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Author: manur

Hé !

Les filles.

Hier j’ai vu Hugh Grant.

En vrai.

Même qu’il est encore plus mignon qu’au cinéma.

Mais c’est moi qui l’ai vu.

Allez, on se reprend mesdemoiselles, retournez à vos ouvrages.

(Le Producteur, à la salle : Ladies and Gentlemen, thank you from the heart for being there tonight in Paris. I’m very proud of this movie, and I’m very proud of having an excellent actor in it, mister Hugh Grant. It’s the fourth movie we’ve done together, and I think this is our best to date, this guy is better than ever.

Hugh Grant, officiant comme traducteur : Silence, puis : « J’ai une petite bite. »)

Le Monde : La sexualité des handicapés sort difficilement de la clandestinité

« La solitude du corps pèse trop lourd« , confie René-Paul Lachal, tétraplégique et directeur de recherches au CNRS. Bientôt à la retraite, il craint de perdre son autonomie financière, de ne plus avoir les moyens de payer un assistant de vie. Il passe ses nuits, sur son lit anti-escarres, à imaginer sa vie de célibataire en foyer. « J’ai récemment demandé à mon médecin s’il serait d’accord, le moment venu, pour m’assommer de neuroleptiques. Afin de supprimer mon stress et tuer ma libido.« 

Compilation n°7

04. Beth Orton – Daybreaker

Les rencontres des Chemical Brothers avec Beth Orton nous ont toujours ravies, celle-ci constituant peut-être même le sommet de l’album Daybreaker. Injecter une rythmique digne du meilleur r’n’b américain dans les compositions folk équilibristes de la demoiselle était un pari osé et inattendu, pourtant joliment réussi.

C’est pas tout ça, mais on dit Bette ou Beffe, alors ?

05. Chokebore – Little Dream

L’emo-core vénéneuse de Chokebore prend des allures de chef-d’oeuvre mélancolique avec leur cinquième album It’s a Miracle. Tous unis derrière les quatre hawaiiens, nous disons clairement non à la ségrégation des grosses guitares d’avec les grands sentiments. Nick Drake n’a pas le monopole des larmes !

06. Serge Gainsbourg – Les femmes c’est du chinois

Comment reconnaître un con ? Il n’aime pas Gainsbourg.

Cette chanson, c’est une pensée pour celle qui se reconnaîtra ; et pour les autres c’est (peut-être) la découverte d’une des périodes les plus exquises du chanteur, le moment de l’histoire de l’art (mineur) que tous les adolescents complexés devraient avoir en mémoire : merde, bientôt ce type persuadé d’être moche va coucher avec deux des plus belles femmes du monde… grâce à son cerveau.

J’vais t’en refiler, d’la série noire

Quand je me rends à Lille chez mon ami Vince, alias Bobinou-d’Ameuuur, on se lance dans la création à tristique.

Envoyez au lit femmes et enfants, voici la terrifiante superproduction des V&M Studios : la bête sauvage, le fime.

Scénario et mise en scène : Manur ; Montage et post-production : Vince ; starring : Vince.

Le Monde : Momo, Mara, Gérald… prostitués.

Faut être honnête, c’est pas un métier. Psychologiquement, c’est dur. On se rend compte qu’on est quand même une marchandise, toujours à disposition. Il y a des jours, on espère que ça ne marche pas. Surtout qu’une passe masculine, c’est un acte sexuel entier. Pas dix minutes derrière un arbre. Une femme, il lui faut de la qualité. Je prenais dans les 120 euros de l’heure, mais c’était une base. On regardait pas au quart d’heure près. On n’est pas des goujats !

Le reste est moins drôle, évidemment.

anglais »>Elisez le saint patron d’internet !, et c’est une véritable enquête reconnue par le Vatican.

Compilation n°7

Le temps de réaliser la pochette et d’ici quelques jours je propose ma nouvelle compilation.

En attendant, une rapide découverte, titre par titre et en plusieurs épisodes.

01. Vincent Delerm – Catégorie Bukowsky

Vincent Delerm n’a aucun défaut : pianiste impressionnant, compositeur doué, auteur spirituel, garçon cultivé et modeste, par dessus tout nanti d’un humour dévastateur, et c’est peu de le dire. Vincent Delerm a dans son répertoire assez de chansons inédites (et excellentes) pour enregistrer un deuxième album dès maintenant ; Vincent Delerm a un jeu de scène d’une retenue parfaite ; Vincent Delerm n’est pas une gravure de mode, il a juste suffisamment de charme pour que les filles aient le temps de tomber amoureuses de son cerveau avant de céder à son physique ; Vincent Delerm n’a que 25 ans.

Vincent Delerm m’énerve.

Ce salaud n’aura droit qu’à la quarante-trois secondes sur ma compilation, pas une de plus. Et encore, parce que je suis amoureux de la fille qui dit « ouais » dans la chanson, bien que j’ignore jusqu’à son nom.

02. Daan – 50 %

Dans un pays où la Belgique est considérée comme une grande usine de frites et de bandes dessinées à ligne claire, il était naturel que le premier album de Daan (Profools, 1999) passe totalement inaperçu. Pourtant le chanteur de Dead Man Ray, en s’éloignant temporairement de ses complices adeptes d’alcools forts et de collages expérimentaux, a réalisé un splendide disque de pop fluide, intelligente et accessible.

50%, single imparable aux chœurs ingénieux et à la production léchée, aurait dû résonner dans tous les charts continentaux. L’industrie musicale étant ce qu’elle est de ce côté-ci de l’Atomium, résolvons-nous de bonne grâce à n’être que les possesseurs d’un beau secret bien gardé.

Snob toi-même.

03. Guided by Voices – Back to the lake

A la fin des années 90, tandis que les groupes de stade européens (U2, Oasis…) se jetaient à corps perdu dans la surproduction et les murs de guitare afin de masquer l’assèchement de leur inspiration, Robert Pollard, instituteur dans l’Ohio, et son groupe enregistraient le week-end dans leur garage les mélodies rock les plus ciselées entendues depuis Pete Townshend, tout en ingurgitant des litres de mauvaise bière (ce qui est bien la seule consolation que nous autres eurotrash puissions trouver à cette sombre histoire). Les devoirs à corriger, tout ça, ils ne trouvaient jamais le temps de finir ces chansons qu’ils sortaient telles quelles à raison d’un LP par semaine… et c’était beaucoup plus rock n’roll que tous les Sex Pistols imaginables.

Aujourd’hui, Bob Pollard emmène ses morceaux jusqu’à leur terme (pour mon plus grand bonheur), sa femme l’a quitté, il sort un disque par an, et il est malgré tout tellement beau joueur qu’il parraine ces petits minets des Strokes dans leur dur apprentissage du show-biz, bien qu’ils vendent dix fois plus de disques sur une formule sans génie.

Back to the lake met le feu au poudre, n’a pas de message, est scandaleusement binaire, et vous allez en redemander.

(Album Universal Truths & Cycles, 2002)