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Author: manur

Les commentaires des internautes de la fnac.com sur le dernier Goldman.

Il y a toujours ceux à qui on fait bouffer n’importe quoi (pas de noms) et qui mettent systématiquement 8-10, mais le plus intéressant c’est la grosse minorité qui aurait aimé aimer mais n’a pas aimé (vous suivez ?), mais alors pas aimé du tout. Tous ces gens ne mettent pas 4 ou 5, mais bel et bien entre 0 et 2.

Quant à moi, j’ai dû être censuré, je ne sais pas. J’avais écrit quelque chose comme : « Vivement qu’il re-divorce, ses chansons sont mieux quand il est triste. » Subversif, hein ?!..

Education

Thérèse Philosophe Je lis Thérèse Philosophe, attribué au Marquis Boyer d’Argens, que l’on sous-titre de nos jours « roman érotique » (Librio, environ 10 FF).

Mon Dieu, Kundera a raison, au XVIIIème siècle on savait écrire ! Quelle perversité dans l’usage des mots ! Quelle précision jouissive de la langue au service du plaisir ! Je laisserai conclure cet éditeur, et pour son prix je vous le recommande chaudement.

« Cet ouvrage publié pour la première fois en 1748, anonymement, fut tout d’abord attribué à son éditeur François-Xavier d’Arles de Montigny, détenu huit mois à la Bastille pour la publication de Thérèse qui heureux de cette paternité ne la dénia point. Apollinaire, dans son Enfer de la Bibliothèque Nationale indique que Thérèse fut aussi attribué à Diderot, hypothèse qu’aborde également Jacques Duprilot dans sa préface à l’édition de 1980, hypothèse purement fantaisiste! Sade est formel, il affirme par la voix de Juliette qui dresse l’inventaire d’une bibliothèque libertine dans son Histoire:  » Thérèse Philosophe, ouvrage charmant du marquis d’Argens, le seul qui ait montré le but;… l’unique qui ait agréablement lié la luxure et l’impiété et qui donnera enfin l’idée d’un livre immoral ». »

« L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait »

Récemment encore, l’on me soutenait que la pub’ pouvait être utile, bien faite, avoir de bons côtés, que sais-je encore… Je prétendais fermement que probablement pas. Petit morveux.

Me voilà obligé de changer d’avis. J’ai vu ce matin ce chef-d’oeuvre de l’art beauf et de la plaisanterie de bureau qu’est le spot pour le « DJ Mix » de Jean-Ed°uard, très finement tourné dans une piscine. Il faut donc me rendre à l’évidence : la race humaine n’a que ce qu’elle mérite, et l’esprit critique est un luxe de snobs parisiens.

En attendant c’est décidé : à partir d’aujourd’hui je deviens misanthrope.

Chronicart : La Communauté Qui Vient — petite exploration (délicieusement bien) guidée du microcosme Constellation (Godspeed You Black Emperor!, A Silver Mt Zion, Set Fire to Flames, Fly Pan Am, Sam Shalabi etc…)

« Pour peu que l’on se place en écoute flottante, lorsque le corps se transforme en un réceptacle à émotions, on accède alors à cet état de perception second où la musique de Godspeed se fait plus abstraite, où les mouvements longs s’inscrivent en nous plus durablement. […] Et c’est sans doute là que se joue le tour de force majeur de cette musique instrumentale, victime de nombreux a priori (froide, cérébrale) : laisser transparaître son humanité, révéler la pulsion de vie qui l’anime, confesser sa nature profondément organique. »

[entre autres pour alvin, et peut-être karl, futur montréalais.. ?]

We came from the future

Assez étourdiment, je ne me rends compte qu’aujourd’hui que le weblog anglophone de jemisa s’intitule Nothing and Some More, et surtout que son acronyme est donc N.A.S.M.

NASM, c’est le nom du groupe de death-metal-rap-pop que j’avais formé au lycée avec mon grand copain Nick. NASM, ça voulait dire « Nick And the Silver Men« , et les Silver Men c’était moi aux claviers. En fait, il y avait un garçon qui devait jouer de la flute (oui, oui) mais il n’est jamais venu. Je suis donc resté les Silver Men à moi tout seul.

Nous n’avons fait qu’une seule chanson. Comme je suis très influençable, elle était beaucoup plus death-metal-rap (ce qui mettait la guitare et le chant de Nick en valeur) que pop (de toutes façons, on entendait pas le synthé derrière).

Quelques années plus tard, Nick a eu son permis de conduire et les routes autour de Massy et Palaiseau n’ont plus été tout à fait les mêmes. La vieille voiture de ses pauvres parents n’y a survécu que six mois, et elle a croisé le chemin de bon nombre de murs dans le quartier. (Aujourd’hui, il est marié et papa, et conduit comme un chef. On devient tous vieux et soumis au système…)

C’est donc dans cet engin motorisé, qui s’était sorti sans encombre de plusieurs aller-retours Paris (France) – Zagreb (Croatie), mais pas de quelques semaines de Champlan (91) – Massy (91), que nous montâtes à l’issue d’un habiuel après-midi films gore/musique de chevelus passé chez lui, afin que Nick me raccompagne en mon humble HLM. Nous eûmes toutes les peines du monde à le démarrer ; arrivé tant bien que mal à proximité de notre destination, la problématique était claire : si nous nous arretions, il aurait été impossible de faire repartir le vehicule et mon chauffeur aurait dû rentrer à pied !

Je me dévouais donc pour ce qui restait la seule alternative : mon point de chute atteint, Nick ralentit à la vitesse la plus faible possible (cinq ? dix kilomètres/heure ?) et je me jettais hors du bolide – en roulant sur moi-même pour perdre en douceur l’inertie acquise dans le véhicule. Mais la scène avait des témoins : deux ou trois jeunes du quartier qui, me voyant tomber de cette voiture qui partait sans demander son reste, se mirent à crier, à poursuivre ledit véhicule, et à me presser de questions sur mon kidnappeur. J’eus tôt fait de dissiper tout malentendu sur le caractère volontaire de mes actes et de les remercier de leur active vigilance.

Le lendemain, Nick m’apprenait qu’il avait calé cent mètres plus loin (#@£µ&§ de feux rouges !), dans un tunnel d’où il avait dû pousser seul la voiture pour repartir.

Si vous aussi, vous avez sauté d’un (ou sur un) véhicule en marche, stoppé un détonateur trois secondes avant une explosion, préparé vos glaçons avec un pic à glace, accidentellement supprimé le frère préféré d’un dangeureux terroriste à accent germanique ou autres activités qui n’arrivent en théorie qu’au cinéma, partageons nos expériences.

It wasn’t much of a plan

Session acoustique de Tom Barman (le chanteur de dEUS) hier ; si j’avais une idole, ce type serait un sérieux candidat.

Splendides reprises de Nick Drake, et surtout un truc énorme : Nothing Really Ends (la nouvelle chanson) accompagnée par un simple piano. Je crois n’avoir jamais rien entendu de plus beau… depuis Nick Drake justement.

I once told a friend

That nothing really ends

No one can prove it