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Author: manur

Alerte

Alerte

Autant que vous le sachiez : si vous aviez l’intention de donner de l’argent à « Plan International », pour parrainer un petit nenfant malheureux par exemple, le trésorier de ce sympathique groupement, celui qui va s’occuper de gérer vos thunes pour en faire Dieu sait quoi, c’est Nicolas Baverez, l’auteur d’un inoubliable opus : La France qui tombe.

Nicolas Baverez : « Le temps libéré par les 35 heures, c’est de la violence conjugale et de l’alcoolisme en plus » ; Alain Finkielkraut précisait aussitôt : « De la télévision aussi ! »

Vous pouvez ajouter Claire Chazal dans leur Comité de Parrainage…

[Tout cela est très logique : pour ces gens, la seule réponse souhaitable à la misère est la charité. L’aide étatique au développement, la politique sociale ou l’équilibrage des relations Nord-Sud leur sont des hérésies.]

J’ai passé ma matinée sur les pages fascinantes, et vaguement nauséeuses, de Matthew White, Wars, Massacres and Atrocities of the Twentieth Century (avec décompte des victimes par évènement et comparaison des estimations).

Digression sur ce que je connais un peu, le cas du Cambodge.

La page montre que les estimations se situent entre 700.000 et 2.300.000 victimes, dans un pays qui comptait 8 millions d’habitants en 1975. Soit une proportion entre 9 et 29 % selon les auteurs. Il y a des tas de raisons qui font qu’établir un tel décompte est très difficile, avec la meilleure impartialité du monde, M. White en relève plusieurs.

Donc, pour faire clair, et comme le dit Chomsky, « En réalite, personne ne sait. Personne ne sait jamais dans de tels cas, within quite a broad range (traduction ?). Lorsque des chiffres sont proposés avec la moindre assurance, et sans préciser une importante marge d’erreur, vous pouvez être sûr que des considérations idéologiques sont à l’œuvre, dans de tels cas. »

Quoi qu’il en soit, les chiffres les plus fiables semblent être ceux de Ben Kiernan, du Yale University Cambodian Genocide Program : 1.671.000 victimes.

Suite de mes ratiocinations sur cette engeance : les Publicitaires.

Merci à Chryde, en premier lieu, pour cette autre page de la campagne Publicis pour Sanofi :

pub sanofi

On l’a moins vue ; on accordera que la paysanne colombienne (birmane ?) ça parle moins à la catégorie socio-économique visée.

Libération : Sous l’OPA, l’image offre un bel aperçu des coulisses de ces mêtiers qui, à n’en pas douter, « réhabilitent la valeur travail », eux.

En coulisse, les conseils en communication font mouliner des équipes entières, mobilisées à plein temps pour organiser et diffuser la parole des belligérants. (…) Une machine qui tourne à plein : pour créer dans le plus grand secret la campagne de pub de Sanofi, il a fallu cinq jours de brainstorming aux équipes de Publicis.

Qui en doutait ?

Colin Powell : « Even without possessing chemical, biological or nuclear weapons, Iraqi leader Saddam Hussein intended to acquire them and tried to maintain the capability of producing them in case international sanctions were lifted. »

En d’autres termes : Saddam n’avait pas d’ADM, d’accord, mais il en voulait, dont on a eu raison de lui faire sa fête.

Ces gens devraient confier leur communication à Publicis.

En parlant de Publicis : Métrobus débouté, mais Ouvaton asséchée.

Le Gâchis

Le Gâchis

Oui, c’est vrai qu’il est formidable ce Grand Angle dans Libération : Etrangers d’origine française.

Je fais partie de cette communauté musulmane qui est stigmatisée, mais j’ai confiance dans ce pays, je me dis que c’est une crise de croissance. Quand tu acceptes des étrangers, il faut accepter que ta société change, tu ne fais pas qu’intégrer, tu te modifies.

Et les pages Rebonds sont (une fois n’est pas coutume) pleines d’interventions pertinentes.

Français, lachez un peu tous ces gens. Ils sont plus « intégrés » que vous ne l’imaginez. Ils parlent trois langues, vivent entre deux cultures, s’inventent des systèmes de solidarité admirables quand vous votez pour des élites qui soldent vos services publics, acceptent le métissage et pratiquent un syncrétisme religieux qui vous surprendrait.

Français, l’« intégration » et le « communautarisme » sont les vrais extrêmismes, vides de tout support sociologique.

Fascinant, incroyable article dans les Inrockuptibles (le numéro avec le Bourdieu en couverture) : Arnaud Viviant rencontre Isidore Isou, chef de file du Lettrisme, quasiment à l’agonie dans sa sinistre chambre de bonne du Quartier Latin. (A lire dans la version papier, pas sur le web)

J’ai été infichu de trouver la moindre bribe de la poésie d’Isou sur le web, si vous êtes plus chanceux que moi…

Dans la compagnie des hommes

Dans la compagnie des hommes

Je l’ai affichée. J’ai le sentiment qu’elle est édifiante, cette réclame.

Charivari dans l’allopathie. Sanofi-Synthélabo a lancé la semaine dernière une OPA hostile contre son concurrent Aventis. Concrétement, cela signifie que l’entreprise a proposé de racheter, à un prix au-dessus du marché, les actions d’Aventis, afin d’en prendre le contrôle. Le cœur de cible ? Les petits actionnaires.

Il faut donc les convaincre de céder leurs actions et d’empocher le pactole. C’est là qu’arrive la pub. Nous refusons l'idée de ne pas trouver plus vite le médicament qui va guérir Louis Et qui dit pub dit nous prendre pour des cons : « Nous refusons l’idée de ne pas trouver plus vite le médicament qui va guérir Louis »

Ce qui est choquant n’est pas d’utiliser un petit nenfant malade. C’est même très secondaire. Ce qui est sidérant c’est de vouloir convaincre que Sanofi lance son OPA pour le bien-être de l’humanité et de penser que les gens peuvent le croire. Voilà la conception profondément démocratique et humaniste des créatifs de la publicité et des hauts managers de l’industrie pharmaceutique. Vous êtes tous tellement cons qu’on peut faire n’importe quoi et dans le même temps vous faire croire que c’est dans votre bien.

Lorsque l’opinion (principalement en Allemagne) s’émeut de cette réclame, le PDG de Publicis, l’entreprise conceptrice de la campagne, a la réponse : « Je comprends très bien que certaines personnes soient hostiles. Je ne le discute pas. On n’aime pas voir la maladie. ». Ceux qui n’étaient pas encore convaincus du fondamental cynisme de ces gens devraient relire cette phrase : si cette publicité vous choque, c’est vous qui avez un problème — une névrose peut-être ?

Le Vatican blâme l’action génocidaire des laboratoires.