premier ministre on peut comprendre), c’est cette autre phrase qui ne cesse de me fasciner :

Il est des moments dans une démocratie où on ne peut pas mélanger (…) l’exigence de vérité et l’exigence de bonne gestion.

(Compte-rendu de Séance des Questions au Gouvernement, Assemblée Nationale, 20 juin 2006)

Dans le même temps, Ségolène Royal change clairement de cap sur la question homosexuelle. C’est à dire qu’elle devient subitement pour le mariage et l’adoption. Je crois que j’ai rarement vu un homme politique aussi prévisible que la maréchale du Poitou. Deux mois de déclarations « Armée, Famille, Patrie », deux mois de libéralisme cosmopolite, et on reprend. Du bouffage à tous les râteliers de grande compétence. Je m’attendais à ce virage à gauche (de circonstance), qui arrive au moment prévu. Je m’attends donc d’ici quelques semaines à des déclarations contre l’Islam, les travaux du tramway rive gauche ou les grêves dans la fonction publique. Ca me navre au plus profond que, le système démocratique étant ce qu’il est, nous attende un inévitable 52%/48% pour Sarkozy contre elle (ou l’inverse, je ne suis pas infaillible). Mais — je crois l’avoir déjà écrit — je suis du bon côté de la barrière socio-économico-géographique. Le masochisme des masses aculturées et amorales n’est pas un problème qui m’empêche de dormir. (Peut-être à tort.)

On s’en fout
Loïc Le Meur est sarkozyste.
Sans blague ?