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Author: manur

The IBM Glass engine (on www.philipglass.com) : enables deep navigation of the music of Philip Glass. Personal interests, associations, and impulses guide the listener through an expanding selection of over sixty Glass works.

(Requires MS Internet Explorer (4.5+) running on Windows or Apple, and Java)

Compilation n°7

10. Melon Galia – L’épaisseur d’un cheveu

Groupe d’une extrême modestie, Melon Galia est l’auteur d’un discret album de pop malicieuse couvert de louanges par les connaisseurs. Tout en nuances, musique et paroles racontent des histoires faussement naïves d’amitiés et de rencontres, toujours en équilibre sur la mince crête séparant mélancolie et légèreté.

Une musique à écouter uniquement avec ses meilleurs amis…

11. Vive La Fête – AAA

Fascinant, Vive La Fête l’est à plusieurs titres. Par son look velvetien en diable, évidemment : entre une Nico revue par la charmante Els, femme fée attirant tous les regard, Jeroen en travelo gothique aux synthés, et bien sûr Danny, bassiste exhibitionniste du plus-grand-groupe-du-monde (pour ceux qui ne suivent pas, vous saurez bientôt) ici à contre-emploi en guitar-hero dépressif et autiste (vous avez dit Lou Reed ?). Fascinant pour la drôle d’idée qui consiste à choisir de chanter dans une langue que l’on ne maîtrise pas, et aussi (surtout) pour sa persévérance à jouer une musique pop-art, accrocheuse sur l’instant mais jetable sans états d’âme, en se donnant totalement à l’instant, à l’énergie perdue — sexuelle — d’un rock d’adolescents désinhibés et désabusés. « Kitch pop music pour homos, lesbiennes et autres gens modernes… » définit Danny, ce qui est un peu n’importe quoi et donc tout-à-fait ça.

12. Britney Spears featuring The Neptunes – I’m a slave 4 u

Well, ce morceau c’est encore Nathalie en parle le mieux.

[et quand elle ne nous parle pas de Britney, elle trouve des trucs comme ça : Phillip Vannini & Myers, Scott M. (2002), Crazy About You : Reflections on the Meanings of Contemporary Teen Pop Music. (Electronic Journal of Sociology) Brillant.]

Pendant ce temps, le concours de bites moscovite s’est achevé comme à l’accoutumée.

Félicitations à Vladimir P., dont le bulletin a été validé chez un buraliste du Kremlin-Bicêtre, il avait la plus grosse ; il remporte notre premier prix : une génération de martyrs analphabètes et deux ou trois intifada. On applaudit bien fort.

Alambic : Les mutants du mute commuting, tellement vrai.

Il y avait des provinciaux dans le RER ce matin, ils étaient venus à cinq ou six. (…) On les reconnaît dès qu’ils rentrent dans la rame. Peut être à leur manière de parler (fort, alors que le silence est implicitement de mise dans le RER, sauf quand on a une casquette et les chaussettes remontées sur le pantalon).

Pendant ce temps-là, encore des sociétés qui déménagent de l’Est parisien et s’installent à La Défense, toujours la même histoire, et toujours plus de monde pour s’entasser sur les mêmes axes de circulations. C’est parce que les dirigeants friqués habitent tous dans la cossue (et inabordable) banlieue Ouest (il ne seront pas loin, eux) ou il existe une « explication » plus « rationnelle » ?

(PS: dans le même temps, +9,72% sur les prix des loyers des studios dans Paris, source 20 minutes)

Dépeuplé

Lorsque j’étais plus petit, le bon sens populaire disait souvent : « C’est les meilleurs qui partent en premier ».

Reupp c’est terminé.

Mes sentiments balancent entre compréhension et un peu de tristesse.

Merci pour l’aventure, Pou.

Compilation n°7

A chaque fois tout recommence

Toute musique me saisit

Et la plus banale romance

M’est l’éternelle poésie

(Aragon)

J’aime bien ce petit suspense entre chaque épisode, je vous imagine fébriles : « Quels seront les trois prochains ? Y aura-t-il Interpol ? Las Ketchup ? » Bon, les pochettes sont achevées (avec la tracklist complète) mais je ne les mettrai en ligne que lorsque tout sera fini. Je ne vais pas gâcher mes petits plaisirs.

07. Dominique A – En secret

“Je crachais sur hier Comme pour dire « ça va mieux » Mais c’est dur en crachant D’éteindre un feu”.

La carrière de Dominique A fut chaotique mais on tient enfin son chef-d’œuvre en la forme d’Auguri, son inépuisable dernier album. Certes il faut aimer la retenue des effets, la ciselure des textes et la calvitie des chanteurs. Mais l’on est alors abondamment récompensé : ce que Dominique A a abandonné à ses contemporains en arrangements, en préciosité et en coupage de cheveux en quatre, il l’a investi dans une écriture unique, sobre et puissante, élégante et malicieuse (la reprise des Enfants du Pirée de Dalida), énergique et adulte. En bref, c’est léger et intelligent, et d’ailleurs c’est ma médaille d’argent.

08. Rufus Wainwright – La complainte de la butte

Avec son style chanson réaliste et son parfum Années Folles, la complainte est une petite supercherie anachronique. C’est un joli à-la-manière-de datant de 1955 écrit — excusez du peu — par Jean Renoir pour son film French Cancan, et un grand tube de l’après-guerre.

Qui d’autre qu’un montréalais jeune et insupportablement doué (ça me rappelle quelqu’un) pouvait en réussir une reprise 50 ans plus tard, parvenant à conserver cet aspect faussement vieillot et sans sombrer dans la guimauve ? Pas Bruel malheureusement. Les deux albums de Rufus Wainwright sont encore mieux, mais je n’allais pas vous priver du plaisir intense de les découvrir dans leur entièreté, n’est-ce pas ?

Cette interprétation figure sur la bande originale du film Moulin Rouge.

[et ici aussi] [et merci à tehu]

09. Jeanne Moreau – Embrasse-moi

Restons dans le cinématographe avec la chanson du film Peau de Banane de Marcel Ophuls, présente sur l’album du même nom (qui reçut un prix de l’académie Charles Cros) et écrite par Bassiak, comme le Tourbillon.

Mais tout cela n’a guère d’importance : lorsque l’on écoute Embrasse-moi, on a envie de passer à l’acte, de poser ses lèvres sur les bouches de toutes les jolies filles, d’attendre Madeleine devant le tram 33, d’aller à la chasse aux papillons, la vie toute entière absorbée par cette affaire, d’emmener Ada dans les sous-bois, un joli rire de cristal, les soeurs Lisbon et Angela Chase, un français c’est souvent sentimental, tout ça, tout ça.

[chanson redécouverte grâce au générique d’un certain site]

Grille d’Égout (ainsi nommée à cause de ses dents de devant fortement espacées), Camélia dite Trompe-la-Mort, la Glu, Cri-Cri, Vol-au-Vent, Lili-Jambes-en-l’air (qu’il ne faut pas confondre avec Nini-Pattes-en-l’air), la Môme Fromage, la Vénus de Bastringue, Rayon d’or (une grande rousse en forme de flamme), Demi-Siphon (Jeanne Faes qui se tuera en faisant le grand écart), Muguet la Limonière, Églantine, Jane Avril (La Mélinite), Sauterelle (grande, mince, sèche, avec des pas savants, une « intellectuelle« ), Cléôpatre, Cascadienne, Cha-U-Kao la clownesse, Pâquerette, Torpille, Galipette, Gavrochinette et… la scandaleuse Goulue.