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Author: manur

JOY dans Magic

JOY dans Magic

JOY dans Magic :

En définitive, on s’était plutôt bien remis de la mort de Venus. D’abord parce qu’il s’est passé plein de choses passionnantes dans la pop moderne depuis 2007, mais aussi parce qu’on avait la satisfaction d’avoir assisté à une carrière exemplaire – quatre albums et sept maxis, tous indispensables. Leur album final, The Red Room (2006), baissait le rideau d’élégante manière, dans un souffle de maturité rugueuse, forcément désenchantée.

Marc A. Huygens revient aujourd’hui égal à lui-même, avec sa voix de marin rimbaldien et sa guitare scintillante et orageuse, accompagné de la chanteuse-batteuse Françoise Vidick et de la violoncelliste suédoise Anja Naucler. Grâce à cette présence féminine forte et distinguée, il affirme à nouveau son âme bisexuelle, qui fait depuis toujours l’un de ses grands charmes (souvenez-vous de Perfect Lover). La joie qu’il appelle encore de ses vœux, c’est la communion entre musiciens occupant un même espace (physique, imaginaire, spirituel, sensuel), cet acmé frissonnant où la note semble bleue et nous élève avec elle. Et il y parvient, sur chacun de ces neuf morceaux longs, lents, enfiévrés et parfois funèbres, où crépitent les élixirs de Low (dont ils reprennent logiquement Long Way Around The Sea), mais qui sont avant tout les fruits d’une renaissance de Venus.

Seulement, ayant perdu dans la transmigration presque tout plaisir pop, on accueille ces chansons et les visions de cargos en flamme (ou de cœurs en cendres) qu’elles évoquent dans une intimité plus profonde, un recueillement nécessaire qui peut s’avérer douloureux. Mieux vaut ne pas être trop triste pour écouter Joy.

Michaël Patin

Je réfute sans surprise la première et la dernière phrase, mais le reste est splendide.

(Pour écouter.)

Scott Fitzgerald

Scott Fitzgerald

« The test of a first-rate intelligence is the ability to hold two opposing ideas in mind at the same time and still retain the ability to function. »

— F. Scott Fitzgerald

Aventure moderne

Aventure moderne

Radical Chic : La vie des morts

Rien de plus facile que d’ironiser sur ces jeunes qui se mobilisent pour la retraite. Comment, lycéens, étudiants, n’ont ils pas commencé à vivre qu’ils se préoccupent déjà de leur vulgaire sécurité de fin de carrière (…) On voudrait qu’ils soient des aventuriers, que leur jeunesse soit celle de l’invention. Entendre : qu’ils se démerdent.

Par contre, quand un certain président veut faire de la France un « pays de propriétaires », personne ne se rengorge. Ni les « essayistes » assermentés qui trouvent que tout à coup, la propriété est une aventure qui se pose là ; fonctionnaires non, retraités surtout pas, mais bien à l’abri dans leur patrimoine, ça oui.

Gaiman on the Dolls

Gaiman on the Dolls

Neil Gaiman (auteur connu) sur le concert de réunion des Dresden Dolls (dont une moitié, Amanda Palmer, est son amoureuse). Le meilleur CR de concert depuis bien longtemps.

When I started going out with Amanda I asked about the Dresden Dolls. She told me it was a pity that I’d missed them. They were so good, she said. Brian Viglione and her, well, it was special.

Just a little grin

Just a little grin

Barack Obama interviewé par Rolling Stone :

[Bob Dylan] finishes the song, steps off the stage — I’m sitting right in the front row — comes up, shakes my hand, sort of tips his head, gives me just a little grin, and then leaves. And that was it — then he left. That was our only interaction with him. And I thought: That’s how you want Bob Dylan, right? You don’t want him to be all cheesin’ and grinnin’ with you. You want him to be a little skeptical about the whole enterprise. So that was a real treat.

Having Paul McCartney here was also incredible. He’s just a very gracious guy. When he was up there singing « Michelle » to Michelle, I was thinking to myself, « Imagine when Michelle was growing up, this little girl on the South Side of Chicago, from a working-class family. » The notion that someday one of the Beatles would be singing his song to her in the White House — you couldn’t imagine something like that.

Follow the birds

Follow the birds

C’est un morceau de musique que je trouve moyen, extrait sans gloire d’un album qui m’apparaît ni bon ni mauvais, comme frappé d’un syndrome de midtempo hell (si quelqu’un d’indulgent voit ce que je veux dire). Pourtant, je viens d’en regarder la vidéo quatre fois de suite, plus fasciné à chaque nouvelle vision.

Bien sûr, c’est le buzz du moment (en 2010, un buzz du moment dure deux jours en moyenne, quatre au maximum). Il vous faudra télécharger Google Chrome, le navigateur de toute dernière génération, pour le voir, et jusqu’à présent ce sont principalement les ressources de geeks qui l’ont évoqué, parce que Google est derrière les manettes et que ça requiert HTML5, la nouvelle version du langage du web, encore partiellement expérimentale.

Mais au bout de 40 secondes, on oublie complètement et légitimement ce fatras technologique. Ça, c’est The Wilderness Downtown, composition multimédia autour de We Used To Wait, extrait du nouvel album d’Arcade Fire, The Suburbs. L’immersion est stupéfiante, je trouve, et ça transpire de beauté sobre par tous les pores de nos écrans LCD.

Allez-y, jouez le jeu, renseignez un véritable lieu de votre enfance et lancez l’expérience, au calme, lumières éteintes et casque aux oreilles.